Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, a accueilli le 15 mai 2012 son homologue chypriote, Erato Kozakou-Marcoullis, pour une visite de travail placée sous le sceau de la présidence du Conseil de l’UE que Chypre va assumer au second semestre de 2012.
Chypre, qui va assurer là sa toute première présidence, prendra ainsi la relève du Danemark, pour laisser au 1er semestre 2013 les responsabilités à l’Irlande. Cette présidence, Chypre la voit comme un grand défi, mais aussi comme une grande opportunité, a déclaré à la presse Erato Kozakou-Marcoullis, assurant que son pays prenait cette responsabilité très au sérieux et se préparait à en assumer la charge depuis près de deux ans déjà. L’occasion pour le ministre du Luxembourg, dont le pays a déjà onze présidences derrière lui, d’assurer son homologue de son soutien pour cette présidence.
La première des priorités de la présidence chypriote, qui ont été esquissées dans le cadre du trio de présidences (polonaise - danoise - chypriote) qu’elle vient clore, ce sera d’avancer dans les négociations sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020, un sujet très important pour l’UE qui pourrait, en cette période difficile, contribuer à favoriser la cohésion, comme l’a glissé Jean Asselborn. La ministre chypriote a fait part de son espoir de conclure ces négociations pour décembre 2012.
Autre grand sujet du deuxième semestre 2012, la mise en œuvre du six-pack, paquet important dans ce contexte de crise. L’enjeu est, pour Erato Kozakou-Marcoullis, de faire face aux conséquences sociales de la crise, d’induire de la croissance et de créer de l’emploi. Autant de sujets qui tiennent à cœur à Jean Asselborn qui a souligné l’importance d’une journée marquée par l’entrée en fonction de François Hollande à la présidence française : "l’Europe a besoin de croissance", a commenté Jean Asselborn, plein d’espoir quant à l’input que pourra donner dans ce sens le nouveau président socialiste.
Erato Kozakou-Marcoullis n’a pas manqué de souligner l’importance de l’élargissement dans l’agenda chypriote, qu’il s’agisse des Balkans occidentaux, ou encore de l’Islande.
En matière de politique étrangère, la ministre chypriote a souligné l’importance accordée par son pays aux relations avec les pays du pourtour méditerranéen qui seront "naturellement" inscrites à l’agenda politique du prochain semestre.
Chypre a été affectée par la crise grecque, n’a pas manqué de souligner Erato Kozakou-Marcoullis, en précisant que le pays était en train de prendre des mesures pour pallier ces difficultés. "Nous avons besoin d’un gouvernement en Grèce pour mettre en œuvre le programme" d’aide à ce pays, a réitéré Jean Asselborn tout en exprimant sa solidarité avec la Grèce.
"Nous espérons que la Turquie sera capable d’avoir une approche constructive à l’égard de l’UE, et ce y compris pendant la présidence chypriote", a déclaré Jean Asselborn qui appelle de ses vœux une normalisation des relations bilatérales entre Chypre et la Turquie, avec l’espoir de pouvoir y contribuer. Sur ce point, Erato Kozakou-Marcoullis a souligné qu’il serait dans l’intérêt de Chypre plus que de tout autre pays d’avoir la Turquie dans l’UE, et c’est dans cette perspective que Chypre a donné son aval pour lancer les négociations d’adhésion. Mais à condition que soit résolue la question chypriote et que la Turquie tienne ses engagements vis-à-vis de l’UE.