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Justice, liberté, sécurité et immigration
Crise migratoire - Dans un article du Spiegel online, Jean Asselborn souhaite que l'UNHCR, en tant que seul garant d'une "certaine neutralité", participe à la mise en œuvre de l'accord entre l'UE et la Turquie
29-03-2016


Dans un article publié le 29 mars 2016, au sujet de la situation compliquée des migrants en Grèce et de la laborieuse mise en œuvre de l'accord entre l'UE et la Turquie du 18 mars 2016, lequel doit entrer en vigueur le 4 avril 2016, Der Spiegel online a invité le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes, ministre de l'Immigration, Jean Asselborn à s'exprimer sur différents volets, à commencer par la décision de l'UNHCR annoncée le 22 mars 2016 de redéfinir son rôle dans la gestion de la crise migratoire.

Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (UNHCR) s'y était dit contraint du fait que les hotspots qui accueillent, assistent et enregistrent les réfugiés et migrants qui arrivent en Grèce sont devenus des "centres de détention" à la suite de la mise en œuvre de l'accord entre l'UE et la Turquie, ce qui est contraire à "sa ligne de conduite qui s'oppose à la détention obligatoire". L'UNHCR ne voulait dorénavant rester sur place que pour veiller à ce que les normes internationales en matière de droits humains et des réfugiés y soient respectées et pour informer les réfugiés sur leurs droits et les procédures de demande d'asile. 5000 personnes selon l'UNHCR étaient ainsi maintenues à Pâques dans les hotspots dans l'attente du traitement de leur demande.

Pour Jean Asselborn, l'UNHCR est pourtant l'organisation indiquée dans cette situation. "L'UNHCR doit rester à bord pour la transposition de l'accord de l'UE avec la Turquie. Nous ne pouvons pas laisser la sélection des personnes qui doivent être installées dans l'UE depuis la Turquie, aux seuls Turcs. Seul le HCR garantit une certaine neutralité", déclare le ministre.

Un jour après l'UNHCR, c'était au tour de Médecins sans frontière de réduire ses activités, notamment sur les hotspots grecs de Lesbos et Samos, comme le rapporte Der Spiegel online. L'ONG a prévenu à cette occassion qu'"un plan qui vise à empêcher ces personnes de demander asile en Europe et à les renvoyer en masse en Turquie – pays qui accueille déjà près de trois millions de réfugiés enregistrés – ne peut qu’engendrer davantage de souffrance. Un tel programme est absolument irréaliste".

Le média en ligne note à ce sujet que "les détails de l'accord entre l'UE et Ankara ne sont toujours pas clairs", à savoir par exemple, "comment un renvoi de réfugiés vers la Turquie sans contrainte devrait fonctionner", ce à quoi Jean Asselborn réplique : "Nous ne pouvons pas le faire avec des militaires et soldats. Ces images seraient indignes pour l'Europe. Le rapatriement doit être conduit avec humanité."

Jean Asselborn demande, pour ce qui est de la sécurité, une sélection "très méticuleuse" des réfugiés qui doivent être installés en Europe

Jean Asselborn exige une "analyse méticuleuse, en matière de sécurité, des réfugiés qui doivent être installés en Europe". "Nous ne devons pas oublier que quand ces personnes sont en Europe, il a déjà été décidé qu'ils peuvent y rester", précise-t-il.

Concernant la répartition des 72 000 réfugiés syriens qui doivent répartis dans l'UE, Jean Asselborn veut qu'elle concerne tous les Etats membres. "Il n'est pas admissible que la Hongrie et la Slovaquie se défassent bonnement et simplement de la solidarité européenne", dit-il.

Comme le rapporte encore le média allemand, durant le week-end de Pâques, le commissaire Dimitris Avramopoulus a critiqué lui aussi le défaut de solidarité des Etats membres de l'UE en ce qui concerne leur manque de soutien juridique et policier pourtant promis à la Grèce pour le traitement des demandes d'asiles. "Ils ne peuvent pas attendre, que d'un coup de baguette magique, tout se règle de soi-même, seulement parce qu'un accord a été trouvé", a-t-il prévenu.