Devant un parterre de près de 400 personnes, composé essentiellement de personnalités du monde académique et de la société civile ainsi que de journalistes, le ministre Asselborn a livré une analyse approfondie des dimensions sans précédent prises par les phénomènes migratoires à l'extérieur et à l'intérieur de l’UE.
Qualifiant la situation "de plus grande crise humanitaire depuis la fin de la guerre", selon les propos rapportés dans un communiqué de presse du magazine Die Zeit, le ministre a déploré que les Etats membres cherchent des solutions régionales et nationales plutôt qu’européennes. Il s’est dit choqué par les images de la sécurisation de la frontière macédonienne à Idomeni, et a déclaré à ce sujet : "Si c’est cela l’Europe, alors nous avons raté beaucoup de choses." Jean Asselborn a plaidé pour une plus grande cohérence dans la politique d’immigration européenne. Il a notamment déclaré, en amont du Sommet UE-Turquie du 7 mars 2016, qu’il ne faudra pas trop attendre de cette réunion et que "le destin de l’Europe ne dépend pas de la Turquie mais de nous".
Au quotidien berlinois Tagesspiegel, il a lors de son passage à Hambourg déclaré qu’il considérait une action concertée des Etats membres de l’UE bien plus décisive pour résoudre la crise migratoire qu’un accord avec la Turquie sur la réduction du nombre de réfugiés. Il a également estimé qu’une résolution de la crise était plus accessible entre ministres de l’Intérieur et de la Migration qu’entre chefs d’Etat et de gouvernement.
Jean Asselborn a critiqué la manière dont les pays sur la route des Balkans procédaient à l’égard des réfugiés, disant que "ce ne peut tout de même pas être l’intention d’un groupe de pays de considérer cela comme une solution". Il faudrait renforcer l’agence Frontex plutôt que les forces de police macédoniennes, a commenté Jean Asselborn, qui appelle à l’accélération de la relocalisation des réfugiés d’Italie et de Grèce, ainsi qu’à l’engagement des Etats membres pour désengorger le Nord de la Grèce des flux de migrants.