Les ministres des Finances de la zone euro ont tenu le 9 mars 2012 une conférence téléphonique qui a permis de faire le point sur la situation de la Grèce, au lendemain de la clôture de l’opération d’échange de dette proposée par la Grèce à ses créanciers privés dans le cadre du programme PSI.
L'offre d'échange de dette lancée le 24 février a recueilli près de 84 % d'acceptation de l'ensemble des créanciers privés, dont 85,8 % des seuls détenteurs d'obligations de droit grec, selon les chiffres du gouvernement grec publiés le 9 mars au matin. "Les détenteurs d'approximativement 172 milliards d'euros d'obligations de droit grec" ont accepté d'échanger leurs titres de dette contre d'autres titres dont la valeur faciale a été réduite de plus de moitié, indique le communiqué. Sur la partie des titres de droit étranger, la participation n'atteint que 69 %.
Le taux d'adhésion global est supérieur au seuil minimum défini par la Grèce pour procéder à l'échange, soit 75 %, et le pays évite ainsi un défaut incontrôlé. Ce taux est toutefois insuffisant par rapport à l'objectif de 90 % que s'était fixé le gouvernement, ce qui explique qu'il ait recommandé l'activation des clauses d'action collectives (CAC) attachées aux obligations qui doivent être échangées. Celles-ci imposent aux porteurs rétifs les termes de l'échange acceptée par une partie d'entre eux et devrait porter au final le taux d'acceptation à 95,7 %, selon le communiqué du ministère des Finances.
Dans le communiqué de son Ministère, Evangelos Venizelos salue les résultats de l'offre : "je souhaite exprimer ma gratitude à tous nos créanciers qui ont soutenu notre ambitieux programme de réforme et d'ajustement et qui ont partagé les sacrifices du peuple dans son effort historique". Il a assuré que la Grèce allait "continuer à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour finaliser les ajustements fiscaux et les réformes structurelles auxquels elle s'est engagée".
L'échange concret des titres doit avoir lieu lundi 12 mars pour les obligations de droit grec, mais un délai a été accordé aux détenteurs de titres de droit non grec qui ont désormais jusqu'au 23 mars pour présenter leur réponse à la proposition.
Dans une déclaration diffusée à l’issue de la conférence téléphonique de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, qui présidait la réunion, a tout d’abord salué les importants progrès réalisés pour préparer le deuxième programme d’ajustement grec. Il se félicite notamment de l’évaluation détaillée de la troïka selon laquelle la Grèce a mis en œuvre de façon satisfaisante les actions requises préalablement au déblocage du deuxième plan d’aide.
Si les ministres des Finances de la zone euro, convaincus de l’importance de renforcer plus encore la capacité institutionnelle de la Grèce, invitent les autorités grecques à continuer à faire preuve d’un engagement fort et à poursuivre la mise en œuvre rigoureuse du nouveau programme d’ajustement, ils se disent aussi "encouragés par la forte participation du secteur privé à l’offre grecque d’échange de dette". Il s’agit là d’une "importante contribution à l’amélioration de la soutenabilité de la dette grecque", indiquent-ils.
Au cours de la réunion, "l’Eurogroupe a été informé que la Grèce allait activer les clauses d’actions collectives (CAC) applicables aux obligations relevant du droit grec", stipule la déclaration.
"L’Eurogroupe prend note de la décision de la Grèce d’étendre jusqu’au 23 mars la période de l’offre pour les obligations éligibles pour l’échange relevant du droit étranger", est-il encore indiqué, les ministres des Finances affichant l’espoir que, d’ici là, le taux de participation augmentera encore. Ils se disent en effet confiants dans le fait que les termes décrits par les autorités grecques dans leur invitation aux porteurs d’obligation incluent des éléments uniques fournis par le secteur public qui rendent l’échange d’obligation attractifs par rapport aux possibles alternatives.
Le versement de la contribution de la zone euro au programme de participation du secteur privé (PSI), qui va se faire sous la forme d’obligations de l’EFSF pour l’émission d’obligations de droit grec, ainsi que le versement des intérêts courus sur les bons échangés, vont pouvoir être faits comme prévu.
"L’Eurogroupe considère que les conditions nécessaires sont en place pour lancer les procédures nationales appropriées requises pour l'approbation de la contribution de la zone euro au financement du second programme d'ajustement grec", conclut le communiqué. Les ministres des Finances disent désormais attendre avec impatience "une contribution importante du FMI au financement du nouveau programme grec".