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Emploi et politique sociale
EPSCO Informel – Les ministres du Travail de l’UE se sont penchés sur le chômage des jeunes, le paquet "Emploi" de la Commission et la réforme de la directive sur le détachement des travailleurs
25-04-2012


Les 24 et 25 avril 2012, le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, Nicolas Schmit, a participé au Conseil informel des ministres de l’Emploi et des Affaires sociales de l’Union européenne à Horsens au Danemark.Nicolas Schmit a participé à la réunion informelle des ministres de l'Emploi qui s'est tenue les 24 et 25 avril 2012 à Horsens (c) Photo : Bjarke Ørsted , Présidence danoise de l'UE

En présence du commissaire européen Laszlo Andor, les ministres ont eu un échange de vues sur l’emploi des jeunes. Ils ont discuté des mesures à prendre pour lutter contre le chômage des jeunes, faisant le tour des bonnes pratiques identifiées dans les différents Etats membres.

La proposition, formulée par Nicolas Schmit pour le PSE, de mettre en place une garantie contraignante pour la jeunesse en Europe, qui consisterait à s’engager à assurer à chaque jeune un emploi, un enseignement postscolaire ou une formation professionnelle après quatre mois de chômage, a figuré au premier plan des discussions.

Le journaliste Guy Kemp rapporte ainsi dans le Tageblatt daté du 26 avril 2012 qu’une telle garantie a suscité, d’après Nicolas Schmit, l’intérêt d’une grande majorité des ministres présents. Le thème mériterait selon d’être discuté dans l’UE. "Les jeunes gens ont le sentiment qu’on les laisse tomber", a confié le ministre à Guy Kemp en se référant aux résultats du premier tour de l’élection présidentielle française, les jeunes électeurs ayant été nombreux à donner leur voix au Front national. Nicolas Schmit a donc une fois encore plaidé la cause de cette garantie qui pourrait être soutenue financièrement par l’UE dans le cadre du FSE.

Les ministres se sont aussi penchés sur le tout récent paquet emploi mis sur la table par la Commission européenne. Nicolas Schmit appelle à "un tournant dans la politique européenne", la politique d’austérité arrivant selon lui "à ses limites". Il a cité l’exemple de l’Italie, de l’Espagne, ou même des Pays-Bas, qui ont des difficultés à tenir les objectifs de consolidation budgétaire fixés par la Commission. Il faut donc se préoccuper de l’emploi, mais cela non plus n’est pas suffisant. "Nous avons aussi besoin d’une politique de croissance", a confié Nicolas Schmit à Guy Kemp en expliquant qu’il s’était entendu avec ses collègues socialistes, à savoir les ministres du travail autrichien, belge, chypriote et danois, pour soutenir le candidat socialiste à la présidence française, François Hollande, dans son exigence de renégocier le pacte budgétaire signés par les chefs d’Etat et de gouvernement.  L’objectif est d’y inclure un volet concernant la croissance et l’emploi. Mais il ne s’agit pas seulement d’y ajouter quelques mots, met en garde Nicolas Schmit qui insiste sur la nécessité de prendre des "engagements clairs "pour sortir l’économie européenne de la récession. Les ministres socialistes du Travail proposent qu’un Conseil européen soit consacré à la croissance et l’emploi à l’automne, et que des propositions concrètes y soient formulées.

Les ministres ont enfin eu une discussion sur les propositions de la Commission en matière de détachement des travailleurs. Nicolas Schmit, qui a rappelé à Guy Kemp le contexte dans lequel la Commission a été invitée à faire des propositions clarifiant les dispositions du détachement des travailleurs suite à des arrêts de la CJCE qui donnaient la priorité à la libéralisation sur les droits sociaux et le droit de grève, a évoqué le cas du Luxembourg où l'on observe la pratique du dumping social par l’envoi de travailleurs détachés. La plupart des ministres semblent juger insuffisante la réforme proposée par la Commission, a laissé entendre Nicolas Schmit qui a toutefois salué certains éléments de la réforme. Le fait par exemple que les entreprises qui passent des contrats à d’autres sociétés puissent elles aussi être tenues pour responsables de dumping social. Les ministres ont aussi souligné l’importance d’une meilleure coordination des organismes de contrôle nationaux, ce qui pourrait par exemple permettre de déjouer les combines des sociétés boîtes aux lettres.