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Politique étrangère et de défense
Un colloque de l’Institut Pierre Werner sur les relations euro-méditerranéennes a dressé un bilan très mitigé du processus de Barcelone et des relations entre les pays des rives Sud et Nord de la mer intérieure
24-04-2008


Le mardi 22 avril 2008, l’Institut Pierre Werner a organisé un colloque sur les relations euro-méditerranéennes.

Dans un premier temps, les intervenants ont essayé de dresser un bilan du processus de Barcelone et d’identifier de nouvelles perspectives.

Jorgo Chatzimarkakis : un plaidoyer pour des relations euro-méditerranéennes franches et dénués de relents post-colonialistes

Jorgo ChatzimarkakisLe député européen "créto-sarrois" Jorgo Chatzimarkakis plaida pour une relance inclusive et transparente des relations méditerranéennes dans le cadre des structures existantes. Pourquoi ? Parce que les relations entre les pays de la rive Sud de la Méditerranée et l’Europe sont d’une grande importance stratégique, que l’Europe doit contribuer à la création de 40 millions d’emplois dans une région qui secrète un chômage structurel de plus de 20 %. Selon le député libéral, l’Europe n’investit pas assez dans les pays de la rive Sud, puisque seulement 2 % de ses investissements extérieurs vont dans cette région.

Le futur partenariat qui va être inauguré après le sommet du 13 juillet 2008 à Paris devrait selon Chatzimarkakis inclure les Etats membres de l’Union européenne non-riverains de la Méditerranée comme partenaires et observateurs. Il devrait être piloté par une présidence conjointe d’un pays de la rive Sud et d’un Etat membre de l’Union européenne riverain épaulé par un secrétariat d’une vingtaine de personnes et tenir un sommet qui réunirait 43 pays tous les deux ans.

Parmi les objectifs de ce partenariat, le député européen a identifié une intégration régionale et interrégionale plus poussée, une amélioration de la sécurité énergétique, la lutte contre la pollution de la Méditerranée, la surveillance du trafic maritime et la lutte contre le trafic des drogues, la création d’un programme ERASMUS pour la Méditerranée et la mise en place d’une coopération scientifique plus poussée.

Evidemment, l’espace euro-méditerranéen est miné par des conflits ouverts ou larvés. Chatzimarkakis a mis en garde contre un détournement de ce partenariat de ses véritables objectifs. Dans ce sens, il a récusé l’hypothèse que la création du nouveau partenariat puisse servir à offrir à la Turquie un autre statut que celui de candidat à l’adhésion à l’Union européenne.

Le mécanisme de la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat)   qui regroupe l’ensemble des instruments d’intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI) en faveur du développement économique des pays partenaires méditerranéens est selon lui une des meilleures approches en matière de gouvernance euro-méditerranéenne dans la mesure où il y a, en vue de l’objectif, des consultations politiques et des échanges en matière de conseil qui évitent, malgré la franchise qui règne dans cette enceinte,  toute approche "post-colonialiste".  

Tuomo Melasuo : le Nord entretient des relations intensives avec les pays méditerranéens

Tuomo MelasuoLe deuxième intervenant, Tuomo Melasuo,chercheur et politologue finlandais à l’Institut de recherche de la paix de Tampere, s’est penché sur la relation entre l’Europe du Nord et les pays méditerranéens. Pour le chercheur, le Nord a plus d’échanges et de points communs avec les pays de la Méditerranée que l’on ne pourrait croire au premier abord. Il a expliqué qu’il existait dans les pays scandinaves un "mythe de la Méditerranée". "Le premier recteur de l’Université d’Uppsala en Suède, avait vu au Moyen-âge dans la Suède la réincarnation de la Méditerranée en Europe du Nord", a raconté Tuomo Melasuo.

Selon le chercheur finlandais, les pays nordiques s’étaient depuis le processus de Barcelone divisé les relations avec les pays méditerranéens par domaines : le Danemark s’occupait des droits de l’homme, la Suède du dialogue interculturel et la Finlande des thématiques environnementales.

Plus loin, Tuomo Melasuo a mentionné la présidence finlandaise de 2006, qui avait été  confrontée à deux défis majeurs, à savoir la question de l’adhésion turque à l’Union européenne et la guerre du Liban. D’après lui, l’intervention de la Présidence finlandaise sur ces deux problèmes avait  donné un coup d’accélérateur aux relations de l’Union européenne avec les pays de la Méditerranée.

