Le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Werner Hoyer, a présenté le 14 janvier 2015 le rapport d’activité 2015 du Groupe de la Banque européenne d’investissement au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à Bruxelles. En qualifiant l’exercice 2015 de "très bonne année pour la BEI", Werner Hoyer est revenu sur les chiffres-clés qui ont marqué les douze derniers mois.
Le Groupe de la Banque européenne d’investissement, composé de la BEI et du Fonds européen d'investissement, fait état d'un montant "record" de prêt en 2015 s’élevant à 84,5 milliards d'euros, destinés à l'appui d'investissements dans des infrastructures "cruciales" ou visant à améliorer l'accès aux financements en Europe et ailleurs dans le monde. Le Groupe BEI a notamment apporté un soutien "record" aux PME et accordé des prêts pour un volume "sans précédent" en faveur de l'innovation et de l'action climatique, comme l’indique la BEI dans un communiqué de presse diffusé le 14 janvier.
Le communiqué de presse de la BEI rapporte qu’en 2015, le Groupe BEI a consenti 7,5 milliards d'euros de nouveaux financements qui bénéficient de la garantie du budget de l'UE dans le cadre du Plan d'investissement pour l'Europe (Plan Juncker). Ces financements, dont 5,7 milliards proviennent de la BEI et 1,8 milliards du Fonds européen d’investissement, ont appuyé des investissements représentant plus de 50 milliards d'euros, soit environ 16 % de l'objectif final de 315 milliards d'euros visé par le Plan d'investissement pour l'Europe sur trois ans.
"L'Europe doit investir encore et toujours dans l'innovation et le Groupe BEI a concentré ses efforts sur cette priorité", a déclaré Werner Hoyer. "Non seulement le Groupe BEI a réalisé ses objectifs en avance sur le calendrier, mais il a également lancé des opérations au titre du Plan d'investissement pour l'Europe, avant même la constitution du Fonds européen pour les investissements stratégiques", s’est-il félicité. "Alors que le règlement établissant l’EFSI et que la gouvernance pour le budget de l’UE étaient en train d’être finalisés, la Commission a fait office de garant, nous permettant de lancer les premiers investissements au titre du Plan dès le mois d’avril", a précisé Werner Hoyer.
Au total, 42 projets dans 22 Etats membres ont été financés par l’EFSI en 2015.
En septembre, la BEI a lancé la Plateforme européenne de conseil en investissement, un autre pilier du Plan d'investissement pour l'Europe, fait savoir le communiqué. Le rôle de cette Plateforme est d’aider à faire en sorte que les projets puissent attirer des financements de toutes les sources disponibles. En 2015, la Plateforme a traité des demandes de conseil émanant de toute l'UE.
Pour Werner Hoyer, ce sont à présent les autres institutions européennes qui doivent jouer leur rôle, en permettant à l'Europe de rendre sa réglementation plus favorable aux investissements, notamment en levant les barrières réglementaires et en achevant le marché intérieur. "Il s'agit du troisième élément clé dont dépend la réussite du Plan d'investissement pour l'Europe", a déclaré Werner Hoyer.
Le soutien à l’innovation et aux entreprises a également été au cœur de l’action du Groupe BEI, comme le rapporte le communiqué de la BEI. En 2015, il a approuvé 18,7 milliards d'euros de nouveaux prêts pour des projets innovants.
Le soutien accordé par le Groupe BEI pour améliorer l'accès des petites et moyennes entreprises aux financements en 2015 s'est traduit à la fois par un volume de prêt de 29,2 milliards d'euros intermédié par des banques partenaires locales et par le plus important engagement annuel consenti à ce jour par le Fonds européen d'investissement, l'entité du Groupe BEI spécialisée dans la mise à disposition de produits de capital-risque aux PME sur tout le territoire européen.
La BEI a également financé des infrastructures stratégiques à près de 19 milliards d'euros pour contribuer à la construction et à la modernisation d'hôpitaux, d'écoles, d'universités, de logements sociaux, de ports, de routes et de lignes ferroviaires, ainsi que pour appuyer des investissements essentiels dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et des infrastructures de communication.
