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Elections européennes
L'ASTI se mobilise pour les élections européennes
Pour Serge Kollwelter, les élections européennes "sont très importantes"
20-01-2009


L’ASTI, sous la houlette de son président Serge Kollwelter, a pris l’initiative de faire sa "propre campagne de sensibilisation" pour les élections européennes du 7 juin 2009.

En effet, les citoyens de l’Union européenne résidant au Grand-Duché ont, sous certaines conditions, le droit de vote et d’éligibilité aux élections du Parlement européen. S'ils veulent participer à l’élection des députés européens du Grand-Duché de Luxembourg au Parlement européen, ils doivent s'inscrire sur les listes électorales de leur commune de résidence. Selon la nouvelle loi électorale en vigueur depuis le 19 décembre 2008, ils peuvent encore s'inscrire sur la liste électorale jusqu’au 12 mars 2009 inclus.

Le Quotidien a donc publié le 20 janvier 2009, sous le titre "Cent mille étrangers peuvent voter", un entretien avec Serge Kollwelter suivi des réponses aux deux questions qu’il a soumises à cinq eurodéputés luxembourgeois.

Serge Kollwelter : "Des élections très importantes"

Pour expliquer sa démarche, Serge Kollwelter rappelle que les élections européennes sont "très importantes, 80 % des lois adoptées aujourd’hui au Grand-Duché étant d’origine européenne". Soulignant que le "Parlement est un lieu de débat mais surtout de décision", il entend mener avec son organisation une "campagne sur le fond" pour "expliquer la manière assez complexe dont fonctionne l’Europe et la place du Parlement européen dans cette architecture".

Serge Kollwelter salue le rallongement du délai d’inscription sur les listes électorales pour les autres ressortissants de l’UE – ils peuvent désormais s’inscrire jusqu’au 12 mars 2009 auprès de leur commune de résidence – et il évoque "100 000 ressortissants d’autres pays de l’Union Européenne habitant au Luxembourg et ayant l’âge de voter". Pour lui, "il est important qu’ils s’inscrivent pour les européennes".

Le président de l’ASTI, qui reproche par ailleurs aux "grands partis – CSV, LSAP, DP et Verts – [de ne] jamais [avoir] vraiment cru à la participation des étrangers", qualifie leur "investissement dans les campagnes d’inscription sur les listes électorales" de "quasiment inexistant". Pour lui, "tant que les partis n’intégreront pas vraiment des étrangers dans leurs structures, leur adhésion au droit de vote sera sans conviction et à effet minuscule". Aussi, il craint qu’il "n’il y ait pas beaucoup [de candidats étrangers aux européennes], voire aucun".

Pour mener sa campagne, Serge Kollwelter a choisi de "donner la parole aux eurodéputés car ils sont en quelque sorte des "professionnels" de la chose européenne". Il leur a donc demandé dans un premier temps "Quelle serait, à [leur] avis, la raison essentielle pour un jeune – luxembourgeois ou citoyen de l’UE résidant au Luxembourg – de participer à ce scrutin". Il les a ensuite invités à "expliquer brièvement une décision du Parlement européen de ces quatre dernières années qui [leur] paraît particulièrement importante ou significative et qui aura une incidence directe sur la vie des habitants du Luxembourg".

Robert Goebbels (LSAP), Erna Hennicot-Schoepges (CSV), Astrid Lulling (CSV), Lydie Polfer (DP) et Claude Turmes (déi Gréng) ont accepté de se prêter au jeu.

Robert Goebbels : "Votez pour les députés de votre choix, mais votez !"

Robert Goebbels a souligné que le Parlement européen est "un acteur central de la législation européenne". "Du droit social en passant par la protection des consommateurs ou celle de l’environnement, jusqu’à l’encadrement économique, rares sont les domaines politiques qui ne sont pas touchés par l’action législative européenne" note l’eurodéputé socialiste. Rappelant le rôle de "colégislateur" du Parlement européen, il explique que "ce sont de plus en plus les parlementaires qui, à travers leur vote, préparent l’aboutissement du travail des colégislateurs européens" et il illustre son propos en citant les exemples de la directive Bolkestein, de REACH, ou encore le paquet énergie-climat et plus récemment, l’encadrement du temps de travail en Europe.

Pour le député socialiste, les élections européennes de 2009 sont "l’occasion pour les peuples d’Europe de définir l’orientation politique pour les cinq années à venir". "Voter pour une nouvelle majorité de progrès social est une nécessité impérative pour tout citoyen" affirme-t-il. Et de conclure : "Inscrivez-vous pour ces élections. Votez pour les députés de votre choix, mais votez !"

