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Compétitivité
Avant le débat sur la compétitivité à la Chambre des députés, le député vert Henri Kox reproche au ministre de l’Economie de viser avant tout une baisse des salaires
14-05-2013


déi GréngLe député déi gréng Henri Kox a pris position dans une lettre ouverte en vue du débat de consultation à la Chambre des Députés du 16 mai sur la croissance économique et la compétitivité du Luxembourg.

Pour lui, le ministre de l’Economie Etienne Schneider met, dans sa note d’analyse qu’il a fait parvenir aux députés en vue du débat, "le doigt sur les salaires comme seul facteur coût sur lequel on pourrait agir" et se situerait donc "clairement dans l’obsession de la compétitivité par la baisse des salaires". Or, écrit le député, "déi gréng refusent un débat sur la compétitivité qui ne vise que la baisse des salaires. Le développement économique dans la région doit se faire avant tout par la stabilisation des pouvoirs d’achat ainsi que la maîtrise des coûts pour les ménages, surtout du logement."

Dans cette note, faut-il préciser, Etienne Schneider aborde la question du coût salarial avec les mots suivants : "La compétitivité coût (coût salarial unitaire nominal) s’est détériorée. Le niveau des salaires moyens, grâce aux faibles cotisations de sécurité sociale reste favorablement positionné, même si cet avantage risque de s’éroder. » Et il ajoute : « Mais la compétition se mesure également à une batterie de facteurs hors coût comme l’environnement administratif, l’éducation, la recherche et l’innovation. Selon le benchmark établi par les partenaires sociaux et calculé par l’Observatoire de la compétitivité, le Luxembourg se positionne à la 11ème place dans le concert des pays membres de l’UE, avec une certaine tendance à la dégradation."

Dans cette note, le ministre Etienne Schneider propose aussi "un nouveau système d’indicateurs, basé sur les indicateurs de suivi des déséquilibres macroéconomiques de l’Union européenne, la procédure 'MIP' (macroeconomic imbalances procedure)". Selon lui, "ce système devrait permettre de mieux détecter une dégradation significative interne et externe de la compétitivité du Luxembourg, et par la suite aussi de prendre un ensemble de mesures, après avis du Comité de coordination tripartite."

A cette proposition du ministre Schneider, Henri Kox répond: "On croit rêver : pour Etienne Schneider, il semble suffisant de changer de lunettes pour changer le monde ! Mettez des lunettes roses et tout rentre dans l‘ordre. Changer d’indicateurs ne change rien à la réalité. Mais cette proposition montre aussi que nous menons ici avant tout un débat sur des indicateurs, un débat idéologique. Or, ce débat relève plutôt du dialogue social, en panne depuis des années."

Pour Henri Kox, qui annonce la couleur avant le débat du 16 mai, "c’est une illusion de croire que le développement de l’emploi puisse se faire par une baisse des salaires. Il faut au contraire soutenir fiscalement les entreprises à forte intensité de travail et investir dans la formation professionnelle. Une bonne formation professionnelle reste le meilleur garant contre le chômage et permet aux entreprises de rester compétitives."