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"Que la Commission préfère donner le choix à l’industrie d’un étiquetage volontaire de l’origine de certains produits est une gifle pour le droit des consommateurs", estime le Bureau Européen des Unions de Consommateurs
21-05-2015


logo du BEUCDans un communiqué de presse diffusé le 21 mai 2015, le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC), partisan de l'étiquetage d'origine obligatoire des aliments, a fait part de sa déception quant aux deux rapports publiés le 20 mai 2015 par la Commission européenne concluant tous deux que les avantages d’un étiquetage obligatoire de l’origine de certains produits laitiers et de certaines viandes ne l’emporteraient pas clairement sur les surcoûts qu’impliqueraient de telles exigences, et que dès lors, les règles d'étiquetage volontaire sembleraient être la solution la plus adaptée en la matière.

Pour mémoire, la Commission avait adopté ces rapports à destination du Parlement européen et du Conseil au titre du règlement sur l'information due aux consommateurs sur les denrées alimentaires. Le premier rapport de la Commission porte sur l’étiquetage de l’origine du lait et des produits laitiers ainsi que de certains types de viande dites "mineures", notamment de cheval, de lapin et de gibier (autres donc que la viande bovine, porcine, ovine, caprine et la viande de volaille pour lesquelles des règles sont déjà en place). Le second rapport publié porte pour sa part sur l’étiquetage de l’origine des denrées alimentaires non transformées, des produits comprenant un seul ingrédient et des ingrédients constituant plus de 50 % d’une denrée alimentaire. Ces deux rapports reposent sur des études commanditées par l’institution toutes deux datées de septembre 2014.

Pour le BEUC, la Commission a déjà choisi de permettre à l'industrie de procéder à un étiquetage volontaire, méprisant ainsi les droits des consommateurs. La directrice générale du BEUC, Monique Goyens, signale dans ce contexte que selon les données d’un eurobaromètre spécial sur "ce que les Européens pensent de l'agriculture et de la PAC" publié en décembre 2013, "84 % des citoyens européens veulent connaître l'origine de leur lait, qu'il soit vendu comme tel ou comme ingrédient d'un produit laitier". En outre, "plus des trois quarts des consommateurs veulent savoir où le lait a été transformé et 68 % veulent connaître où la traite du lait a été faite", explique la directrice du BEUC.

"Nous attendons de l'UE qu'elle permette aux consommateurs de faire des choix informés quant à l'origine des denrées alimentaires", a souligné Monique Goyens. Le fait que "la Commission préfère donner le choix à l'industrie d'un étiquetage volontaire" est selon elle "une gifle pour le droit qui revient aux consommateurs de connaître d'où provient la nourriture".

"Nous étudierons dans le détail ces deux rapports dont on peut s'interroger sur l'objectif", souligne la directrice du BEUC, déplorant que la Commission n'ait pas encore répondu à l'appel à un étiquetage d'origine obligatoire d’une viande utilisée comme ingrédient dans les aliments transformés, lancé par le Parlement européen en février 2015. "Un tel silence n'augure rien de bon pour les denrées alimentaires concernées par les deux rapports", a-t-elle conclu.