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Développement et aide humanitaire
Année européenne pour le développement 2015 – Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire Romain Schneider a présenté le programme national
12-01-2015


aed-2015-logoDans la foulée du lancement de l’Année européenne pour le développement (AED) qui se déroule en 2015,  une conférence de presse a été organisée le 12 janvier 2015 par la Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire, où le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Romain Schneider, a présenté le programme national de l’AED. Ben Fayot, ambassadeur spécial pour l’AED, Armand Drews, président du Cercle de coopération des ONG qui regroupe 95 organisations luxembourgeoises, Guy Berg, chef de la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg, et Christoph Schroeder, chef du Bureau d'information luxembourgeois du Parlement européen, étaient également présents.

Concrètement, le programme national de l’AED prévoit toute une série d’événements qui ont pour objectif de sensibiliser les citoyens sur l’importance de l’aide publique au développement (APD) et qui rassembleront les ONG, la société civile, le secteur privé et d’autres, autour de thématiques liées au développement.

Le contexte

Depuis 1983, l’Union européenne (UE) choisit chaque année un thème annuel spécifique pour sensibiliser les citoyens européens et les gouvernements nationaux sur un enjeu précis. Le 11 juillet 2014, la Commission européenne a proposé de faire de 2015 l’Année européenne du développement, et a été suivie en cela par le Parlement européen et les États membres.

L’objectif est de sensibiliser les citoyens à la contribution de l'UE dans la lutte contre la faim et pour l'éradication de la pauvreté dans le monde. C'est la première fois qu'une Année européenne porte sur la politique internationale de développement de l'UE.

Sensibiliser sur l’importance de l’aide au développement

Romain Schneider est le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaireDans ce contexte, Romain Schneider veut particulièrement sensibiliser les jeunes, pour lesquels plusieurs initiatives sont prévues. Le ministre luxembourgeois souligne également l’importance du rôle de la presse "pour communiquer l’AED vers l’extérieur". Une sensibilisation qui ne se limite pas seulement à la contribution de l’UE en matière de développement, mais qui "concerne aussi celle des Etats membres, c’est-à-dire les ministères de la coopération, mais aussi la société civile", a de son côté estimé l’ambassadeur spécial pour l’AED au Luxembourg, Ben Fayot.

Dans la foulée de l’attentat meurtrier qui a frappé la France, Romain Schneider indique en outre qu’il est "indispensable d’afficher notre sens solidaire pour certains droits et principes, et cette forme de solidarité et de responsabilité se reflète dans l’aide au développement, car celle-ci a comme objectif d’offrir une perspective aux gens, de leur garantir un futur". Selon le ministre, la devise "notre monde notre dignité, notre avenir" de l’AED contient "3 concepts qui sont fortement ancrés dans le développement".

"Il est important de venir en aide aux pays les plus pauvres, de leur garantir une certaine stabilité, pour que dans ces pays, et dans le monde en général, il y ait un meilleur vivre-ensemble", a souligné Romain Schneider. "Depuis 30 ans, le Luxembourg s’engage financièrement pour l’aide au développement, dans les pays partenaires, mais aussi dans les régions les plus nécessiteuses", a signalé le ministre.

Romain Schneider met en avant l’exemple de l’épidémie Ebola pour montrer qu’ "il ne suffit pas de pourvoir les pays touchés avec une aide humanitaire", mais qu’il faut aussi les aider à "combattre le problème même". Ces pays risquent de souffrir d’une crise sanitaire, d’une crise alimentaire et d’une crise économique, rappelle-t-il. " Il est donc important d’agir à temps dans les pays dépourvus d’un système de soins de santé et d’un système éducatif efficaces", a indiqué Romain Schneider.  Selon le ministre, la pauvreté et le sous-développement sont des défis globaux que les Etats les plus riches doivent relever pour assurer leur "part de responsabilité globale".

Pour sa part, Ben Fayot indique que le travail de sensibilisation qu’ambitionne de réaliser le programme national de l’AED passe aussi par une réflexion critique sur l’aide au développement. "C’est pourquoi des tables rondes et des discussions critiques avec la société civile ont été prévues", indique l’ambassadeur spécial pour l’AED.

Selon le Président du Cercle de coopération des ONG, Armand Drews, la sensibilisation passe également par une meilleure prise de conscience des responsabilités quotidiennes des citoyens, "par exemple à travers leurs habitudes de mobilité, de consommation, à travers leur manière de se vêtir ou leurs destinations de vacances".

Le développement, une opportunité pour la Présidence luxembourgeoise

Ben Fayot est l’ambassadeur spécial pour l’AEDL’AED coïncide avec la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'UE qui aura lieu de juillet à décembre 2015. Celle-ci constitue une occasion "de déterminer les orientations futures" en matière d'aide au développement a souligné Romain Schneider. En 2015, des acteurs d'horizons divers seront amenés à prendre des décisions importantes dans les domaines du développement, de l’environnement et du changement climatique. En effet, 2015 est l’année-butoir pour la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et l'année où le débat actuel sur l'après 2015 convergera, vers un seul cadre englobant l’éradication de la pauvreté et le développement durable, à l'occasion de l’assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre 2015. Enfin, c’est en 2015 que le nouvel accord international sur le climat sera adopté à Paris, un accord jugé important par Romain Schneider, car pour lui, "développement et changement climatique vont de pair". 

