Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, a publié le 17 novembre 2014 ses premières estimations de la Recherche et développement (R&D) en 2013.
Il en ressort qu’en 2013, les États membres de l'UE ont dépensé presque 275 milliards d'euros au titre de la recherche et développement (R&D).
L'intensité de R&D, c’est-à-dire les dépenses de R&D en pourcentage du PIB, s’élevait à 2,02 % dans l'UE en 2013, contre 1,76 % en 2004. L’objectif fixé par la stratégie Europe 2020 est d’atteindre 3 % d’ici 2020.
Ces données sur l'intensité de R&D utilisent pour la première fois le dénominateur PIB basé sur la méthodologie du Système européen des Comptes 2010 (SEC 2010). En moyenne, l’utilisation du PIB selon le SEC 2010 entraîne une révision à la baisse de la série UE sur l'intensité de R&D d'environ 0,07 point de pourcentage.
Eurostat relève que ce niveau demeure plus faible dans l'UE que dans d'autres grandes économies du monde. L'intensité de R&D était ainsi beaucoup plus élevée en Corée du Sud (4,04 % en 2011) et au Japon (3,38 % en 2011) ainsi que, à un degré moindre, aux États-Unis (2,81 % en 2012), tandis que l'intensité de R&D en Chine (1,98 % en 2012) et en Russie (1,11 %) était moins élevée que celle de l'UE.
En 2013, les intensités de R&D les plus élevées ont été enregistrées en Finlande (3,32 %), en Suède (3,21 %) et au Danemark (3,05 %), toutes plus de 3 % du PIB, suivis par l'Allemagne (2,94 %) et l'Autriche (2,81 %).
À l'extrême opposé, l'intensité de R&D était inférieure à 1 % du PIB dans dix États membres: en Roumanie (0,39 %), à Chypre (0,48 %), en Lettonie (0,60 %), en Bulgarie (0,65 %), en Grèce (0,78 %), en Croatie (0,81 %), en Slovaquie (0,83 %), à Malte (0,85 %), en Pologne (0,87 %) et en Lituanie (0,95 %).
Au Luxembourg, l’intensité de R&D était de 1,16 % en 2013.
Mais surtout, l’intensité de R&D a connu une baisse nette au Luxembourg en 10 ans : elle était en effet de 1,63 % en 2004. En valeur absolue, les dépenses de R&D ont augmenté, passant de 448 millions d’euros en 2004 à 523 millions en 2013.
Sur cette période, l’intensité de R&D n’a baissé que dans trois Etats membres, à savoir la Croatie (1,03 % en 2004 et 0,81 % en 2013), au Luxembourg et en Suède (3,39 % à 3,21 %), a progressé dans vingt-deux États membres, et est restée quasiment inchangée en Roumanie, en Finlande et au Royaume-Uni.
A titre d’exemples, entre 2004 et 2013, en Belgique, où les dépenses de R&D ont grimpé de 5,4 milliards d’euros à 9 milliards, le taux d’intensité de recherche est passé de 1,81 % du PIB à 2,28 %, en Allemagne, il est passé de 2,42 % à 2,94 % du PIB (soit des dépenses de l’ordre de presque 55 milliards en 2004 et 82,5 milliards en 2013), tandis qu’en France, le taux d’intensité de recherche est passé de 2,09 à 2,23 % du PIB, pour des dépenses passant de 35,7 milliards d’euros à 47,1 milliards en 2013.
Le secteur des entreprises est resté le premier secteur dans lequel les dépenses de R&D ont été réalisées, représentant 64 % de la R&D menée en 2013, suivi du secteur de l'enseignement supérieur (23 %), du secteur des administrations publiques (12 %) et de celui des organisations privées à but non lucratif (1 %).
En 2013, le secteur des entreprises a été le principal secteur d'exécution de R&D dans tous les États membres, à l'exception de la Grèce, de Chypre, de la Lettonie, de la Lituanie (où le secteur de l'enseignement supérieur était dominant) et de la Roumanie (où presque la moitié des dépenses de R&D était réalisée au sein du secteur des administrations publiques).
Les taux les plus élevés de dépenses de R&D effectuées dans le secteur des entreprises ont été observés en Slovénie (77 %), en Irlande (72 % en 2012), en Belgique, en Hongrie, en Autriche et en Finlande (69 % chacun), en Allemagne et en Suède (68 % chacun) ainsi qu’au Danemark, en France et au Royaume-Uni (65 % chacun).
Par rapport à 2004, le taux de R&D effectuée dans le secteur des entreprises a augmenté dans quinze États membres, a diminué dans douze autres et est resté stable en Belgique. Au niveau de l’UE il n’a progressé que d’un point de pourcentage.
Au Luxembourg, le taux de R&D effectuée dans le secteur des entreprises a nettement baissé, ainsi qu'en avait pris acte en avril dernier le ministre de l'Economie, Etienne Schneider, en constatant "une stagnation de l'investissement dans la RDI dans le secteur privé" : il ressort des chiffres d'Eurostat que ce taux est passé de 88 % en 2004, alors bien au-dessus de la moyenne de l’UE, à 61 % en 2013, juste en-dessous de la moyenne.
Pour le secteur des administrations publiques, le taux le plus élevé a de loin été enregistré en Roumanie (49 %), suivie de la Bulgarie (30 %), de la Lettonie (29 %), de la Grèce et de la Pologne (27 % chacun) ainsi que de la Croatie (26 %).
Les taux les plus élevés de R&D réalisée dans le secteur de l'enseignement supérieur ont quant à eux été observés à Chypre (57 %), en Lituanie (55 %), en Lettonie (43 %) et en Estonie (42 %).
Au Luxembourg, le taux de R&D a crû de façon très nette dans le secteur des administrations publiques, où il est passé de 11 % en 2004 à 23 % en 2013 (nettement au-dessus de la moyenne de l’UE, qui est à 12 % en 2013), et dans le secteur de l’enseignement supérieur, où il est passé de 1 à 15 %, et ce alors que la moyenne européenne est restée assez stable, passant de 22 % en 2004 à 23 % en 2013.