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Statistiques - Migration et asile
Les États membres de l’UE ont accordé le statut protecteur à 185 000 demandeurs d’asile en 2014 – une hausse de 50 % par rapport à 2013
12-05-2015


EurostatLes États membres de l’UE ont accordé le statut protecteur à 185 000 demandeurs d’asile en 2014, en hausse de près de 50 % par rapport à 2013, a indiqué Eurostat dans un communiqué publié le 12 mai 2015, à la veille de la présentation par la Commission européenne du Programme européen en matière de migration. Les Syriens représentent le principal groupe avec 68 400 personnes, soit 37 % du total. Ils sont suivis de loin par les citoyens d’Érythrée (14 600, soit 8 %) et ceux d’Afghanistan (14 100, soit 8 %). Ensemble, ces trois nationalités ont représenté plus de la moitié des personnes ayant bénéficié d’un statut protecteur dans l’UE en 2014. Les données n’étaient pas disponibles pour l’Autriche.

Le nombre de statuts protecteurs octroyés par les Etats membres n’est pas à confondre avec le nombre de demandeurs d’asile en général, qui a atteint 626 000 personnes en 2014, dont 20 % de Syriens (122 800). Le plus grand nombre de demandeurs d’asile a de loin été enregistré en Allemagne (32 %), suivie de la Suède (13 %), de l’Italie (10 %), de la France (10 %) et de la Hongrie (7 %).

Depuis 2008, plus de 750 000 demandeurs d’asile se sont vu reconnaître un statut protecteur dans l’UE, note Eurostat.

Le nombre de Syriens a quadruplé depuis 2012

Les Syriens, dont le nombre a quasiment doublé par rapport à 2013 (35 800) et quadruplé depuis 2012 (18 700), ont été en 2014 les principaux bénéficiaires de l’asile dans quasiment la moitié des États membres. Plus d’un tiers a été accueilli par l’Allemagne (25 735) et près d’un quart par la Suède (16 800) – ces deux pays ayant reçu plus de 60 % des demandeurs d’asile syriens. A la troisième place arrive la Bulgarie qui a accueilli 6 410 Syriens (ce qui représente 91 % du total des demandeurs d’asile reconnus en 2014 dans ce pays), suivi des Pays-Bas (5 485), du Danemark (4 000) et de la France (2 015) où les Syriens représentant le deuxième groupe devant les Russes (2 080). L’Espagne a accordé le statut protecteur à 1 160 Syriens.

Sur les 14 600 Érythréens bénéficiaires de la protection, plus des trois-quarts l’ont été dans trois États membres de l’UE : en Suède (5 300), aux Pays-Bas (3 600) et au Royaume-Uni (2 300) pour qui cette nationalité représente le premier groupe devant les Iraniens (1 650) et les Syriens (1 455).

Quant aux 14 100 Afghans, 5 000 d’entre eux ont obtenu le droit d’asile en Allemagne, 2 400 en Italie, 1 265 en Belgique et 830 en Grèce.

En Italie, les Syriens ne sont pas représentés parmi les trois premiers groupes, qui sont les suivants : Pakistan (2 420), Afghanistan (2 400) et Nigéria (2 145).

La répartition des demandeurs d’asile – l’Allemagne et la Suède arrivent en tête

L’Allemagne et la Suède sont également les deux Etats membres où le plus grand nombre de personnes a obtenu un statut protecteur : 47 600 en Allemagne (en hausse de 82 % par rapport à 2013) et 33 000 en Suède (+ 25 %). Ils sont suivis de la France (20 600, + 27 %) de l’Italie (20 600, + 42 %), du Royaume-Uni (14 065) et des Pays-Bas (13 250) – près de 80 % du total des statuts protecteurs ont été accordés dans ces six Etats membres.

La Belgique a pour sa part accueilli 8 515 personnes, la Bulgarie 7 020 personnes, la Grèce 3 850 personnes, l’Espagne 1 600 personnes, Chypre 1 215 personnes et Malte 1 295 personnes.

Les trois Etats membres qui ont accordé le moins de statuts protecteurs en 2014 sont l’Estonie (20 personnes), la Lettonie (25) et la Croatie (25).  Ils sont suivis du Portugal (40), de la Slovénie (45) et de la Lituanie (75). Le nombre de statuts protecteurs est en dessous de 1000 personnes dans les Etats membres suivants : Luxembourg (135), Slovaquie (175),  Irlande (495), Hongrie (550), Pologne (740), République tchèque (765), Roumanie (775).