Erna Hennicot-Schoepges : "L’Europe est incontournable !"

Erna Hennicot-Schoepges considère pour sa part qu’en "choisissant leurs représentants, les jeunes, dont les frontières ne sont plus les mêmes que celles de nos parents et dont les espoirs sont placés ailleurs, choisiront l’Europe qui répondra à leurs attentes légitimes". Elle insiste elle aussi sur "la portée des décisions européennes" : "de nos assiettes à l’air que nous respirons, en passant par les contenus qui sont radiodiffusés, aux réseaux qui nous permettent de communiquer et de nous informer sans contraintes à des prix raisonnables ou aux bourses et programmes d’études, l’Europe est incontournable!"

L’année européenne du Dialogue Interculturel a pour Erna Hennicot-Schoepges été une action importante du Parlement européen, dont elle espère qu’elle "continuera à s’inscrire durablement dans les politiques [de l’UE] pour rassembler les peuples autour d’objectifs sociétaux et culturels communs". Enfin, elle a expliqué que "la réglementation sur la mise sur le marché de pesticides va significativement améliorer la qualité de nos aliments et contribuer à la préservation de notre environnement".

Astrid Lulling : "Un acte citoyen"

Pour l’eurodéputée du CSV, la participation à tout scrutin est un "acte citoyen". Les élections européennes, quant à elles, représentent une "aventure collective inédite". Parallèlement, elle considère "l’œuvre de longue haleine" de la construction européenne comme "l’affaire de chacun". C’est donc en participant au scrutin électoral que "les jeunes opèrent un choix décisif" en arbitrant "entre des orientations différentes" et en dessinant "le monde de demain".

Astrid Lulling considère le Parlement européen comme une "institution sans équivalent" qui mène des "débats ouverts et incertains". En tant que "rouage essentiel dans l’Union européenne", la sensibilité du Parlement européen est "proche des préoccupations citoyennes" et "rien ne peut se faire sans son accord".

Lydie Polfer : "Ce n’est qu’à travers la participation citoyenne qu’une démocratie vivace peut s’exprimer"

La députée européenne libérale voit les élections européennes comme "un rendez-vous politique éminemment important". Elle souligne qu’il est "indispensable que la désignation des députés qui siègent au Parlement européen (…) puisse s’appuyer sur une large base démocratique". Parallèlement, elle précise que "la participation citoyenne doit être la plus large possible" puisque "ce n’est qu’à travers celle-ci qu’une démocratie vivace peut s’exprimer". Lydie Polfer salue aussi "les démarches visant à faire reporter la date de clôture pour l’inscription des ressortissants de l’Union européenne sur les listes électorales" et le fait que la durée de résidence pour ces derniers "ait été abaissée de cinq à deux ans".

Lydie Polfer explique que "l’essentiel des législations nationales a pour origine des décisions prises au niveau européen". Elle a voté en faveur de la directive "services", un "compromis raisonnable au niveau européen et bénéfique pour le Luxembourg", destiné à éviter le dumping social. Dans le cadre des discussions sur la directive "REACH", elle a défendu les intérêts des PME, tout en visant "un environnement plus sain" pour les citoyens. Finalement, Lydie Polfer insiste sur le fait que, dans le cadre de l’introduction des passeports biométriques, les "empreintes digitales ne devraient pas être relevées pour les enfants de moins de 12 ans".

Claude Turmes : "Au Parlement européen, la voix de chaque membre compte"

Pour l’eurodéputé vert, voter aux élections européennes "est d’une grande importance", puisque les "choix politiques se font au niveau européen et le Parlement européen a une grande influence sur la législation européenne". La représentation des citoyens européens a "souvent modifié fondamentalement les propositions de la Commission ou du Conseil en faveur de l’écologie et en y améliorant les aspects sociaux". Claude Turmes souligne que "la voix de chaque membre compte et qu’un seul eurodéputé peut beaucoup influencer la législation européenne".

Pour montrer à quel point les décisions du Parlement européen peuvent avoir une influence directe sur la vie quotidienne des Luxembourgeois, Claude Turmes aborde deux décisions du Parlement européen. Premièrement, il évoque la revendication du Parlement européen pour le lancement d’une directive-cadre sur la lutte contre la discrimination des minorités. Deuxièmement, il aborde "la nouvelle directive visant à améliorer la sécurité des jouets" que le Parlement européen vient d’adopter. C’est ainsi que le Parlement européen peut "intervenir dans des dossiers importants et les faire avancer dans la bonne direction".