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Justice, liberté, sécurité et immigration
Sécurité intérieure, coopération transatlantique en matière de lutte contre le terrorisme et politique d’immigration dans le cadre du traité de Lisbonne étaient au programme des ministres réunis à Tolède pour un Conseil JAI informel
21-01-2010


Nicolas Schmit avec Joëlle Milquet et Astrid Thors à Tolède lors de la réunion informelle du Conseil JAI du 21 janvier 2010Le 21 janvier 2010, les ministres de l’Intérieur des 27 Etats membres de l’UE et ceux des pays candidats à l’élargissement se sont rencontrés à Tolède à l’occasion d’un Conseil informel Justice et Affaires Intérieures (JAI). Le Luxembourg était représenté par le ministre de l’Intérieur et à la Grande Région, Jean-Marie Halsdorf ainsi que par le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, Nicolas Schmit..

Les ministres se sont concertés sur une stratégie de sécurité intérieure pour l’Union européenne, tournée vers le long terme et prenant en compte les menaces qui guettent le citoyen dans un monde globalisé. La stratégie de sécurité intérieure découle du programme de Stockholm et s’articule autour de la définition des risques et menaces, la fixation des principes de la politique de sécurité européenne ainsi que la recherche des lignes stratégiques pour apporter une réponse cohérente et efficace.

Le ministre Halsdorf a souligné l’importance de la prévention et de l’anticipation qui méritent une place particulière dans le cadre de cette stratégie. En effet, l’Union doit se donner une approche scientifique pour pouvoir anticiper les dangers plutôt que de se borner à les analyser après coup. C’est ainsi qu’il a plaidé en faveur de la création d’un Observatoire européen de la criminalité.

Par ailleurs, le Luxembourg appuie l’initiative de la France d’un pacte européen contre la drogue pour s’attaquer aux routes des trafiquants de cocaïne, des trafiquants d’héroïne et aux revenus illicites des narcotrafiquants qui forment une véritable économie souterraine.

La deuxième partie de la rencontre était consacrée à la lutte contre le terrorisme en présence de Janet Napolitano, secrétaire à la Sécurité intérieure dans l’administration gouvernementale des Etats-Unis. La réunion s’est clôturée par une déclaration conjointe UE-US visant à renforcer la coopération transatlantique et en particulier les mesures de sécurité par rapport au transport aérien.

Le ministre Halsdorf soutient une action commune et conséquente avec les Etats-Unis. Cependant, il insiste sur le fait qu’il convient de placer cette coopération dans le contexte plus large d'une coopération dans le domaine du terrorisme incluant la prévention de la radicalisation. Le ministre défend la position selon laquelle il est primordial de trouver le juste équilibre entre sécurité et respect des libertés fondamentales. Seule une action concertée européenne permettra de lutter efficacement contre ce fléau et il faudra éviter des initiatives disparates se caractérisant par la mise en place d’obligations divergentes au sein de l’Union. La Présidence espagnole a conclu ce débat en s’engageant à intégrer les observations des Etats membres dans son programme de travail dans le domaine du terrorisme.

Premier échange de vues l’immigration dans le nouveau cadre institutionnel offert par le traité de Lisbonne

Dans le cadre de cette réunion, Nicolas Schmit a participé à la partie consacrée aux questions d’immigration et d’asile. À cette occasion, les ministres ont eu un échange de vues sur la question "L’immigration légale et l’intégration par le traité de Lisbonne: comment avancer?".

Cette réunion a constitué la première occasion pour les ministres de l’Immigration d’avoir un échange de vues sur le nouveau cadre institutionnel et la procédure applicable à la politique européenne d’immigration légale après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne. En vue du prochain Plan d’action du programme de Stockholm, les ministres ont discuté des priorités à établir dans ce domaine.

Lors de son intervention, Nicolas Schmit a rappelé que l’Union européenne a besoin d’immigration pour des raisons à la fois démographiques et économiques. "Une Europe vieillissante risque de devenir une zone à faible croissance dans une économie mondiale dynamique dominée alors par d’autres ensembles. La crise actuelle et la montée du chômage ne doivent pas occulter les tendances lourdes pour les vingt ans à venir, à savoir un besoin important de main-d'œuvre", a-t-il déclaré, rappelant ainsi que l’Union européenne aura besoin d’immigrants qualifiés et d’immigrants non qualifiés.

Le ministre a donc plaidé pour une politique d’ouverture en matière d’immigration de la part de l’Union européenne, qui devrait essayer d’organiser au mieux l’immigration légale et décourager les flux d’immigration illégale. Dans ce contexte, il a estimé que l’immigration doit être aussi harmonisée que possible et nécessaire, et ce notamment en matière de règles d’entrée et de séjour et de statut des immigrants. L’immigration et l’intégration constitueraient ainsi des questions d’intérêt commun auxquelles les États membres doivent faire face ensemble.