C’est ce qui fait dire à Ben Fayot que l’année 2015 sera "une année charnière", et à Armand Drews que l’Année européenne constitue "un défi, mais également une opportunité".

Selon Romain Schneider, l’AED constitue aussi "une opportunité de montrer aux autres gouvernements que même dans un contexte difficile, il est important de ne pas faire des économies sur l’aide au développement, et qu’il importe de continuer à s’engager pour les défis du développement et à maintenir ses engagements en la matière, comme le fait par exemple le Luxembourg".  

Le Luxembourg va par ailleurs s’engager pour plus de cohérence dans les politiques européennes qui touchent directement ou indirectement au développement. "C’est pourquoi la Présidence luxembourgeoise veillera à ce que l’AED et la coopération au développement soient évoquées au sein de tous les Conseils informels", annonce le ministre. Un engagement qu’Armand Drews a salué. Christoph Schroeder a également mis l’accent sur cette nécessité de cohérence avec les objectifs de développement tant dans les politiques nationales qu’européennes. "D’autres politiques, comme celles relatives au commerce, à l’agriculture et à la pêche, ont aussi un impact sur le développement", a-t-il souligné.

Par ailleurs, Ben Fayot a rappelé que le rôle du Luxembourg est d’autant plus important qu’il est l’un des plus grands contributeurs mondiaux et l’un des seuls pays européens à respecter ses engagements financiers en matière de développement, avec 1,06 % de son RNB consacré à l’APD, soit 323 millions d’euros prévus en 2015.

Un eurobaromètre spécial montre un soutien accru des citoyens de l'UE à l’APD

Le commissaire européen en charge de la Coopération internationale et du Développement, Neven Mimica, a présenté  le même jour (le 12 janvier 2015, ndlr) une nouvelle enquête Eurobaromètre pour marquer le début de l'Année européenne pour le développement. Celui-ci évalue l’opinion des Européens sur une série de questions liées au développement. Il a été réalisée par le réseau TNS Opinion & Social dans les 28 États membres de l’Union européenne entre le 13 et le 22 septembre 2014.

Selon l’étude, le pourcentage de citoyens européens qui pensent qu’il est "très important" d’aider les populations des pays en développement s’élève à 37 %, tandis que 48 % la jugent "importante". 10 % des citoyens européens considèrent que cette aide n’est "pas très importante". Au Luxembourg, ces pourcentages s’élèvent respectivement à 51 % ("très importante"), 40 % ("importante") et 7 % ("pas très importante").

Le nombre de personnes favorables à une augmentation de l’aide a connu une hausse sensible. La proportion d’Européens qui pensent de la sorte a augmenté de 6 points de pourcentage depuis 2013 pour atteindre 67 %, un niveau qui n’avait plus été enregistré depuis 2010. Au Luxembourg, plus des trois quarts des personnes interrogées (78 %) indiquent qu'il faut augmenter l'aide aux pays en développement.

Un Européen sur deux (50 %) estime que les individus ont un rôle à jouer dans la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. Un tiers des citoyens de l’UE (34 %) prennent part personnellement à la lutte contre la pauvreté, pour la plupart (29 %) en faisant des dons à des organisations caritatives. Au Luxembourg, les personnes interrogées sont parmi les plus susceptibles d'être d'accord avec l'affirmation selon laquelle il est possible de jouer un rôle, en tant qu'individu, dans la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement (64 %).

La majorité des Européens sont convaincus que l’Europe retire aussi des avantages de l’aide qu’elle apporte aux autres. Ils sont 69 % à déclarer que la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement a également une influence positive sur les citoyens de l’UE. Environ trois quarts des citoyens estiment qu’elle est dans l’intérêt de l’UE (78 %) et qu’elle contribue à rendre le monde plus pacifique et plus équitable (74 %). Au Luxembourg, 70 % des citoyens déclarent que la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement a également un effet positif sur les citoyens de l’UE, et 74 % estiment qu’elle contribue à rendre le monde plus pacifique et plus équitable.

Pour les Européens (75 %), le volontariat est le moyen le plus efficace de contribuer à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement. Au Luxembourg, ce chiffre s’élève à 79 %.

Cependant, une grande majorité des Européens est également convaincue que l’aide officielle fournie par les Etats (66 %) et les dons aux organisations (63 %) ont aussi un impact. Au Luxembourg, ce chiffre est même légèrement plus élevé, avec 68 % pour l’aide officielle fournie par les États, et 67 % pour celle fournie par les organisations.

En ce qui concerne les sources d’information sur les questions liées au développement, 83 % des Européens interrogés indiquent comme premier choix la télévision (77 % au Luxembourg), suivie par la presse (50 %, contre 62 % au Luxembourg), internet (42 %, contre 54 % au Luxembourg), la radio (25 %, contre 22 % au Luxembourg), et les publicités ou les campagnes d’information dans les médias (15 %, contre 9 % au Luxembourg).

"Je trouve très encourageant que, malgré l’incertitude économique qui règne dans l’UE, nos citoyens continuent d’approuver largement le rôle important que joue l’Europe en matière de développement. L’Année européenne sera pour nous l’occasion de tirer parti de ce soutien et d’informer les citoyens sur les défis et les manifestations prévues lors de cette année cruciale pour le développement, nous aidant ainsi à établir plus facilement le dialogue avec eux.", s’est enthousiasmé le commissaire Neven Mimica, cité dans un communiqué diffusé par la Commission européenne le même jour.