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Economie, finances et monnaie
A l’issue d’une longue nuit de discussions, l’Eurogroupe se donne rendez-vous le 26 novembre prochain pour trouver un accord portant sur l’aide financière à la Grèce et sur la soutenabilité de sa dette
20-11-2012


Les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis le 20 novembre 2012 pour un Eurogroupe extraordinaire tout entier dédié à la question grecque. La réunion avait été convoquée le 12 novembre dernier dans l’objectif d’aboutir à un accord sur le déblocage de l’aide financière à la Grèce. Une discussion qui devait faire suite à l’accord trouvé entre la troïka des créanciers institutionnels du pays et ses autorités sur les nouvelles mesures en matière de consolidation budgétaire, de réformes structurelles, de privatisation et de stabilisation du secteur financier qui conditionnent l’octroi de l’aide à la Grèce. L’objet des négociations dépasse cependant la question du déblocage de la prochaine tranche, puisqu’il en va, à plus long terme, de la soutenabilité de la dette grecque.

A l’issue d’une longue nuit de discussions – les débats ont duré près de 11 heures pour se terminer au petit matin -, Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, a expliqué dans un communiqué avoir "interrompu la réunion pour permettre des travaux techniques portant sur certains éléments du paquet" discuté. Rendez-vous est donc pris pour le 26 novembre prochain.Jean-Claude Juncker et Ioannis Stournaras lors de la réunion de l'Eurogroupe du 20 novembre 2012 (c) Conseil de l'UE

La déclaration de Jean-Claude Juncker précise toutefois que l’Eurogroupe "note avec satisfaction que toutes les actions prioritaires requises en amont de la réunion ont été menées de façon satisfaisante", et il fait notamment référence aux réformes, au projet de budget 2013 et à la stratégie budgétaire à moyen terme définie pour 2013-2016. Autant d’efforts qui démontrent le fort engagement des autorités quant au programme d’ajustement, relève le président de l’Eurogroupe qui loue les efforts considérables du peuple et des autorités grecques.

"L’Eurogroupe a eu une discussion approfondie et a fait des progrès pour ce qui est d’identifier un paquet cohérent d’initiatives crédibles visant à apporter une contribution supplémentaire substantielle à la soutenabilité de la dette du gouvernement grec", rapporte Jean-Claude Juncker dans cette déclaration.

"Des progrès ont été faits, mais il en faut encore un peu plus", a déclaré la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, tandis que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, concédait que "les questions étaient si complexes que nous n'avons pas trouvé de solution définitive". Il a en revanche salué un accord sur "un meilleur mécanisme pour permettre que les engagements de la Grèce soient mis en place progressivement à l'avenir".

La zone euro est "à un cheveu" d'un accord, a assuré le 21 novembre 2012 le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, interrogé sur Europe 1. Parmi les "paramètres techniques" bloquant encore un accord, il a cité la question de l'abaissement des taux d'intérêt sur les prêts déjà consentis à la Grèce.

Jean-Claude Juncker, qui s’est dit "un peu déçu" par l’issue de la réunion, a estimé qu'un accord serait "possible lundi".

"Nos partenaires et le FMI ont le devoir de faire ce qu'ils ont assumé, ce n'est pas seulement l'avenir de notre pays mais la stabilité de toute la zone euro qui dépend du succès de la conclusion de cet effort ces prochains jours", a déclaré le Premier ministre grec Antonis Samaras dans un communiqué diffusé au lendemain de la réunion de l’Eurogroupe.