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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Conseil européen - Les recommandations de la Commission ont été adoptées, mais le Luxembourg rejette selon Jean-Claude Juncker "tout ce qui concerne la question de l’index"
29-06-2012


Les chefs d’Etat et de gouvernement ont discuté dans la soirée du 28 juin 2012 des recommandations adressées par la Commission européenne aux différentes Etats membres dans le cadre du semestre européen, et, pour les pays soumis à une procédure de déficit macroéconomique, dans le cadre du six-pack. Ces recommandations avaient été adoptées en Conseil Affaires générales le 26 juin dernier : ce vote avait été fait à la majorité qualifiée, le Luxembourg ayant fait part de son opposition à la recommandation de la Commission concernant son système d’indexation des salaires.

José Manuel Barroso, Conseil européen du 28-29 juin 2012, lors de la conférence de presse du matin du 29 juin source: consiliumJosé Manuel Barroso s’est réjoui à l’issue de ce premier volet du Conseil européen que, pour la première fois, les chefs d’Etat et de gouvernement aient eu une véritable discussion sur les recommandations faites spécifiquement aux pays. Des doutes ont été exprimés, des questions ont été posées sur certaines recommandations, a rapporté le président de la Commission européenne devant la presse, en évoquant une discussion à la fois très importante et très intéressante. C’est, a-t-il relaté, "dans un bon esprit visant à travailler ensemble que les chefs d’Etat et de gouvernement ont discuté ensemble des questions les plus politiquement sensibles", ce qui n’a pas empêché que les recommandations soient, dans leur ensemble, validées par le Conseil européen. Une discussion et un accord qui ont réjoui José Manuel Barroso, lequel est convaincu qu’il faut désormais faire preuve du plus grand sérieux dans la mise en œuvre des nouveaux instruments de gouvernance dont s’est dotée l’UE.

La recommandation faite par la Commission au Luxembourg de continuer la modulation de l’indexation des salaires au-delà de 2014, alors que le gouvernement luxembourgeois a déjà fait adopter en janvier 2012 une loi qui module l’indexation des salaires jusqu’en 2014 sur base des recommandations de 2011, s’est heurtée au désaccord du Luxembourg.

Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, en avait déjà fait état à l’issue du Conseil Affaires générales du 26 juin 2012. Il avait déclaré que le gouvernement luxembourgeois avait déjà adopté une loi qui module l’indexation des salaires jusqu’en 2014, et qu’il ne voulait pas engager le gouvernement qui sera issu des élections de 2014 sur une telle question au-delà de l’année de son entrée en fonction. Jean Asselborn avait fait noter cette opposition dans le procès-verbal de la réunion après avoir constaté l’existence d’une majorité qualifiée en faveur des recommandations de la Commission. Il avait aussi exprimé l’espoir que le Premier ministre Jean-Claude Juncker aurait l’opportunité de s’exprimer au Conseil européen sur cette affaire.

Jean-Claude Juncker, au milieu, entouré à droite de Martin Schulz, président du PE, à gauche François Hollande, président de la République française, et au fond Elio Di Rupo, Premier ministre belge, Conseil européen des 28 et 29 juin 2012 (consiliumCe qui est arrivé. A l’issue de la première réunion du Conseil européen, au petit matin du 29 juin 2012, Jean-Claude Juncker a déclaré au micro de la radio 100,7 : "J’ai fait comprendre (au Conseil européen, n.d.l.r.) que nous n’accompagnerons qu’en partie les recommandations qui touchent notre pays. J’ai rejeté tout ce qui concerne la question de l’index. Mais je ne voulais pas bloquer tout le processus, et c’est pourquoi j’ai fait, comme l’a déjà fait Jean Asselborn au Conseil Affaires générales, une déclaration unilatérale qui dit que nous avons fait des efforts et pour dire que sur ce point nous ne voulons pas en faire d’autres l’année prochaine." Il a ajouté : "Nous ne sommes pas d’accord avec l’analyse de politique économique que la Commission fait sur ce point et nous l’avons dit clairement aujourd’hui, soutenus par d’autres Etats membres qui se trouvent dans une situation similaire à la nôtre."