Jean-Robert Henry : l’Europe doit définir clairement sa relation avec la rive Suid de la Méditerranée

Jean-Robert HenryJean-Robert Henry, de l’Institut de recherches et d’Etudes sur le Monde Arabe et Méditerranéen d’Aix-en-Provence, a passé sous le crible les rapports qui existent entre l’Union européenne et la Méditerranée. Pour ce faire, il a opposé "la surface des choses" aux "tendances de fond". Par "surface des choses", le chercheur entend les multiples tentatives visant à réanimer un processus de Barcelone chancelant, les maladresses de la diplomatie françaises qui ont suscité la critique des tenants du gaullisme et la rhétorique contradictoire du président français Nicolas Sarkozy, tantôt inspiré par la pensée de Paul Valéry ou celle de Fernand Braudel, tantôt par un discours conflictuel opposant Islam et l’Occident. Le mérite de toutes ces initiatives? Selon Henry c’est "d’avoir relancé le débat sur la Méditerranée".

Parmi les tendances de fond, Henry a cité le défi de la stabilisation de cette "zone d’insécurité majeure", qui n’a pu être obtenue ni par l’Europe ni par les Etats-Unis. Il dresse un constat semblable au niveau des conditions économiques. Là aussi le processus de Barcelone n’a pas permis de réduire l’écart entre le nord et le sud. Henry a également constaté "le retour de la dimension humaine, longtemps refoulée sur la scène médiatique qui s’impose aujourd’hui comme une conséquence de la fermeture des frontières". L’essor de la société civile dont "le traitement a été médiocre au niveau européen" est un autre défi qui a été cité par Henry.

Selon Henry, le rapport de l’Europe à la Méditerranée pose un défi structurel à l’Europe. En tant que projet à géométrie variable, l’UE est de plus en plus obligée à définir sa relation avec la Méditerranée qui sert de révélateur et met l’Europe devant deux options : celle d’une Europe forteresse ou d’une Europe sans rivages. Le mérite de l’Union méditerranéenne, c’est finalement pour Henry d’avoir proposé une notion polysémique, laissant le champ d’action ouvert à un projet qui oscille entre réalité et utopie.

Erwan Lannon et Andreas Marchetti: les malentendus et les ambigüités de la politique européenne de voisinage

Erwan Lannon, qui enseigne à l’Université de Gand et au Collège d’Europe de Bruges, évoqua la genèse des politiques de voisinage. Elles sont selon lui "le produit des élargissements" et subirent certaines modifications depuis les premiers moments qu’elles furent discutées en 2001. Dans un premier temps, il s’agissait de trouver les moyens de gérer à la fois les relations avec les pays de l’Est européen qui n’allaient pas rejoindre l’Union européenne (Belarus, Ukraine) et les pays méditerranéens. Ensuite il s’agissait d’approfondir les relations avec la Russie. A l’époque de la Commission Prodi, ce dernier trouva que les relations avec l’Est étaient trop privilégiées et il rééquilibra l’ensemble des politiques proposées en faveur de la Méditerranée. Dans une communication de la Commission sur le nouveau cadre de la politique de voisinage en 2003, la perspective de relations économiques privilégiées est proposée en échange de réformes économiques et politiques en vue d’une perspective d’intégration autour d’un noyau de valeurs communes. Pour Lannon, l’on proposait à ces pays dont le statut était très hétérogène des relations élaborées selon la méthodologie de la préadhésion, mais sans perspective d’adhésion. La frustration fut grande en Ukraine, l’Algérie et la Syrie firent la sourde oreille et la Russie refusa tout net. En 2004, le Caucase du Sud fut inclus dans la démarche, les relations avec la Russie découplées, les relations avec l’Ukraine marquées par la révolution orange. Même si en 2007, la politique de voisinage a été renforcée après l’entrée en vigueur des nouvelles perspectives financières, elle reste marquée selon Lannon par un déficit en matière de consultation avec les pays concernés.

