Les ministres de l’Education de l’UE ont adopté le 12 décembre 2014 des conclusions au sujet de l'éducation et de la formation à l'esprit d'entreprise dans lesquelles ils invitent les États membres à promouvoir les compétences liées à l’esprit d’entreprise, lors d’un Conseil EPSCO dédié à l’éducation et à la jeunesse.
"L'éducation et la formation à l'esprit d'entreprise peuvent favoriser l'employabilité, l'auto-entrepreneuriat et la citoyenneté active", note le texte, qui appelle à promouvoir des compétences telles que la créativité et le sens de l'initiative, la capacité à résoudre des problèmes, la capacité de persuasion, l'esprit critique, la prise de décision et la prise de risque ou encore la maîtrise des langues. Le Conseil invite également à soutenir la création d’entreprises par des étudiants, à améliorer la coopération entre les institutions impliquées et le monde du travail et à impliquer les entrepreneurs dans les processus d’apprentissage.
Dans le cadre de l'examen à mi-parcours de la stratégie Europe 2020, les ministres ont mené un débat d'orientation sur la contribution du domaine de l’éducation à la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 et sur les arguments économiques en faveur de l'éducation et de la formation, selon les conclusions provisoires du Conseil.
Pour le Luxembourg, le ministre de l’Éducation et de la Jeunesse, Claude Meisch, a participé à la réunion. Il a été joint par le ministre du Travail et de l'Emploi, Nicolas Schmit, avec pour but d’améliorer la coordination entre des ressorts fortement liés (formation et emploi). "L’objectif de cette coordination est de savoir comment on peut adapter le système de la formation aux besoins de la politique d’emploi", a expliqué Nicolas Schmit à la radio 100,7, en ajoutant qu’il mène des discussions sur le lien entre la formation et l’emploi avec Claude Meisch dans un groupe de travail tripartite. Lors du Conseil, les deux ministres ont participé à un débat d’orientation avec les représentants du Trio de la présidence Italie-Lettonie-Luxembourg (l’Italie détient actuellement la présidence du Conseil de l’UE, la Lettonie prend la suite le 1er janvier 2015, suivie du Luxembourg le 1er juillet 2015).
Lors de la session consacrée au volet "Jeunesse", les ministres ont adopté des conclusions au sujet de la promotion de l'accès des jeunes à leurs droits afin de favoriser leur autonomie et leur participation à la société civile. Dans ce contexte, le Conseil invite à investir dans les mesures de prévention et d’intervention en vue de réduire le décrochage scolaire et à envisager la mise en place de programmes de logement social privilégiant les jeunes qui disposent de faibles revenus. Selon ce texte, il est important de promouvoir la Garantie pour la jeunesse en tant que réforme structurelle de l’UE tout en promouvant l’échange de bonnes pratiques entre les États membres en matière de suivi de sa mise en œuvre. Nicolas Schmit qui a plaidé en faveur de la Garantie pour la jeunesse, a estimé que celle-ci nécessite une "approche intégrée" au niveau des politiques de l’emploi et de l’éducation et que le Luxembourg mettrait en œuvre, rapporte un communiqué du gouvernement.
Selon Claude Meisch, le moment est opportun pour donner un nouvel élan à la lutte contre le décrochage scolaire au niveau européen puisque cela aura un impact positif sur l’économie, mais également sur la cohésion sociale et l’équité. "L’éducation et la formation doivent être au cœur de la stratégie Europe 2020 révisée, car il s’agit là du meilleur investissement pour l’avenir", a souligné Claude Meisch, cité dans le communiqué.
Nicolas Schmit a estimé qu’il faut veiller à ce qu’une part substantielle du plan d’investissement de la Commission soit dirigée vers l’éducation, la formation et la recherche, selon le communiqué. "Les coupes budgétaires dans les systèmes d’éducation risquent de devenir une hypothèque sur l’avenir et un poids supplémentaire pour les politiques futures de l’emploi", a mis en garde le ministre.
Les ministres ont également mené un débat d’orientation au sujet de l'approche intersectorielle des politiques menées dans le domaine de la jeunesse qui sert à mieux répondre aux défis socio-économiques et à élaborer des politiques plus ciblées.