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Elections européennes
Elections européennes – Déi Lénk pour reconstruire une Europe à la dérive
06-05-2014


Déi LenkAu lendemain du lancement officiel de la campagne des élections européennes qui se dérouleront du 22 au 25 mai dans toute l’Union européenne, le parti de gauche Déi Lénk avait convié la presse, le 6 mai 2014 à Luxembourg, afin de présenter son programme et surtout ses priorités. Adopté par le congrès du parti tenu le 23 mars 2014 à Beggen, le programme se veut résolument combatif. Sous le slogan "Basta ! Reconstruire l’Europe", Déi Lénk appelle à réorienter une Union européenne dont le parti dénonce avec force des dérives qu’il estime néolibérales et opposées aux intérêts des citoyens et des salariés.

"L’Europe connaît sa crise la plus profonde depuis les années 30"

Le constat de Déi Lénk sur le fonctionnement actuel de l’UE est en effet plutôt sombre. Le parti juge ainsi qu’aujourd’hui "l’Europe connaît sa crise la plus profonde depuis les années 30". Or, si en 2008, quelques paroles critiques avaient émergé, la question de l’origine de cette crise a depuis "été largement escamotée". Cela justement car cette question "est au cœur du système et des intérêts qui y dominent", selon Déi Lénk.

"Après les compromis sociaux des 3 décennies d’après-guerre, le capital, et plus particulièrement le capital financier, est passé à l’offensive non seulement pour préserver, mais pour accroître ses pouvoirs, ses revenus et ses patrimoines. La conséquence en est un affaiblissement de l’Etat social, un accroissement des inégalités et une accumulation de richesse monétaire qui n’est pas investie productivement", lit-on dans l’introduction du programme.

Le parti relève notamment que la crise a "commencé par frapper des banques et institutions financières surdimensionnées par rapport à l’économie productive". En 2006, les actifs du secteur financier mondial étaient de 350 % du PIB mondial, contre 100 % en 1990. "L’économie mondiale flottait sur un océan d’endettement. En septembre 2008, face à la menace d’effondrement, les gouvernements ont choisi de sauver les banques avec des injections massives d’argent public", rappelle Déi Lénk.

Un sauvetage qui a eu pour effet de "transformer les dettes privées en dette publique". Ainsi dans la zone euro, la dette publique qui était de 66 % du PIB en 2007 en atteignait 92,7 % fin 2013. Au Luxembourg, elle est passée dans la même période de 6,4 % à 27,7 %. "Après quelques timides programmes de relance, le sauvetage coûteux des banques, le début de la récession et la croissance des déficits publics et des dettes "souveraines", la seule réponse des gouvernements a été d’imposer des politiques d’austérité, censées rétablir les équilibres budgétaires. La réduction des dépenses sociales et le gel voire la baisse du niveau des salaires et des pensions ont aggravé à la fois la récession économique et la régression sociale, et fait monter le chômage. Avec la diminution des recettes fiscales, la dette n’a pas baissé mais augmenté", poursuit le programme.

Selon le parti de gauche luxembourgeois, l’austérité sert avant tout de justification pour des réformes dites structurelles, soit des "contre-réformes" : "laminage du droit du travail, flexibilité, précarisation, réformes et coupures des retraites, privatisations, voire pénétration des capitaux privés dans les secteurs publics de la santé et de l’éducation. L’objectif est de faire baisser le coût du travail et de démanteler l’Etat social", lit-on dans le texte.

Déi Lénk estime en outre que "derrière des discours lénifiants sur "toujours plus d’unité", les dirigeants d’Europe sont en fait en train de semer la division". Les pays dits aujourd’hui de la "périphérie", surtout au Sud du continent, ont été pris dans la tourmente financière de 2008 et furent incapables de rembourser leurs dettes.  "Puisqu’il est interdit à la Banque centrale européenne de financer les déficits des Etats et à l’Union et ses Etats d’aider les pays en difficulté ils ont été soumis aux conditions draconiennes des "plans de sauvetage" octroyés par la Troïka (UE-BCE-FMI). Présentés comme des aides aux pays en difficulté (Grèce, Portugal,…), les fonds mobilisés servaient surtout à sauver les banques allemandes, françaises et britanniques, qui possédaient plus de 50 % de la dette grecque, portugaise, irlandaise, italienne et espagnole. D’ailleurs "l’aide" consistait surtout en prêts et elle fut utilisée d’abord pour payer les intérêts de la dette existante", relève encore le parti.

