Les partis de gauche de la Grande Région que sont le Front de Gauche, Die Linke, déi Lénk, et le Mouvement de Gauche, ont organisé le 6 octobre 2012 une journée de réflexion sur la sidérurgie qui s’est tenue à Algrange et qui a abouti à une résolution commune affirmant que l’industrie est un pilier du développement économique et social.
Pour les partis de la Gauche en Grande Région, c’est la production des richesses qui doit répondre aux besoins des peuples, mais, déplorent-ils, dans le contexte actuel, "c’est la seule rentabilité financière, au service de la rémunération maximale des actionnaires, qui sert de critère au capitalisme financier, soutenu par l’Europe et la plupart des Etats qui la composent".
"Partout les travailleurs y sont mis en concurrence au nom de la compétitivité. Les délocalisations s’accélèrent et les fermetures d’entreprises se multiplient, nos régions ne sont pas épargnées", dénoncent-ils encore, jugeant que "les réponses qu’apportent l’Europe et les gouvernements nationaux à cette crise ne font qu’aggraver la situation des peuples, en leur imposant une austérité qui fait des ravages dans les acquis sociaux, les services publics et développent le chômage et la misère, comme en Grèce, en Espagne, au Portugal".
Les partis de la Gauche constatent la décision de la multinationale Mittal d’abandonner une grande part de la sidérurgie tant en Moselle, qu’au Luxembourg et à Liège, et ce alors que "cette activité est essentielle" et que "l’acier un produit d’avenir, du point de vue de l’objectif d’un développement industriel durable". "La viabilité des installations n’est pas en cause, comme le démontrent différents audits et rapports, et leur modernisation est non seulement possible mais nécessaire", relèvent-ils. A leurs yeux, "seule est en cause dans cette affaire la stratégie financière du groupe ArcelorMittal".
Pour ces quatre partis, il n’est pas question d’accepter la disparition d’une production aussi déterminante. Ils s’en réfèrent à l’exemple sarrois pour avancer que "l’emprise publique sur les décisions d’entreprise constitue un chemin alternatif et viable pour la garantie de tout un secteur industriel".
Dès lors, affirment-ils, "dans notre espace Grande Région, il appartient aux Etats, aux Régions et à l’Europe d’assumer leurs responsabilités, en reprenant à leur compte la marche de ces entreprises dans l’objectif de conserver une sidérurgie intégrée et la pertinence des filières, et de leur rendre toute leur place dans l’indispensable développement industriel de nos régions". Un engagement qui doit s’appuyer selon eux "sur la capacité des travailleurs à agir dans ce sens, en créant pour cela des droits nouveaux leur permettant de devenir des acteurs de cette entreprise".
L’industrie, enjeu stratégique doit relever, plaident les partis de la Gauche en Grande Région, d’une maîtrise publique, pilotée par les Etats qui coopèrent dans l’intérêt des salariés et des territoires. Ils sont en effet "convaincus qu’un tel modèle public et coopératif, réalisé dans nos régions historiquement et socialement fortement liées par la sidérurgie, pourrait servir de noyau à une nouvelle politique industrielle en Europe".
Ce qu’ils imaginent, c’est "un pôle européen de l’acier" et la première étape consisterait selon eux à "exproprier les prédateurs financiers comme Mittal dans cette industrie vitale pour notre développement industriel et de notre indépendance".