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Emploi et politique sociale
"L’UE devient de plus en plus synonyme de démantèlement social, de stagnation et d’absence de perspectives", dénonce l’OGBL dans une résolution adoptée en congrès extraordinaire
02-07-2016


OGBLL’OGBL, réuni en congrès extraordinaire le 2 juillet 2016, a adopté une résolution offensive dans laquelle le syndicat majoritaire prend position sur un certain nombre de sujets en débat sur la scène politique luxembourgeoise. L’actualité européenne y prend aussi une grande place, le syndicat faisant référence au référendum britannique en faveur du Brexit, mais aussi à l’invalidation des résultats du second tour de la présidentielle autrichienne.

"Dans de nombreux Etats de l’UE, les partis politiques situés à droite sont devenus la première force politique. Dans certains pays européens, ils sont déjà au pouvoir et en train de limiter la liberté de la presse et l’indépendance des tribunaux", constate le syndicat qui observe aussi que le président de la Commission européenne appelle le gouvernement français à ne pas faire de concessions face à la vive contestation que suscite son projet de réforme du droit du travail.

"L’Union européenne devient de plus en plus synonyme de démantèlement social, de stagnation et d’absence de perspectives", dénonce l’OGBL dans ce contexte. Le syndicat, qui plaide depuis plusieurs années pour "un changement de cap politique radical en Europe", appelle ainsi à "quitter la voie de l’Union de la concurrence et aller dans la direction d’une Union sociale", "vers plus de solidarité entre les pays", et plaide pour de "meilleurs standards sociaux pour les femmes et les hommes", "un meilleur droit du travail", "un renforcement du pouvoir d’achat", des investissements, ainsi qu’un "salaire social minimum européen en lien avec la force économique des différents pays".

"Sans un tel changement de cap, l’Union européenne ne survivra pas", met en garde l’OGBL.

Plus concrètement, le syndicat demande "de toute urgence une réforme de la directive détachement", car "il faut mettre fin au dumping social et salarial en Europe". Le syndicat appelle ainsi le gouvernement luxembourgeois à "continuer à s’engager dans cette question au Conseil des ministres européen pour une solution dans l‘intérêt des salariés".

Mais l’OGBL dit aussi attendre du gouvernement qu’il se prononce "contre l’accord CETA avec le Canada" et déclare que "les négociations sur le TTIP doivent être arrêtées". "Les deux traités sont un danger massif pour les standards européens sociaux, de travail, d’environnement, de protection des consommateurs et de protection des données", critique le syndicat qui s’inquiète d’une "nouvelle dérégulation des services publics" et de "procédures d’arbitrage extrajudiciaires sans base juridique ou démocratique".

Enfin, l’OGBL appelle le gouvernement à "refuser clairement les recommandations" émises par la Commission européenne dans le cadre du semestre européen. Chaque année, ces dernières "vont en direction du démantèlement social et de la réduction des pensions", et cette année, "ce sont une fois de plus les pensions qui sont visées plus particulièrement par la Commission", critique en effet le syndicat avant de dresser la liste de ses revendications au niveau national.