Le 10 mai 2013, le parti déi Lénk a réagi par voie de communiqué au soutien affiché par le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, à la plainte déposée par le Royaume-Uni auprès de la CJUE concernant l’autorisation accordée à l’introduction d’une taxe sur les transactions financières dans le cadre du mécanisme de coopération renforcée.
Luc Frieden avait dit soutenir la démarche britannique le 22 avril dernier, lors d’une conférence qu’il a tenue à Londres. Une position réitérée dans le document présentant la position du Luxembourg que le Ministère des Finances a pris soin de publier le 8 mai 2013. "A l’instar du Royaume-Uni le Luxembourg a de forts doutes concernant la coopération renforcée", y est-il indiqué, avec la précision que le Luxembourg n’a pas introduit un recours en annulation devant la CJUE tout en partageant les principaux arguments invoqués par le Royaume-Uni.
Aux yeux des représentants de la Gauche luxembourgeoise, la taxe sur les transactions financières a pour objectifs plus de justice fiscale, la prévention de la spéculation financière, le financement de programmes de lutte contre la pauvreté, de protection du climat ou encore la reconversion écologique de l’économie. Il s’agit d’une proposition "qui va à l’encontre de la logique libérale" et dont la crise a souligné la pertinence et l’opportunité, tant en termes de régulation des marchés que de participation du secteur financier aux coûts de la crise.
Certes, déi Lénk trouve "très modeste" la proposition de la Commission qui fait suite à la demande de onze Etats membre d’introduire une TTF dans le cadre d’une coopération renforcée, car le taux est jugé "insuffisant" et que l’affection des ressources n’est pas adaptée aux besoins sociaux et écologiques. Mais le parti de gauche luxembourgeois estime pour autant que l’introduction d’une telle TTF serait "un petit pas dans une nouvelle direction".
"Chez nous, la coalition CSV-LSAP se moque apparemment autant de la justice sociale que de la lutte contre la spéculation financière et refuse l’introduction de la taxe au Luxembourg – bien qu’elle puisse engendrer des recettes supplémentaires à l’Etat", dénonce déi Lénk.
Mais au-delà du refus du Luxembourg d’y participer, le parti de la gauche se montre particulièrement critique à l’idée que le gouvernement puisse soutenir Londres dans son recours contre la taxe. "Au lieu de négocier pour une directive plus adéquate (taux plus élevé, affectation plus juste), notre gouvernement voudrait donc interdire aux autres Etats membres l’introduction de la taxe ?", s’interroge le parti avant de demander "quelle est la position du parti socialiste luxembourgeois".
Mais déi Lénk pointe aussi le fait que le ministre des Finances a exprimé son soutien au Royaume-Uni sans aucune consultation de la Chambre.