Andreas MarchettiAndreas Marchetti, chercheur à l’Université de Bonn souligna également les déséquilibres qui caractérisent la politique de voisinage, qui oscille entre le Sud et l’Est. Pour tous les pays concernés, cette politique marquée par la logique de l’élargissement mais qui n’est pas une politique de l’élargissement, prend un air de "démarche de domestication". Des éléments d’ouverture et de fermeture se relaient et n’arrivent pas à cacher les fortes asymétries inhérentes à une démarche où il est difficile de susciter une volonté commune ou le sentiment partagé d’un "common ownership".

Michele Comelli : la question des frontières et des régions frontalières

Michele Comelli de l’Institut des Affaires internationales de Rome, a montré comment la politique européenne de voisinage (PEV) constitue un effort de l’Union européenne pour transformer ses frontières extérieures en zones d’échange et de coopération. Le chercheur italien a opposé deux conceptions de la notion "frontière", qui peut être à la fois une ligne de démarcation et donc synonyme de "séparation" ("boundaries" en anglais), ou alors être une zone d’échange et de coopération. ("borderlands").

Michele ComelliSuite à l’élargissement de 2004, deux revendications ont surgi dans l’Union européenne. Certains Etats membres, dont la France et l’Allemagne, réclamaient que l’on mette fin au processus d’élargissement. D’autres pays manifestaient la volonté d’aménager les frontières européennes extérieures en des régions frontalières d’échange. Selon Michele Comelli, la PEV peut être vue comme une réponse à ces deux revendications. Ses objectifs sont multiples : proposer une alternative à l’élargissement aux pays voisins de l’Union européenne, éviter l’apparition de nouvelles lignes de séparation, éviter une rupture de l’histoire économique pour certaines régions (comme la région frontalière Pologne-Ukraine), et de stabiliser les voisins du Sud et de l’Est.

Michele Comelli a ensuite opposé cinq directions potentielles vers lesquelles l’Union européenne pourrait évoluer selon lui dans un futur proche. Ces scénarios varient d’une Union européenne paralysée par son incapacité de se réformer et fermée aux élargissements, jusqu’à une Union réformée et capable de suivre le processus de l’élargissement et donc une Union plus dynamique sur le plan extérieur, qui est capable d’avoir une influence sur ses voisins.

Aomar Baghzouz : une vision pessimiste des relations euro-méditerranéennes

Aomar BaghzouzAomar Baghzouz, de l’Institut de Recherches d’Etudes sur le Monde arabe et Méditerranéenne a analysé la dimension sécuritaire en Méditerranée. Pour Baghzouz, elle est née dans un contexte historique "favorable et inquiétant" qui fut marqué par la chute du mur de Berlin entraînant la fin du monde bipolaire, le déploiement des Etats-Unis au Maghreb, les premiers pas de la PESC, une accélération à la fois de la mondialisation et de la régionalisation et l’avancement du processus de paix israélo-palestinien d’Oslo de 1993.

Aujourd’hui, douze ans après le lancement du processus d Barcelone, Baghzouz dresse un bilan mitigé. Selon lui, les conflits se sont aggravées au Moyen-Orient, les nouvelles menaces comme le terrorisme et les flux migratoires persistent, le fossé entre le nord et le sud s’est creusé, les libertés fondamentales se sont rétrécies, la corruption et la course aux armements ont augmenté. 

"L’UE cautionne les régimes" a estimé Baghzouz "en préférant de soutenir des Etats autoritaires plutôt que des Etats démocratiques instables". Pour lui, c’est la preuve que l’UE a échoué là où elle a réussi dans les pays d’Europe centrale et orientale, à savoir exporter son régime. L’échec a entraîné à la fois un durcissement des contrôles extérieurs et des mesures anti-migratoires. Force est également de constater selon Baghzouz que "les clauses du processus de Barcelone fonctionnent en sens unique", qu’il n’existe pas de consensus sur les notions comme le terrorisme et que la criminalisation de l’immigration a augmenté.

Après avoir brossé ce tableau pessimiste, Baghzouz a finalement relevé les mérites du processus de Barcelone. Selon lui, il a permis de passer d’un sujet tabou à un sujet de coopération avec l’établissement d’un code de conduite anti-terroriste.

