Les Rencontres Européennes de Luxembourg existent depuis 1997. Leurs objectifs : encourager des échanges ouverts et pluridisciplinaires à l'échelle européenne ; stimuler le développement de débats éthiques, sociaux et politiques sur l'avenir de la (ou des) société(s) européenne(s). Pour 2012, les organisateurs ont choisi d’aborder la question de "l’Europe et du rêve des jeunes", partant du constat que "les ingrédients d'un clash entre l'Europe et sa jeunesse s'accumulent".
Alvin Sold, le président des Rencontres européennes de Luxembourg, a parlé des 61 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans dans l’UE comme du "trésor et potentiel du Vieux continent qui avant, gaspillait ces forces dans les guerres". Mais avec 22,7 % des jeunes au chômage, avec des pics frôlant ou dépassant les 50 % de jeunes chômeurs dans les pays en crise, il y a problème en la demeure.
Bref, après avoir demandé au colloque d’explorer des voies pour "que l’Europe redevienne forte avec un projet fort", Alvin Sold a appelé à trouver des réponses aux questions sous lesquelles la réunion avait été convoquée : "L'Europe politique et économique, perçue aujourd'hui comme technocratique et mercantile, pourra-t-elle développer une perspective enthousiasmante avec ceux qui en seront demain les acteurs majeurs ? La jeunesse contemporaine dont les codes, le langage, l'action diffèrent totalement de ceux de la génération actuelle au pouvoir, aura-t-elle envie de relever les défis que ce début de siècle lui présente ?"
Le colloque s’est décliné en trois moments qui sont présentés en trois articles.
Dans un premier temps, ce furent un professeur de philosophie de la Sorbonne, Pierre-Henri Tavoillot, et un professeur de sociologie de l’Université du Luxembourg, Helmut Willems, qui ont dressé un tableau de la situation de la jeunesse et de l’Europe. Pierre-Henri Tavoillot évoque la jeunesse comme une période de transition de plus en plus longue vers l’âge adulte, qui n’est plus un statut, mais l’âge de l’expérience, de la responsabilité et de l’authenticité. L’UE gagnerait à mieux accompagner tous les âges de la vie. Helmut Willems décrit l’entrée des jeunes dans la société. Celle-ci à tendance à s’allonger, et elle est devenue plus difficile et souvent problématique et incomplète. On parle des "transitions yoyo", au cours desquelles de nombreux jeunes échouent pour se retrouver exclus, voire marginalisés.
Guillaume Duval et Claude Turmes ont tenté ensuite, dans leurs interventions, d’esquisser la voie que l’UE devrait suivre pour pouvoir offrir des perspectives à sa jeunesse. Ils se rejoignent sur nombre de sujets, voyant tous les deux dans la conversion énergétique et économique de l’UE un enjeu majeur de la relance de son économie.
Le colloque a ensuite donné en deux temps la parole à des jeunes pour évoquer leurs expériences individuelles et exprimer leurs rêves.