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Traités et Affaires institutionnelles
Brexit – Dans leur grande majorité, les partis politiques luxembourgeois disent à la fois respecter et regretter le vote britannique
24-06-2016


Au cours de la journée du 24 juin 2016, les partis politiques luxembourgeois ont publié leurs prises de position sur l’issue du référendum au Royaume Uni.

"Le LSAP regrette la décision des Britanniques contre le maintien du Royaume Uni dans l’UE", lit-on dans le communiqué des socialistes. "La sortie de la Grande-Bretagne de l’UE aura pour toutes les parties des conséquences politiques, stratégiques et économiques négatives." Le plus important est pour le LSAP que les négociations de sortie de l’UE en vertu de l’article 50 du traité sur l’Union européenne, au cours desquelles l’UE défendra avant tout ses intérêts propres, "aillent jusqu’à leur terme de manière propre et sans polémique".     

Les socialistes mettent en avant le fait que les Britanniques ont avant tout apprécié l’Union économique, et que cela n’a pas suffi pour convaincre les citoyens de rester. Le député Marc Angel, qui est aussi le président de la commission parlementaire des affaires étrangères et européennes, trouve néanmoins que le Brexit a un avantage, à savoir que les concessions faites par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du Conseil européen des 18 et 19 février 2016, "et notamment les coupes dans les droits sociaux des salariés que nous n’aurions pas pu soutenir", n’auront pas besoin d’être mises en œuvre. Le député voit plutôt l’opportunité de promouvoir de nouveau la mise en place d’une Union sociale et de libérer des énergies pour lutter contre les nombreuses crises où des mesures ont été retardées à cause du référendum du 23 juin.

Les libéraux du Parti démocratique écrivent dans un communiqué qu’ils  respectent le choix des citoyens britanniques. Pour Marc Ruppert, le secrétaire général du DP, qui souligne que les jeunes Britanniques en voté en faveur du maintien dans l’UE, le projet européen doit cependant "être repensé dans l’intérêt de la jeune génération".  

Pour les Verts, le résultat du référendum britannique est "un coup dur porté au projet européen". Pour leur président, Christian Kmiotek, il est "dommage que le peuple britannique ne voie plus de futur pour son pays au sein de l’UE", alors que selon lui, les solutions purement nationales pour les questions environnementales, sociales, économiques tout comme pour celles liées à la migration sont condamnées à l’échec." Le député Claude Adam, porte-parole des Verts pour la politique étrangère, est convaincu que le Brexit renforcera l’influence des partis populistes de droite. D’où l’importance de reconnaître le résultat du référendum britannique comme "un avertissement" et d’envisager "une réforme fondamentale de l’UE" pour aller vers une Europe solidaire, démocratique et forte avec laquelle les citoyens puissent s’identifier.

Les conservateurs du CSV "respectent et regrettent" le vote des électeurs britanniques qu’ils ressentent comme "un cuisant revers après des décennies d’intégration et d’élargissement". Selon eux, il convient désormais de "réfléchir avec circonspection" à la façon dont doit évoluer l’UE. Il importe avant tout que les 27 parviennent à une meilleure coopération et à plus de solidarité, ce qui doit passer par "un nouveau départ" qui devrait impulser une politique qui comble le fossé qui sépare institutions et citoyens et qui tienne mieux compte de la dimension sociale.

L’ADR se démarque nettement dans le paysage politique luxembourgeois, puisqu’il salue le fait que les citoyens aient pu s’exprimer par référendum. "Les citoyens britanniques ne sont pas les seuls à tourner le dos à l’Europe institutionnelle", affirme le parti dans un communiqué qui est l’occasion de rappeler sa position souverainiste à l’égard d’une UE qui reste essentielle pour le Luxembourg, mais qui devrait en rester à une Europe où les Nations prennent des décisions ensemble et ne surtout pas continuer de tendre à la mise en place d’un Etat fédéral géant dans lequel se perdraient les voies individuelles et les pays. L’ADR espère par conséquent que les politiques entendront le message et ne profiteront pas de cette nouvelle crise pour transférer encore plus de pouvoir à Bruxelles.