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Migration et asile - Emploi et politique sociale - Politique étrangère et de défense
La Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE sera marquée par la politique migratoire et les élections législatives au Royaume-Uni, a estimé Jean Asselborn suite à une rencontre avec Bruno Maçaes, secrétaire d’Etat portugais
05-05-2015


Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères  avec Bruno Maçaes, secrétaire d’Etat portugais aux Affaires européennesLa Présidence  luxembourgeoise du Conseil de l’UE, qui débute en juillet 2015, sera marquée par la politique migratoire et les élections législatives au Royaume-Uni, a estimé le 5 mai 2015 Jean Asselborn. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères s’exprimait lors d’une conférence de presse avec Bruno Maçaes, secrétaire d’Etat portugais aux Affaires européennes qui s’est rendu au Luxembourg pour une visite de travail. D’autres volets importants seront l’Europe sociale, les négociations pour un accord international sur le climat et l’Union numérique, a ajouté Jean Asselborn.

"Il y a un grand consensus sur le fait qu’il faut sauver des vies, mais il faut encore trouver un consensus en ce qui concerne le partage des charges" concernant les demandeurs d’asile, a-t-il dit. La stabilisation de la Libye et du Sahel sera également un "point fort à l’ordre du jour" de la Présidence  luxembourgeoise, a ajouté le ministre. Pour rappel, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont décidé lors d’un Conseil européen extraordinaire de tripler les moyens de l’opération de surveillance Triton, suite à plusieurs naufrages dramatiques en Méditerranée.

Quant aux élections législatives au Royaume-Uni du 7 mai, Jean Asselborn a estimé que les relations avec l’UE seraient "moins crispées" si le parti travailliste Labour gagnait. Mais si le parti conservateur des Tories devait gagner, la situation serait plus compliquée selon le ministre alors que son leader et actuel Premier ministre David Cameron a promis l’organisation d’un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE ("Brexit") en cas de victoire. Jean Asselborn s’attend dans ce cas à des pourparlers entre le Royaume-Uni et l’UE au deuxième semestre sur le rapatriement de compétences de l’UE à Londres. Le ministre a concédé à cet égard que l’UE doit "trouver des solutions pour que le fonctionnement des institutions européennes devienne plus efficace", tout en estimant qu’à Londres, "on parle surtout de la primauté de Westminster en ce qui concerne toute législation". "On ne veut pas que le Royaume-Uni quitte l’UE, mais on ne peut non plus brader l’essence des acquis de l’UE", a jugé Jean Asselborn.

L’Europe sociale, ou le "triple A social", dont  le président de la Commission Jean-Claude Juncker veut doter l’Europe, constitue une autre priorité de la Présidence  luxembourgeoise, a déclaré le ministre, jugeant que les investissements générés par le plan Juncker auraient des "répercussions positives" sur l’Europe sociale. "En Europe, il y a encore des nuances. A Luxembourg, on est toujours dans le fauteuil tandis que d’autres sont assis sur une chaise moins confortable. L’intérêt de l’UE, c’est d’aider ceux qui ont moins de moyens. Le triple A social veut dire qu’il faut partager", a précisé Jean Asselborn.

Quant aux négociations sur un accord international à la Conférence sur le climat (COP21) qui doit être trouvé lors de la conférence à Paris en décembre 2015, Jean Asselborn a mis en exergue le rôle du Luxembourg qui doit "coordonner les positions de l’UE" pendant ces négociations. L’enjeu sera également de trouver un accord avec les pays dits BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), estime-t-il.

Un autre aspect important de la Présidence  sera le marché numérique, notamment pour ce qui concerne l’infrastructure et les aspects commerciaux qui seront débattu lors d’un Conseil Affaires générales (CAG). Par ailleurs, un débat sera organisé avec l’Université du Luxembourg sur la gouvernance de l’Internet, a conclu le ministre.

Pour Bruno Maçaes, la Présidence  luxembourgeoise intervient à un moment "vraiment important", vu le futur du Royaume-Uni dans l’UE, le conflit ukrainien ou encore les drames de l’immigration, des éléments "décisifs" pour l’UE. Il a salué la "longue expérience" du Luxembourg, un pays "très engagé" pour l’UE qui assurera à partir de juillet la 12e Présidence  du Conseil de l’UE de son histoire.

La question de la migration est "difficile et délicate", a par ailleurs jugé le secrétaire d’Etat, estimant qu’elle doit être gérée de "manière intelligente" et que "les valeurs de l’UE sont en cause". "On doit réfléchir sur le futur du mandat du Frontex. Il y a la possibilité d’avoir un mandat plus clair sur la nécessité de sauver des vies", a-t-il insisté.

Le secrétaire d’Etat portugais a également souligné l’importance de l’Union numérique et de la stratégie pour le marché unique numérique que la Commission européenne doit présenter en mai et qui sera traitée sous la Présidence luxembourgeoise.