Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie
Les premières estimations d’Eurostat pour le premier trimestre 2013 font état d’un recul du PIB de 0,2 % pour la zone euro et de 0,1 % pour l’UE par rapport au trimestre précédent, un recul qui, sur un an, atteint 1 % et respectivement 0,7 %
15-05-2013


Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne a publié le 15 mai 2013 ses premières estimations de croissance pour le premier trimestre 2013. Il en ressort que, par rapport au trimestre précédent, le PIB de la zone euro serait en baisse de 0,2 % et celui de l’UE en baisse de 0,1 %. Au cours du quatrième trimestre 2012, les taux de croissance du PIB avaient été respectivement de -0,6 % pour la zone euro et -0,5 % pour l’UE.Eurostat

Si la tendance à la baisse semble se ralentir par rapport au trimestre précédent, la récession est cependant forte par rapport au même trimestre de l’année précédente, puisque le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une baisse de 1 % dans la zone euro et 0,7 % dans l’UE au cours du premier trimestre 2013, contre respectivement – 0,9 % et – 0,6 % au quatrième trimestre 2012.

Les chiffres concernant le Luxembourg ne sont pas disponibles, mais il est intéressant de constater les estimations concernant ses voisins et partenaires du Benelux. Ainsi, par rapport au quatrième trimestre de 2012, la Belgique et l’Allemagne ont-elles connu une petite croissance du PIB de 0,1 %, tandis que la France et dans une moindre mesure les Pays-Bas ont connu un recul du PIB de – 0,2 et respectivement – 0,1 %. Sur un an, la récession n’épargne aucun de ces pays, le PIB de l’Allemagne ayant connu entre le premier trimestre 2012 et le premier trimestre 2013 une baisse de 0,3 %, celui de la France de 0,4 %, celui de la Belgique de 0,5 %, et celui des Pays-Bas de 1,3 %.

Les deniers chiffres connus pour le Luxembourg portent sur le quatrième trimestre 2012, au cours duquel le Grand-Duché avait enregistré une hausse de 1,6 % par rapport au trimestre précédent, après avoir enregistré une baisse de 0,5 % au troisième trimestre. Un rebond que les services de la Commission européenne expliquaient dans leurs récentes prévisions de printemps par l’élan temporaire que la fin des aides incitant à l’achat d’une nouvelle voiture a donné à la consommation privé, mais aussi par d’importants achats de l’opérateur satellite présent au Luxembourg, qui a stimulé les investissements, ou encore par les bonnes conditions climatiques qui ont favorisé les activités de construction. La Commission, qui mise en 2013 sur une croissance de 0,8 % du PIB luxembourgeois, soulignait toutefois la nature temporaire de ces facteurs, et table sur une reprise de l’activité plutôt au deuxième semestre de 2013.

Au lendemain de la publication de ces estimations, le journaliste Patrick Théry, qui s’est enquis auprès de Carlo Thelen de son analyse de la situation du Grand-Duché, se faisait l’écho du pessimisme de l’économiste en chef de la Chambre de Commerce dans un article paru dans L'Essentiel. "La France est en récession, la croissance est en berne en Allemagne", constatait-il, se demandant, en attendant des chiffres sur le premier trimestre 2013 qui ne sont pas attendus avant juillet, si "le Luxembourg, petite économie dépendant des tendances européennes sinon mondiales, peut échapper à la récession".

La réponse que lui a proposée Carlo Thelen est loin d’être optimiste : "le Luxembourg ne pourra échapper aux tendances des pays voisins", affirme l’économiste qui se demande comment le gouvernement peut compter sur une prévision de 2,2 % de croissance du PIB. Les difficultés de l’industrie, et notamment de la sidérurgie, ou encore le recul de l’emploi dans les banques sont "autant d’évolutions qui poussent à un certain pessimisme" aux yeux de Carlo Thelen. Il appelle de ses vœux des réformes et juge que "l'immobilisme jusqu'en mai 2014 serait le pire des scénarios pour l'économie luxembourgeoise qui a besoin de réformes maintenant".