Dans la foulée des Conseils "Environnement" et "Énergie" qui se sont tenus les 12 et 13 juin 2014, et dans la perspective du Conseil européen des 26 et 27 juin prochain, la question de l’objectif que va se fixer l’UE pour 2030 en matière d’efficacité énergétique suscite propositions et réactions pour le moins vives, ainsi qu’Europaforum.lu en a rendu compte le 18 juin 2014.
La Commission doit en effet mettre sur la table une proposition d’ici juillet 2014, moment où est prévue une révision de la directive sur l’efficacité énergétique actuellement en vigueur. Reste à savoir à quel point cet objectif sera ambitieux, et s’il sera ou non contraignant.
La position du Luxembourg sur ce dossier est claire, ainsi que l’ont confirmé les ministres de l’Economie, Etienne Schneider, et de l’Environnement, Carole Dieschbourg, dans un communiqué de presse diffusé le 19 juin 2014. Ils y confirment avoir joint leurs voix à celles des ministres de six autres Etats membres, à savoir l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Grèce, l’Irlande et le Portugal, pour appeler la Commission européenne à fixer un objectif contraignant en matière d’efficacité énergétique pour 2030.
Réduire la consommation d’énergie par le biais de l’efficacité énergétique est le moyen le plus sûr et le plus rentable pour améliorer la sécurité énergétique et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, est-il plaidé dans ce courrier daté du 17 juin et adressé à José Manuel Barroso, président de la Commission, Günther Oettinger, commissaire en charge de l’Energie et Connie Hedegaard, commissaire en charge de la lutte contre le changement climatique.
Aux yeux des signataires de cette lettre, il existe encore un potentiel économique considérable pour améliorer l’efficacité énergétique dans beaucoup de domaines.
Les ministres soulignent donc tout d’abord la nécessité d’atteindre les objectifs fixés pour 2020, quitte à accélérer la mise en œuvre de la directive actuellement en vigueur et à mieux utiliser les programmes de soutien et de financement aux économies d’énergie. Ils invitent la Commission à présenter de nouveaux instruments s’ils devaient s’avérer nécessaires pour atteindre les objectifs fixés pour 2020.
Les ministres insistent ensuite sur la nécessité d’établir pour 2030 un objectif contraignant qui permettra de mettre mieux en évidence l’importance de l’efficacité énergétique, alors qu’un engagement politique fort est jugé "crucial pour assurer les politiques et mesures nécessaires" et notamment leur financement, tant au niveau national qu’européen.
La Commission est donc invitée à proposer un objectif contraignant en matière d’efficacité énergétique dans le cadre de la révision de la directive sur l’efficacité énergétique, et ce en juillet 2014, afin que le sujet puisse être à l’ordre du jour du Conseil européen d’octobre 2014.
Et cet objectif doit non seulement être contraignant, mais aussi ambitieux, insistent les ministres qui ne perdent pas de vue les objectifs de l’UE de réduire de 50 à 95 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
"Cet objectif favorisera en outre le développement économique et la création d’emplois dans les secteurs concernés", ajoute le communiqué des ministres Schneider et Dieschbourg. Les ministres luxembourgeois soulignent en effet que des mesures concrètes dans le domaine de l’efficacité énergétique pourront réduire de manière décisive les coûts non négligeables et croissants de notre dépendance aux importations d'énergie, à savoir 488 milliards d'euros en 2011 ou 3,9 % du PIB européen.