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Budget de l'Union européenne - Traités et Affaires institutionnelles
Conseil européen extraordinaire - Jean-Claude Juncker n’est pas sûr que le sommet se solde par un succès et confirme qu’il ne veut plus être président de l’Eurogroupe au-delà du printemps 2013
22-11-2012


www.wort.luComme il le fait traditionnellement à la veille de chaque Conseil européen, le Premier ministre et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a accordé au Luxemburger Wort un entretien qui a été mené par la journaliste Tatjana Konieczny sur les grands sujets du sommet extraordinaire des 22 et 23 novembre 2012 : le cadre financier pluriannuel 2014-2020 de l’UE (CFP) et la nomination d’Yves Mersch au directoire de la BCE.

La nomination d’Yves Mersch

Jean-Claude Juncker explique dans l’interview qu’il s’attend, vu les dernières conversations qu’il a eues avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à ce que la question soit tranchée dès le début de la réunion, "dans le sens qu’Yves Mersch sera nommé". 

Jean-Claude Juncker dit "ressentir de la sympathie pour la position de base du Parlement européen qui consiste à dire qu’il faudrait une approche basée sur l’égalité des genres quand il est question de nominations à des postes dirigeants dans l’UE". Mais, ajoute-t-il non sans malice, "je n’ai pas très bien compris pourquoi après que plusieurs nominations d’hommes ont été faites – qui concernaient un Français, un Belge et un Allemand – la question de la ‘gender balance’ a été soulevée au sujet d’une candidature luxembourgeoise approuvée par le Conseil européen et le Conseil ECOFIN".

Pour Jean-Claude Juncker, le Parlement européen aurait fait preuve de plus de cohérence s’il avait déjà soulevé la question lors des nominations précédentes et dans d’autres enceintes européennes. Et il lance à l’adresse des socialistes européens qui ont voté dans leur majorité contre Yves Mersch qu’il s’attend de leur part à ce qu’ils se lancent dans la campagne pour les élections européennes  de 2014 avec une femme tête de liste et candidate au poste de président de la Commission européenne, sachant évidemment que chez les socialistes il est plutôt question de voir comme tête de liste l’actuel président du Parlement européen, Martin Schulz. Néanmoins, Jean-Claude Juncker est d’avis que dorénavant, il faudrait écouter le Parlement européen qui demande que l’égalité entre les genres soit respectée pour les nominations à des postes dirigeants de l’UE.

Cadre financier pluriannuel 2014-2020

Jean-Claude Juncker n’est pas sûr que le sommet extraordinaire où, selon un communiqué du gouvernement luxembourgeois "les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'Union européenne discuteront avant tout du cadre financier pluriannuel de l'Union européenne pour la période 2014-2020, dans le but de parvenir à un accord, afin de faire en sorte que l'UE dispose des moyens nécessaires à son fonctionnement dans les années à venir", se solde par un succès.

De ses entretiens avec Herman Van Rompuy, il ressort pour lui que les positions de départ pour les négociations sur le cadre financier pluriannuel sont "très éloignées les unes des autres". Mais il fera pour sa part tout ce qu’il pourra pour que la réunion aboutisse à un compromis.

Le Luxembourg soutiendra, comme il le fait depuis le début, la proposition de la Commission, qui préconise "un niveau de dépenses adéquat pour tous les programmes dans les différents domaines politiques". La proposition chypriote veut réduire cette proposition de 50 milliards, et celle d’Herman Van Rompuy veut pratiquer une coupe supplémentaire de 25 milliards. « Nous sommes d’avis que des coupes supplémentaires qui dépasseront les 75 milliards ne peuvent être soutenues, car dans ce cas le travail de l’UE serait menacé dans de nombreux domaines. » Mais Herman Van Rompuy va faire une nouvelle proposition et mener des entretiens bilatéraux avec les chefs de gouvernement.

Président de l'Eurogroupe pas au-delà du printemps 2013

Quant à son mandat comme président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker est très clair dans cet entretien : "Je ne suis pas prêt à prolonger ce mandat au-delà du printemps 2013. Cela, je l’ai dit clairement lorsque j’ai de nouveau été reconduit dans mes fonctions en juillet 2012. J’ai donné le meilleur de moi-même dans l’Eurogroupe et je n’ai pas l’intention de continuer ce mandat."