Principaux portails publics  |     | 

Statistiques - Economie, finances et monnaie
"Cela fait longtemps qu’autant de facteurs de soutien pour la conjoncture de la zone euro ne s’étaient pas conjugués" même si "tous les obstacles sont loin d’être levés", commente le STATEC dans son flash conjoncture de février 2015
24-02-2015


L’Institut national de la statistique et des études économiques (STATEC) a publié le 24 février 2015 un "flash conjoncture" qui fait le point sur la situation économique dans la zone euro et au Luxembourg.statec-nouveau

En dépit des inquiétudes, la croissance du PIB de la zone euro s’est montrée soutenue sur le dernier trimestre de 2014, relèvent les auteurs de ce flash. Ainsi, au 4e trimestre 2014, le PIB de la zone euro a progressé de 0,3 % sur un trimestre. Une hausse que les analystes du STATEC voient comme "une bonne surprise". "Elle témoigne d'un certain renforcement de la dynamique économique par rapport aux deux trimestres précédents, alors que de nombreux signaux indiquaient un possible essoufflement de la conjoncture pour la fin de l'année", commentent les auteurs de ce flash.

Les analystes du STATEC soulignent que "l'Allemagne, qui semble relativement bien digérer l'impact de la crise Russie/Ukraine, enregistre la progression la plus importante (+0,7 % sur un trimestre, à égalité avec l'Espagne)", tandis que le résultat des Pays-Bas (+0,5 %) constitue également une bonne surprise à leurs yeux. Pour la France (+0,1 % sur un trimestre) et l'Italie (stagnation), le dernier trimestre 2014 ne montre en revanche que peu d'entrain, conformément aux attentes, notent-ils encore.

Le STATEC rappelle que la Commission européenne a revu à la hausse ses perspectives de croissance pour 2015 et 2016 début février et que cette révision est "soutenue par plusieurs évènements intervenus depuis le précédent exercice de prévisions en automne 2014", à savoir le lancement du plan d’investissement dit "Plan Juncker", la forte baisse du prix du pétrole enregistrée au croisement de 2014 et 2015, la nette dépréciation de l’euro observée sur la même période et enfin le lancement par la Banque Centrale Européenne d’un programme d’assouplissement quantitatif conséquent.

"Cela fait longtemps qu’autant de facteurs de soutien pour la conjoncture de la zone euro ne s’étaient pas conjugués", commentent les analystes du STATEC.

Pour autant, ils relèvent aussi que "tous les obstacles sont cependant loin d’être levés". "Une éventuelle reprise de l’investissement, qui constitue pour l’instant le talon d’Achille de la reprise dans la zone euro, reste à confirmer", notent les auteurs de ce flash. "Le contexte géopolitique vis-à-vis de la Russie demeure extrêmement troublé malgré l’accord de cessez-le-feu conclu le 12 février", ajoutent-ils encore. "Les relations de la Troïka avec la nouvelle équipe dirigeante de la Grèce se caractérisent par des négociations très difficiles, bien que celles-ci n’aient pas réellement entamé la confiance des marchés financiers européens", observent-ils encore.

Les analystes du STATEC estiment que la production industrielle luxembourgeoise a enregistré une progression de 1,1 % sur un mois en décembre 2014, confirmant la tendance haussière des mois précédents. Sur l'ensemble de 2014, la production industrielle du Luxembourg a augmenté de 6 % (après avoir reculé de plus de 3% en 2013). "Avec une stagnation relevée pour le dernier mois de l'année, la zone euro en revanche déçoit un peu, mais ce résultat provient en grande partie de la chute de la production en Irlande (-12,4 %), dont le profil est très volatil", observent les auteurs de la note. Ils considèrent que la tendance de fond pour l'ensemble des pays de la zone euro reste favorable et plutôt meilleure que ce que pouvaient laisser espérer les opinions exprimées dans les enquêtes de conjoncture.

Après un point bas atteint en septembre 2014, la confiance des consommateurs du Luxembourg tend à se redresser modérément, observent les analystes du STATEC qui notent aussi "un rebond de la confiance" dans la zone euro, depuis décembre 2014, sous l'influence majeure de l'Espagne et de l'Italie.

Le STATEC relève que le relâchement des critères d'octroi de crédit se confirme du côté des banques du Luxembourg, en ligne avec la tendance d'assouplissement également relevée au niveau de la zone euro.

En ce qui concerne le marché du travail le STATEC note qu’au début de 2015, les demandes de chômage partiel se retrouvent à un niveau aussi bas qu'au début de 2008. Une évolution favorable qui s'inscrit selon les auteurs du flash dans un contexte d'une amélioration générale de la situation conjoncturelle, notamment dans l'industrie (le principal secteur bénéficiaire du chômage partiel), qui se répercute progressivement sur le marché de l'emploi du Luxembourg. Ainsi, les offres d'emplois non satisfaites sont en constante hausse depuis le début de 2013 et les créations d'emploi ont eu tendance à se renforcer tout au long de l'année 2014.

En janvier, les prix à la consommation ont baissé de 0,5 % sur un an, un rythme très proche de celui affiché en décembre (-0,6 %), notent les auteurs du flash conjoncture en soulignant que cette "tendance baissière", qui est largement influencée par les prix des produits pétroliers, est "amoindrie par la hausse de la TVA" au Luxembourg. Dans la zone euro, le taux d’inflation s’est établi à -0,6 % sur un an, ainsi que l’a annoncé Eurostat le même jour.

Pour ce qui est des prévisions, le STATEC estime qu’au Luxembourg, l’inflation serait de seulement 0,3 % en 2015 après 0,6 % en 2014. "L’inflation décélérerait malgré la hausse de la TVA au 1er janvier 2015, avant de remonter à 1,1 % en 2016", prévoient les analystes du STATEC qui voient dans la dégringolade des prix des produits pétroliers la cause principale des faibles perspectives d’inflation. Selon les scénarios d’évolution des cours du pétrole, la prochaine tranche d’indexation des salaires pourrait survenir en fin d’année 2015 ou repoussée jusqu’au au 3e trimestre 2016, estime le STATEC.