"Du coup, pour les peuples, l’Europe rime maintenant avec régression sociale et manque de démocratie. Voilà un terrain propice au développement du racisme, de la xénophobie et des forces qui les portent. Dans une série de pays la question d’une sortie de la zone euro et même de l’Union est posée", s’inquiète Déi Lénk, qui dit refuser "le choix entre acceptation du cadre de l’Europe actuelle et repli sur les Etats nationaux".

"Ni l’européisme néolibéral, l’idéologie du consensus entre centre-droit et centre-gauche, ni le repli nationaliste ne servent les intérêts des peuples, et surtout pas ceux des salarié-e-s. Il faudra changer de direction, reconstruire et unifier l’Europe sur d’autres bases que celles du capitalisme financiarisé. Une Europe sociale, démocratique, écologique, qui subordonne les intérêts économiques privés aux besoins humains et à l’intégrité du système écologique planétaire".

Pour un modèle social européen et des services publics démocratiques et de qualité

Si le parti de gauche juge que le droit social européen, "bien qu’insuffisant et fragmentaire", a consacré un certain nombre de progrès sociaux (droit des travailleurs migrants aux prestations sociales et aux avantages sociaux du pays dans lequel ils travaillent, congés payés liés à des périodes de maladie, congé parental, limitation des CDD et du travail partiel, etc.), il souligne qu’il "est actuellement menacé de régression par les forces néolibérales".

Déi Lénk relève notamment la révision de la directive relative au détachement de travailleurs ainsi que divers arrêts de la Cour de justice européenne (Viking, Laval, Rüffert, Luxembourg) qui ont en outre affirmé "la prééminence des règles de concurrence face aux droits sociaux". "C’est aussi au nom des politiques européennes que sont actuellement menées les plus importantes attaques contre les droits sociaux dans les pays membres, menant à une précarisation de larges couches de la population", poursuit le parti, qui cite pourtant le TFUE qui fixe comme objectifs à l’UE et ses Etats de "promouvoir l’amélioration des conditions de vie et de travail de la main d’œuvre permettant leur égalisation dans le progrès".

Dans ce cadre, Déi Lénk veut soutenir les luttes convergentes en Europe contre l’austérité et les restructurations de l’Etat social et notamment le combat syndical dans les Etats et aussi au niveau de l’UE. Il s’agit entre autres de mettre en place "par des luttes sociales et syndicales de nouveaux rapports de forces pour garantir la priorité aux droits sociaux et au progrès social par rapport aux libertés économiques et aux règles de concurrence".

Le parti veut également l’arrêt des libéralisations et privatisations des services publics pour au contraire mettre en place des entreprises de service public européennes et transfrontalières. Déi Lénk réclame par ailleurs de déclarer comme objectif général de la politique européenne la redistribution de la richesse en faveur des travailleurs et la baisse générale et considérable du temps de travail, notamment hebdomadaire.

En matière de temps et conditions de travail il s’agit de s’opposer à toute flexibilisation et de promouvoir le "travail décent", l’égalité de salaire et de traitement à tous les niveaux, ainsi que de fixer un âge de la retraite maximal obligatoire commun et de renforcer et d’harmoniser les directives sur le temps partiel, les CDD, le travail intérimaire pour constituer un solide socle de droits communs s’opposant aux "tentatives favorisant le travail précaire et le dumping social".

En matière de standards minimaux, Déi Lénk appelle à introduire le principe d’un salaire minimum européen, calculé par rapport au niveau de vie dans chaque pays ; à une indexation des salaires au niveau européen ; à prévoir un revenu minimum au-dessus du seuil de pauvreté de chaque pays en tenant compte de prestations minimales garanties dans la sécurité sociale, ainsi que d’un droit à l’accès universel aux services publics ; et à déclarer comme droit fondamental le droit à une pension décente ainsi que le droit à une assurance maladie qui couvre les frais de traitement, sans devoir recourir à des assurances privées.

Le parti veut encore, en matière de droits des travailleurs, élargir les droits collectifs des salariés et des syndicats à tous les niveaux ainsi que renforcer les droits individuels et collectifs des travailleurs pour s’opposer aux licenciements "économiques" abusifs motivés notamment par les cours en bourse.

