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La Commission propose de supprimer les formalités inutiles concernant l’immatriculation d’un véhicule dans un autre État membre
04-04-2012


Chaque année, les citoyens et les entreprises de l'UE déplacent quelque 3,5 millions de véhicules d'un État membre à l'autre et doivent pour cela faire immatriculer les véhicules en question selon la législation nationale. Toutefois, ce qui devrait être une simple formalité dans le cadre du marché unique au XXIe siècle reste une procédure administrative longue et lourde, en raison de la diversité des dispositions et de nombreuses exigences contradictoires. En moyenne, une procédure de réimmatriculation dure cinq semaines et son coût pour les citoyens et les entreprises est estimé 400 euros. En outre, ces problèmes constituent une barrière significative à la libre circulation des biens, des services et des travailleurs et, partant, à la croissance et à la création d’emplois en Europe.

C’est pourquoi la Commission européenne a proposé le 4 avril 2012 une mesure qui vise à réduire sensiblement les charges administratives inutiles. La proposition présentée par le vice-président Tajani aboutirait à une simplification appréciable des formalités administratives, permettant aux entreprises, aux citoyens et aux pouvoirs publics d’économiser au moins 1,5 milliard d’euros.La Commission propose de supprimer les formalités inutiles concernant l’immatriculation d’un véhicule dans un autre État membre

La proposition est simple et porte sur des questions très concrètes. L’obligation de faire réimmatriculer des véhicules en provenance d’un autre État membre serait limitée; par exemple, les citoyens qui travaillent dans un autre État membre et qui utilisent une voiture d'entreprise ne seraient pas tenus de la faire réimmatriculer. Globalement, les formalités administratives pour la réimmatriculation – au sein de l'UE – de voitures, camionnettes, autobus et camions seraient largement simplifiées, notamment en cas de déménagement dans un autre pays de l'UE ou en cas d'achat d'une voiture d'occasion dans un autre État membre. Il serait également impossible de faire immatriculer un véhicule volé dans un autre État membre. La Commission souligne que les sociétés de location de véhicules feraient des économies appréciables, car elles pourraient transférer des véhicules d’un pays de l’UE à l’autre durant les périodes de congés sans devoir les faire réimmatriculer. Une mesure dont la Commission imagine qu’elle pourrait bénéficier aux touristes puisque la location d'un véhicule serait moins coûteuse.

Selon la proposition de la Commission, les formalités relatives à la réimmatriculation d'une voiture dans un autre État membre de l’UE seraient fortement réduites

La proposition de la Commission est présentée par ses services comme une amélioration pour les personnes qui passent une partie de l'année dans un autre pays de l’UE, puisqu'à l'heure actuelle, elles sont souvent obligées de faire réimmatriculer leur véhicule. Selon le principe prévu dans la proposition, un véhicule devra être immatriculé dans l’État membre dans lequel réside son propriétaire, les autres États membres n'étant pas habilités à demander que l'immatriculation se fasse chez eux, même si le propriétaire du véhicule réside durant une période prolongée dans le pays concerné.

Une fois la proposition adoptée par le Parlement européen et le Conseil, la nouvelle situation sera la suivante:

  • les citoyens qui séjournent une partie de l'année dans une résidence de vacances dans un autre pays de l'UE ne seront pas tenus d'y faire réimmatriculer leur voiture;
  • les citoyens qui s'installent de manière permanente dans un autre pays de l’UE disposeront de 6 mois pour y faire réimmatriculer leur voiture;
  • les citoyens qui achètent ou vendent un véhicule d'occasion dans un autre pays de l'UE n'auront plus à faire face à des contrôles techniques supplémentaires et à des problèmes administratifs;
  • les citoyens qui travaillent dans un autre pays de l'UE, et qui utilisent un véhicule immatriculé par leur employeur dans ce pays, n'auront plus à le faire immatriculer dans leur pays d’origine;
  • les sociétés de location de véhicules seront en mesure de transférer des voitures dans un autre pays de l'UE pendant les périodes de vacances sans les faire réimmatriculer (par exemple, les mêmes voitures pourront rester en bord de mer en été et dans les Alpes en hiver). Cette mesure devrait faire baisser le prix de location des voitures;
  • le même principe s’applique aux entreprises : les voitures, les autobus, les camionnettes et les camions devront être immatriculés dans l’État membre dans lequel est établi le siège, les autres États membres étant tenus d’accepter ce principe;
  • les autorités responsables de l'immatriculation coopéreront davantage entre elles, ce qui permettra de retrouver plus facilement la trace des véhicules volés. Il sera impossible de faire immatriculer un véhicule volé dans un autre pays de l'UE;
  • de nombreux contrôles seront tout simplement supprimés, les autorités pouvant obtenir toutes les informations techniques dont elles ont besoin au sujet d'un véhicule directement auprès de leurs homologues du pays où il est déjà immatriculé.

Contexte

Dans le rapport 2010 sur la citoyenneté de l'Union présenté en octobre 2010, la Commission avait constaté que les problèmes d'immatriculation des voitures constituaient l’un des principaux obstacles rencontrés par les citoyens dans l'exercice quotidien des droits que leur confère la législation de l'Union. Elle avait alors annoncé, parmi les 25 actions concrètes destinées à lever ces obstacles, une simplification des formalités et des conditions d'immatriculation pour les véhicules déjà immatriculés dans un autre État membre.

Les 651 citoyens et les 151 entreprises qui ont répondu à la consultation publique de 2011 ont mentionné de nombreux problèmes. Les problèmes d’immatriculation affectent à la fois les citoyens et les entreprises. Ce sont essentiellement la durée des procédures (pour 77,8 % des citoyens et 83,1 % des entreprises) ainsi que le coût supplémentaire (pour 86,5 % des citoyens et 81,4 % des entreprises) qui sont mis en cause, de sorte que 50,8 % des entreprises abandonnent l’idée de déplacer des véhicules d’un État membre à l’autre. C’est également pour cette raison que 55,9 % des entreprises consultées jugent que leur productivité est en souffrance. Elles sont même 64,4 % à penser que leur croissance est affectée par ces problèmes. Enfin, 23,7 % des citoyens et 28,8 % des entreprises ont déclaré qu'en définitive, il ne leur avait pas été possible de faire immatriculer un véhicule dans l’État membre concerné.

Étapes ultérieures

La proposition sera maintenant discutée par le Parlement européen et le Conseil. Une fois qu’elle aura été approuvée, les États membres auront un an pour se préparer aux nouvelles procédures, notamment en matière de logiciels et d'échange de données.

La Commission prendra une initiative au courant de l'année afin de clarifier les dispositions de l'UE que les États membres devront respecter en ce qui concerne l'application des taxes d’immatriculation et de mise en circulation des véhicules. La Commission formulera des recommandations visant à améliorer le marché unique, notamment pour lever les obstacles à la location transfrontalière de véhicules et pour éviter une double imposition des véhicules lorsque des citoyens déménagent d’un État membre vers un autre.