Abedlkader Sid Ahmed : une autre Algérie ou comment les partenaires changent

Abdelkader Sid AhmedAbedlkader Sid Ahmed, professeur émérite qui a participé comme acteur à de nombreuses négociations dans le domaine de l’énergie, dressa le tableau d’une Algérie qui a changé depuis 1995. Aujourd’hui, 70 nations travaillent dans le pays. Les relations avec l’Union européenne sont loin d’être exclusives. Il n’y a pas de nouveau régionalisme arabe qui fasse que l’Algérie se pense dans un ensemble régional. La politique de voisinage, qui mise moins sur la coopération, est ressentie comme une réorganisation géopolitique centrée sur l’Union européenne et comme une régression. Le défi essentiel de l’Algérie est de gérer la rareté de l’offre énergétique qui lui rapporte tant de capitaux que l’élite "qui ne prévoit pas grand-chose" a du mal à investir le produit de cette "nouvelle abondance" sur place. L’Algérie est donc devenue exportatrice de capitaux.    

Gérard- François Dumont : La politique migratoire de l’UE et ses enjeux

"En 2000, l’Union européenne est devenue la première terre d’immigration, devant les Etats-Unis" a rappelé Gérard- François Dumont, de l’Université Paris IV Sorbonne avant d’aborder la problématique sous quatre angles différents.

Gérard-François DumontFacteurs explicatifs d’abord. Quels sont les causes qui poussent les populations à quitter leur terre natale ? Les multiples relations qui lient l’Europe à la Méditerranée (facteur historique), les conflits civils (facteur politico-religieux), la convention de Genève sur le droit d’asile et la Convention des droits de l’homme (facteurs extracommunautaires), la recherche de meilleures conditions de travail (facteur économique), le climat, sont autant de motifs qui ont été invoqués par Dumont. Au cours des siècles, le phénomène migratoire s’est complexifié avec les nouvelles technologies et "la plupart des pays sont devenus des pays de transit, à la fois des pays d’immigration et d’émigration".

Les enjeux ensuite : A côté d’un "enjeu de remplacement", visant à remplacer la population vieillissante dans les pays du Nord, l’immigration est selon Dumont également un enjeu pour s’approprier le capital humain. L’attitude de l’Europe, a noté Dumont, dans ce contexte est paradoxale : "L’Europe se referme et en même temps elle essaie d’attirer le capital humain." Pour Dumont, l’immigration au sein de l’Europe est parfois créatrice de nouvelles identités européennes. Pour illustrer ses propos, il a cité l’exemple des Ukrainiens qui, par une certaine affinité ou choix, ont débarqué en Allemagne pour se retrouver finalement au Portugal. L’intégration des migrants de la seconde génération est selon Dumont un autre défi important auquel est confronté l’UE.

Le phénomène migratoire se caractérise dés lors par une complexité toujours croissante qui englobe les moyens de transport et est également perceptible au niveau des cheminements. La décision ou "non de s’installer dans un pays dépend de plus en plus d’opportunités", a expliqué Dumont. En même temps, il a attiré l’attention sur l’émergence de ce qu’il appelle "la double territorialité", caractérisée à la fois par un attachement fort au pays natal et au pays d’origine, ce qu’une jeune universitaire française d’origine turque a exprimé ainsi : "La France est mon pays de tous les jours, et la Turquie celui de toujours."

Ateliers de travail

Le colloque s’est ensuite séparé en 3 ateliers de travail

Atelier de travail 1 : Favoriser l’investissement dans les pays méditerranéens

Le premier atelier de travail, animé par Sükrü Erdem, de l’Université d’Antalya, aborda le thème de l’investissement dans les pays méditerranéens. Gérard Duchêne, économiste et professeur à l’Université Parix XII, a présenté son projet de recherche sur les investissements étrangers et domestiques (l’investissement national) dans les pays du Sud de la Méditerranée. En partant du constat que le taux de croissance des pays concernés par le programme MEDA est nettement en dessous de celui d’autres régions en développement, le chercheur a pu constater qu’il existe un décalage entre les investissements domestiques et les investissements directs étrangers dans les pays sud de la Méditerranée. L’analyse a révélé que les investissements directs étrangers sont plus rentables. Cependant, le taux des investissements domestiques est plus élevé dans les pays sud de la Méditerranée que les investissements étrangers. Cette contradiction est selon Duchêne due au fait que les gouvernements favorisent les investissements domestiques, desquels ils peuvent tirer un meilleur profit financier. 