Les services publics doivent pour leur part se trouver "en mains publiques pour satisfaire les besoins fondamentaux de tous les individus" sous contrôle démocratique et avec la participation des travailleurs qui en ont la charge; être de qualité et accessibles à tous, à même de traiter les citoyens comme partenaires à part entière et non comme des cibles commerciales.

Pour une citoyenneté démocratique et participative

Jugeant que "les dirigeants européens ont construit l’Europe loin de leurs peuples, pourtant les premiers concernés" et que malgré le traité de Lisbonne qui a "augmenté les compétences du Parlement Européen, la pratique de la prise de décision non-démocratique s’est amplifiée", Déi Lénk estime que "c’est en rassemblant les forces progressistes transnationales et en renforçant la cogestion démocratique dans les processus de décision" qu’il s’agit de s’attaquer aux défis.

Le parti appelle ainsi à la mise en œuvre d’un "processus constituant, précédé d’un large débat sur les objectifs et les moyens de l’Europe. Un tel projet, fondé sur la solidarité, la justice sociale, un véritable contrôle démocratique sur l’économie et les institutions, et l’égalité entre les hommes et les femmes exige une nécessaire rupture institutionnelle par rapport au marasme anti-démocratique actuel", lit-on dans le programme. Il s’agirait notamment dans ce cadre de "redéfinir les compétences communautaires et nationales" afin d’ "identifier les orientations et décisions politiques à mener et à prendre au niveau européen, national et régional" et mettre en place "une coopération renforcée au niveau des régions transnationales".

Cette citoyenneté renouvelée passerait également par son élargissement, en permettant aux résidents européens ou non-communautaires de s’exprimer politiquement lors de toutes les élections ; développer les possibilités d’actions populaires; et "imposer la tenue d’un référendum avant toute ratification d’un traité européen ou international". Déi Lénk veut aussi le renforcement des pouvoirs du Parlement européen via notamment l’octroi du droit d’initiative législative et de compétences en matière de recettes communautaires. "Les relations entre le PE et les parlements nationaux, de même que les droits d’initiative des citoyens, doivent être renforcés de manière institutionnalisée", estime le parti.

Autre revendication du parti de gauche, la construction d’un modèle politique européen capable d’articuler les intérêts des salariés à un niveau transnational. "La mise en concurrence des peuples européens, que ce soit au niveau économique par les forces politiques néolibérales, ou au niveau national par les forces politiques de la droite dure et extrême, ne peut que mener vers des formes modernes de barbarie", souligne Déi Lénk. Le parti veut ainsi "faire de l’Europe un véritable projet démocratique et émancipateur, garantissant les mêmes droits pour tous les citoyens, en considérant notamment le droit à l’interruption volontaire de grossesse dans des conditions sanitaires décentes ainsi qu’au mariage homosexuel".

Pour une revalorisation de l’action publique et une politique de la solidarité

Face à une politique européenne "focalisée sur une discipline budgétaire rigoureuse, ignorant ou négligeant les autres dimensions du développement : l’Etat social, la répartition des richesses, la reconversion écologique", et qui "persiste dans cette voie", Déi Lénk affirme que "les difficultés budgétaires des Etats de l’UE ne sont pas dues à une explosion des dépenses publiques ni à un excès d’Etat social, mais aux effets de la concurrence fiscale depuis 20 ans, au sauvetage des banques et à la récession après 2008". Pour le parti, il s’agit d’arrêter d’appauvrir le public en enrichissant le privé et de revaloriser l’action publique.

Dans ce sens, il appelle à modifier fondamentalement le traité de Lisbonne, annuler les traités dits de stabilité (MES, TSCG…) et les remplacer par des pactes de développement économique, social et écologique solidaire. Dans le cadre du MES, les conditions des aides aux Etats en difficulté et de l’ajustement macroéconomique prévus par l’art 12 du MES actuel devraient être complétées par des garanties sociales et écologiques, telles des clauses de non-régression, ainsi que par des obligations fiscales redistributives. L’organisation d’un audit de la dette publique permettant de définir la dette illégitime et de l’annuler est encore réclamée et Déi Lénk exige également un droit de véto du Parlement européen et des assemblées nationales notamment en ce qui concerne la conditionnalité des aides.

