L’accord provisoire trouvé en trilogue dans la soirée du 27 février et confirmé par le Coreper le 5 mars 2014 sur le renforcement de la directive relative au détachement des travailleurs est loin d’avoir suscité l’enthousiasme de la Confédération européenne des syndicats (CES) qui a réagi par voie de communiqué pour faire part de sa déception.
"Le Parlement européen est à présent saisi d’un projet de législation qui, s’il est adopté, ne fera guère progresser la protection des travailleurs détachés et sera loin d’arrêter le dumping social actuel", affirme la CES. Certes le fait que les gouvernements reconnaissent dans ce projet législatif la nécessité de combattre l’emploi indépendant fictif est salué, mais la CES ne juge pas que cela soit suffisant pour "répondre à l’ampleur du problème".
“Les mesures que doivent prendre les Etats membres en matière de lutte contre l’exploitation et le sous-paiement des travailleurs détachés ne doivent pas être soumises aux règles du marché libre. Le texte actuel ne le garantit pas. Les règles applicables aux travailleurs détachés qui n’entrent pas dans le champ d’application de la directive ne sont d’ailleurs pas claires", a déclaré la Secrétaire générale de la CES, Bernadette Ségol.
Pour Veronica Nilsson, secrétaire confédérale de la CES, ces négociations auront été “une occasion manquée d’assurer la protection des travailleurs détachés". A ses yeux, "la seule solution est une révision de la directive sur le détachement des travailleurs, conjointement à l’introduction d’un Protocole de progrès social visant à garantir que les droits sociaux fondamentaux ne peuvent pas être subordonnés aux libertés économiques”.