Le deuxième intervenant, Pedro de Lima, a livré une présentation sur "l’intégration financière et la réforme bancaire dans la région méditerranéenne". Le chef de l’unité "développement économique" de la Banque européenne d’investissement (BEI), a montré que la réforme du secteur bancaire joue un rôle important dans le renforcement de l’intégration des pays du Sud de la Méditerranée. Il s’est ensuite penché sur la situation du secteur bancaire en Méditerranée. Si la région a connu une augmentation de la circulation des capitaux ces dernières années, c’est surtout dû à l’essor de l’Egypte. Cependant, la circulation des capitaux en Méditerranée du Sud reste largement en-dessous de celle d’autres régions.

Atelier 2 : Promouvoir les échanges Sud-Sud

Les deux intervenants ont mis en exergue un phénomène qui caractérise les relations entre le Sud et le Nord: la dissymétrie. Rafael Rodriguez Clemente, chercheur au Conseil Supérieur d’Investigation Scientifique a mis en exergue les points forts et les faiblesses de la coopération entre les scientifiques européens et ceux de la Méditerranée. Parmi les faiblesses de la coopération scientifique entre le nord et le sud il a surtout relevé les nombreux obstacles à la fois administratifs (manque de procédures cohérentes) financiers (salaires peu élevés des chercheurs, possibilité réduite de se déplacer), institutionnels et techniques (le manque d’infrastructures de management) qui persistent côté sud.

Un constat semblable fut dressé par Robert Lanquar, membre de la Charte méditerranéenne, qui s’est penché sur les initiatives de coopération dans le domaine du tourisme. Même si la coopération dans cette discipline jeune remonte à 1986, Lanquar a montré qu’elle souffre d’un manque de coordination, d’incohésion et d’une dissymétrie entre le nord et le sud. Il constate que cette coopération s’est toujours réalisée sur un mode bilatéral (du nord vers le sud, du sud vers le nord) et que l’attractivité de l’Europe est telle que beaucoup acteurs, au lieu de consulter leurs voisins de la Méditerranée, passent directement par l’UE.

Atelier 3 : Favoriser l’implication des sociétés civiles dans le partenariat euro-méditerranéen

L’atelier 3 rassembla des témoignages de Myriam Catusse  sur le Maroc et de Nadine Hadi Abdallah du centre d’études stratégiques et politiques Al Ahram sur l’Egypte,. Dressant un bilan des difficultés qu’a la société civile pour se constituer au Maroc et en Egypte – il fut question d’OVG, d’organisations véritablement gouvernementales dans le cas de nombreuses ONG qui ont pignon sur rue -  l’atelier resta bien vague sur le côté opérationnel de l’implication des sociétés civiles dans les futures relations euro-méditerranéennes .

Mario Hirsch : l’avenir de l’Union européenne va se jouer dans une large mesure dans ses relations avec les pays méditerranéens

A l’issue des ateliers de travail, le moment était venu pour Mario Hirsch de tirer des conclusions du colloque. Constat négatif d’abord : les pays du nord n’ont pas tiré les leçons du passé, et appliquent toujours et encore une politique du "fait accompli". "Il est essentiel que nous redoublions d’efforts pour impliquer nos partenaires dans le processus décisionnel et créer une politique du traitement respectif", a lancé Mario le directeur de l’Institut Pierre Werner.

Conclusions plus optimistes ensuite. Après les deux premières étapes du dialogue de l’Union européenne avec la Méditerranée depuis les années 90 que constituent le processus de Barcelone dont le mot clé a été le partenariat, et la PEV qui était le résultat du succès de l’élargissement, les relations euro-méditerranéennes ont été remises sur le devant de la scène par la proposition de créer une Union méditerranéenne. Bien que le directeur de l’IPW ait reconnu que le projet devra encore être concrétisé, il lui a cependant attribué le mérite de dresser le constat "qu’il est urgent de faire quelque chose". "On va voir si la politique de l’Union méditerranéenne va devenir cette politique de la main tendue attendue depuis le processus de Barcelone", a résumé Mario Hirsch, en ajoutant que "les espoirs sont permis." D’après lui, cette question est cruciale, "car l’avenir de l’UE va se jouer dans une large mesure dans ses relations avec les pays de la Méditerranée."