Selon le parti, la Banque Centrale Européenne devra être habilité à fournir des crédits aux Etats membres à des taux raisonnables – actuellement la BCE prête aux banques à un taux très faible, puis les banques prêtent aux Etats à des taux bien plus haut, fixés par les agences de notation – et liés à des conditions autres: interdiction de la régression sociale, rééquilibrage budgétaire par une fiscalité équitable, etc. Parallèlement, il s’agirait de créer dans les Etats des banques publiques destinées à recueillir et garantir l’épargne des citoyens et financer des projets publics d’infrastructure, de reconversion écologique et de développement des PME.

Par ailleurs, le parti appelle à promouvoir une politique budgétaire anticyclique contre la récession et contre le chômage, de même qu’un programme d’investissements publics socialement utiles et écologiquement soutenables tant au niveau national qu’au niveau européen. Ce programme serait réalisable grâce à un budget européen fortement augmenté de 1 % à 10 % du PIB de l’UE pour financer la solidarité et qui soit alimenté par un impôt sur les hautes fortunes et les revenus financiers et soumis au contrôle démocratique.

Pour un changement fondamental de la politique économique

"Le chômage élevé, la désindustrialisation, le manque d’investissements dans le développement durable, le démontage des services publics et de l’Etat social dans la zone euro sont autant d’indicateurs négatifs qui pèsent sur les élections européennes", considère le parti selon lequel "l’orientation néolibérale de l’Europe a mis en échec les promesses de développement économique et social faites au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et au-delà".

Déi Lénk appelle à ce que "la gouvernance actuelle qui est centrée sur les exigences des marchés financiers et [qui] bannit tout déficit et endettement public" cède la place à une politique ayant comme objectif premier la satisfaction des besoins humains fondamentaux: alimentation saine et équilibrée, santé, logement, environnement sain, protection sociale, mobilité écologique. "Du fait que la croissance économique ne pourra pas résoudre le problème du chômage, le travail et la production doivent être réorganisés non selon les lois du marché, mais selon les besoins de la population et les capacités du système écologique planétaire".

Pour le parti, il s’agit encore de "promouvoir l’économie sociale", notamment en harmonisant vers le haut les systèmes sociaux ; en favorisant par des lois européennes et des mesures concrètes l’économie solidaire non orientée vers le profit ; et en promouvant et en protégeant les formes de propriété collective et autogérée telles les coopératives.

Pour ce qui est du marché intérieur, Déi Lénk appelle à en "tirer parti", notamment via l’investissement dans la recherche, "où l’Europe a pris du retard". "Il faut promouvoir la recherche publique notamment dans les domaines de la santé, de la production d’énergie, de la réduction des gaz à effet de serre, dans le domaine du transport, de l’agriculture durable, de l’éducation, de la participation démocratique" et "refuser la logique des Public-Private-Partnerships (PPP) au niveau de la recherche" afin de "promouvoir une recherche démocratique, hors du cadre d’une maximalisation des profits privés".

Dans le cadre des traités commerciaux en vigueur et à venir, le parti estime que quatre critères essentiels permettant de juger de la pertinence d’un accord de libre-échange entre l’Union et d’autres pays doivent impérativement être appliqués". Il s’agit de la création d’emplois utiles, et cela à l’appui d’études d’impact ; de la réciprocité en matière d’abaissement des barrières tarifaires et non tarifaires et de marchés publics ; du respect de normes de qualité sociale et environnementale ; et de l’existence d’une clause de sauvegarde pour les secteurs sensibles et de non-régression dans les domaines sociaux, environnementaux et fiscaux.

Pour une fiscalité équitable et une mise au pas des marchés financiers

Dénonçant "la forte réduction des impôts sur les bénéfices des grandes sociétés, les hauts revenus et les patrimoines, le laminage de la progressivité de l’impôt" qui "ont appauvri les Etats et accru les inégalités sociales, dès avant la crise" ainsi que "l’évasion fiscale et les stratégies d’évitement fiscal des sociétés multinationales" qui ont encore renforcé cet effet, Déi Lénk appelle à une remise à plat fiscale.