Par rapport au nombre d’habitants, la Suède et la Hongrie ont le plus de demandes d’asile

Il convient de noter que, par rapport à la population, c’est toujours la Suède qui arrive en tête : 81 180 personnes y ont demandé asile, soit 8,4 personnes par 1000 habitants, comme l’indique un communiqué d’Eurostat de mars 2015. A la deuxième place arrive la Hongrie (4,3), suivie de l’Autriche (3,3), du Danemark (2,6) et de l’Allemagne (2,5). Le Luxembourg et la Belgique se classent à la sixième place, avec 2,1 demandeurs d’asile par 1000 habitants. Avec 1,1 demandeur d’asile par 1000 habitants, l’Italie se situe dans la moyenne européenne (1,2 demandeurs). Le Royaume-Uni se situe en dessous de la moyenne, avec 0,5 demandeurs d’asile. La France arrive à 1 demandeur d’asile par 1000 habitants, la Grèce à 0,9.

Les Ukrainiens sont la première nationalité en République tchèque

En République tchèque, les Ukrainiens représentent la première nationalité (305), devant les Syriens (145) et les Cubains (60). A part la France (2 080), les Russes ont été le premier groupe en Pologne (325), devant les Syriens (135) et les Géorgiens (40).

A noter que les Apatrides représentent le troisième groupe en Suède avec 4 510 personnes et aux Pays-Bas avec 1 390 personnes et le deuxième groupe au Danemark (555 personnes) et en Bulgarie (430).

160 Kosovars se sont par ailleurs vu octroyer le statut protecteur en Finlande en 2014. Malte a accueilli pour sa part 300 Libyens.

En Allemagne, les Irakiens représentent le troisième groupe (4 195 personnes) derrière les Syriens et les Afghans. Ils ont été le premier groupe en Finlande (590) et le deuxième groupe en Irlande, à Chypre et en Roumanie.

143 personnes ont obtenu en 2014 le statut de réfugié au Luxembourg, selon le Statec

Au Luxembourg, 1 091 personnes ont demandé la protection au Luxembourg (contre 1 070 en 2013 et 2 057 en 2012), selon le Statec. Les pays des Balkans de l'Ouest représentaient les premiers pays de provenance des demandeurs, avec en premier lieu la Bosnie-Herzégovine (15 %), suivie du Kosovo (13 %), du Monténégro (13 %) et de l'Albanie (11 %).

143 personnes se sont vues accorder le statut de réfugié (par rapport à 129 en 2013 et 50 personnes en 2012) et 33 personnes ont bénéficié du statut conféré par la protection subsidiaire (par rapport à 33 en 2013 et 7 personnes en 2012), soit au total 176 personnes. En même temps, il y a eu un total de 712 décisions de refus. Les Syriens (38 personnes) constituent le premier groupe qui s’est vu accorder la protection internationale, suivis des Irakiens (15), des Erythréens (14) et des Iraniens (10).

Depuis le début de l’année (de janvier à avril 2015), 353 personnes ont demandé la protection, indique un communiqué du gouvernement.

Pendant cette période, le Luxembourg a transféré 52 personnes en application du règlement Dublin II, dont 15 vers l’Allemagne et 14 vers l’Italie, 6 vers la Belgique et 5 vers la France. A l’inverse, 27 personnes ont été transférées au Luxembourg. Il y a eu par ailleurs 232 retours, dont 28 étaient des « retours forcés ». La grande plupart venaient des Balkans (75 de Bosnie-Herzégovine, 61 du Monténégro, 29 du Kosovo, 28 de la Serbie et 21 de l’Albanie).

3 188 morts en Méditerranée identifiés entre 1990 à 2013

L'Université libre d'Amsterdam a par ailleurs publié le 12 mai 2015 une base de données pour laquelle des experts ont recensé le nombre de migrants morts en Méditerranée qui ont été enregistrés et identifiés. Ils arrivent à un nombre de 3 188 réfugiés morts entre 1990 à 2013. Depuis l’an 2000, le nombre de morts enregistrés chaque année a doublé, indique l’agence dpa. "C'est peut-être un effet secondaire de la politique européenne", note le chef de projet de recherche du professeur Thomas Spijkerboer, cité par la dpa. Afin de recueillir ces données, les experts se sont rendus à 536 lieux différents en Italie, Grèce, Espagne, Malte et Gibraltar et ont consulté des registres de décès communaux.

En 2014, au moins 3 419 personnes ont perdu la vie en traversant la Méditerranée, avait indiqué le 10 décembre 2014 le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. Depuis l'an 2000, plus de 22 000 migrants auraient perdu leur vie en Méditerranée, estime l’Organisation internationale pour les migrations, en se référant à un projet de calculs basés sur les accidents sous le nom de "The Migrants Files".