La BEI a par ailleurs apporté son concours aux premiers programmes d'investissement destinés à aider les États membres de l'UE à gérer les urgences liées à l'arrivée sans précédent de réfugiés.
Le communiqué de presse de la BEI rapporte que le Groupe BEI n'exerce pas son activité en fonction de quotas géographiques, mais concentre ses prêts sur les pays qui présentent les plus grands besoins d'investissements ciblés. Par conséquent, l'encours de la Banque sur certains pays parmi les plus vulnérables de l'UE, tels que Chypre, la Slovénie, le Portugal, la Hongrie, la Pologne et la Grèce, est supérieur à 9 % du PIB. À cet égard, la BEI a prêté en 2015 l'équivalent de plus de 1 700 euros par habitant en Slovénie, en Slovaquie, en Grève et en Lettonie. Pour le Luxembourg, ce chiffre s’élève à 1 295 euros par habitant. La moyenne européenne se situe à 408 euros par habitant.
Dans son communiqué, le Groupe BEI se félicite par ailleurs du fait d'être le plus grand bailleur de fonds de l'action en faveur du climat à l'échelle mondiale. En 2015, les prêts de la Banque à l'appui de l'action pour le climat ont représenté 26,5 % du total des financements qu'elle a accordés, dépassant ainsi son engagement de consacrer 25 % au minimum de ses opérations à des projets relevant de l'objectif climatique.
Les financements ayant trait au climat ont atteint 20,6 milliards d'euros et ont notamment permis d'encourager des transports plus respectueux du climat (10,1 milliards d'euros), des énergies renouvelables (3,4 milliards d'euros), des programmes de recherche-développement et d'innovation liés au climat (1,6 milliard d'euros) et des efforts d'adaptation aux effets des changements climatiques (1 milliard d'euros).
L'année 2015 a également été une année record en matière de financement de l'efficacité énergétique, signale en outre le communiqué de presse de la BEI. La Banque a prêté 3,6 milliards d'euros pour des aménagements visant à réduire la facture de chauffage et la consommation énergétique d'écoles, d'hôpitaux, d'entreprises et de logements sociaux, en Europe et ailleurs dans le monde. Le volume des prêts de la BEI en faveur de l'efficacité énergétique a plus que triplé ces quatre dernières années.
"Les changements climatiques constituent le principal défi mondial de notre époque. Ces cinq prochaines années, nous prêterons non loin de 100 milliards d'euros à l'appui de l'action pour le climat un peu partout dans le monde", a indiqué Werner Hoyer. Le président de la BEI estime que les investissements publics ne suffiront pas à eux seuls pour réaliser les "objectifs ambitieux de développement durable que les pays se sont fixés. "Nous devons tous nous atteler à intensifier l'activité du Groupe BEI dans ce qu'il fait de mieux : exercer un effet de catalyseur et de levier sur les investissements privés pour le bien de notre planète", a-t-il dit.
En 2015, le groupe BEI a prêté 7,8 milliards d'euros à l'extérieur de l'Europe. Les pays de l'élargissement de l'UE et de l'AELE ont représenté la plus grande région bénéficiaire hors UE, avec un volume de prêt de 2,7 milliards d'euros. Les financements accordés par la BEI en 2015 ont en outre bénéficié aux pays du voisinage oriental (1,5 milliard d'euros), aux pays méditerranéens (1,4 milliard d'euros), aux pays d'Asie, d'Amérique centrale et d'Amérique latine (1,1 milliard d'euros, aux pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, ainsi qu'à la République d'Afrique du Sud (1,1 milliard d'euros).
En mars 2015, la BEI a également atteint l'objectif de mobiliser 180 milliards d'euros d'investissements supplémentaires sur la période 2013-2015, à la demande des chefs d'État ou de gouvernement européens et à la suite d'une augmentation de capital de 10 milliards d'euros. Cet objectif a été atteint neuf mois en avance sur le calendrier.