Le parti veut ainsi "remettre à l’ordre du jour la fonction sociale de l’impôt visant à empêcher une concentration excessive des richesses et une accumulation de ressources financières privées inutiles voire dangereuses (spéculation) et à financer un Etat social fort par la ponction sur les hauts revenus et les grandes fortunes" en lançant à cette fin une large concertation européenne dans le but d’initier un large débat public pour une stratégie de convergence fiscale. Il s’agit notamment d’imposer la fiscalité "à la source", donc sur les lieux de production de valeur, afin d’empêcher le tourisme fiscal, dont les transferts de bénéfices vers les pays à faible fiscalité ainsi que de mettre en œuvre une fiscalité écologique européenne sur les entreprises pour décourager la pollution et pour financer la transition écologique

En matière fiscale, le parti prône l’introduction d’une taxe européenne sur les transactions financières (TTF), servant à alimenter le budget européen  ainsi que d’un impôt européen sur la fortune pour financer les fonds structurels et les mesures sociales de l’UE.

Déi Lénk appelle encore à "lutter collectivement contre la fraude et l’évasion fiscale, et contre la multiplication de dispositions dérogatoires qui favorisent normalement les personnes et les entreprises les plus riches et les plus puissantes". Sur le Luxembourg plus particulièrement, Déi Lénk juge qu’il "faut cesser de mener une politique consistant à attirer les grandes fortunes et les entreprises multinationales en leur faisant des cadeaux fiscaux".

Il s’agit par ailleurs de "réguler strictement le secteur financier", estime le parti de gauche. La spéculation sur les titres de la dette publique, sur les monnaies, sur les aliments, sur les êtres vivants et sur les terres devrait en outre être interdite juge Déi Lénk de même que les institutions "qui n’ont d’autre but que la spéculation", les transactions à haut risque comme sur les "produits dérivés" et la vente des titres à découvert. Les principales banques et assurances devraient passer sous contrôle public. "Le pouvoir de création monétaire – de l’ordre de 80 % de la masse monétaire– et l’approvisionnement de l’économie en crédits sont trop importants pour être confiés essentiellement à des banquiers privés", dénonce Déi Lénk.

Pour une agriculture durable, la souveraineté alimentaire, et une politique migratoire respectueuse des droits de l’Homme

Déi Lénk s’engage pour une politique agricole européenne écologiquement et socialement durable, équitable envers les pays du Sud et basée sur le principe de la souveraineté alimentaire et des circuits régionaux. Il s’agit notamment de mettre un terme à l‘industrialisation de l‘agriculture et à la destruction de petites exploitations agricoles, de maintenir les conditions posées au "verdissement" des aides aux paysans, d’accroître fortement les moyens de la recherche agronomique consacrés à l’agriculture biologique au niveau européen, de favoriser les circuits de production, de transport et de consommation agricoles régionaux et locaux, d’en finir avec l‘orientation exportatrice de la politique agricole européenne ou d’interdire la spéculation sur les produits alimentaires.

Sur la politique migratoire, le parti appelle à construire une Europe en solidarité avec le monde qui l’entoure. Il s’agit notamment "d’obliger les pays de l’UE à prendre leur responsabilité dans les mouvements migratoires actuels. Les politiques commerciales, les accords de libre-échange et la vente d’armement à des pays où règne la guerre sont en large partie la cause de ces mouvements. Il faut en conséquence mettre un terme à ces politiques et développer les plans d’aide au développement", juge le parti.

La lutte contre les réseaux mafieux organisant le trafic humain ; l’octroi aux demandeurs d’asile d’une régularisation automatique lorsque leur dossier n’est pas traité dans un délai raisonnable, la régularisation des travailleurs sans papiers après une période de travail de six mois ou encore l’harmonisation au niveau européen du droit d’asile via une véritable solidarité entre les pays de l’Union pour l’accueil des demandeurs d’asile ainsi que la fermeture des lieux de détention pour migrants et l’abolition du régime des expulsions forcées sont encore exigés.

Appel à renforcer les forces de gauche

Pour conclure, le parti appelle à mener un combat solidaire et déterminé contre les forces européennes responsables - à des degrés divers – des politiques néolibérales (conservateurs, droite nationaliste, libéraux, majorité des sociaux-démocrates et socialistes ...) par un renforcement substantiel de la gauche européenne qui s’est toujours opposée à ces politiques.

"Voter Déi Lénk est un vote utile", a notamment appuyé Justin Turpel, député Déi Lénk et candidat aux européennes, qui n'exclut pas que son parti puisse remporter l'un des six sièges aux européennes. "Mais même sans siège, il s'agirait d'un signal contre l'austérité et pour le renforcement du salariat et des syndicats", a-t-il conclu.