Selon un nouveau rapport Eurobaromètre publié le 21 juin 2010, près de 80 % des Européens se disent intéressés par les découvertes scientifiques et les développements technologiques, comparativement à 68 % qui s’intéressent aux affaires politiques et 65 % au sport. L’intérêt pour les découvertes scientifiques varie de 51 % en Turquie à plus de 90 % en Chypre (92 %), au Luxembourg et en Hongrie (91 %).
Au Luxembourg, 75 % des personnes interrogées pensent par ailleurs que la science et la technologie rendent leurs vies plus saines, plus faciles et plus confortables (contre 66 % des Européens). Les Européens reconnaissent donc majoritairement les avantages et l'importance de la science, mais ils sont également nombreux à exprimer leurs craintes face aux risques émanant des nouvelles technologies et au pouvoir que le savoir confère aux scientifiques.
Plus de 70 % des Européens souhaitent voir l'expansion de la recherche financée par l'Union européenne à l'avenir. Mais seulement 10 % se considèrent bien informés sur la science, près de 60 % pensent que les scientifiques devraient faire plus d'efforts pour communiquer sur leur travail et 65 % croient que les gouvernements devraient faire davantage pour intéresser les jeunes aux questions scientifiques. Concernant ce dernier point, 41 % des Luxembourgeois sont plutôt satisfaits du travail de leur gouvernement, contre 42 % d’entre eux qui pensent que le gouvernement pourrait faire davantage pour intéresser les jeunes à la science.
Au niveau de l'Union européenne, 61 % des personnes se considèrent très ou modérément bien informées sur les découvertes scientifiques et les évolutions technologiques – 79 % au Luxembourg, 77 % en France et au Pays-Bas, 35 % en Bulgarie et Roumanie. 74 % des Européens et 71 % des Luxembourgeois estiment que la coopération en matière de recherche en Europe, financée par l'Union européenne, deviendra de plus en plus importante. 62 % des Européens et 69 % des Luxembourgeois pensent que la recherche collaborative est plus créative et plus efficace. La coopération entre les États membres est approuvée par 72 % des Européens.
Globalement, l'enquête montre que les citoyens européens ont une vision assez optimiste de la science et de la technologie – 75 % des personnes ayant répondu à cette enquête sont d'accord ou plutôt d'accord pour dire que la science et la technologie offriront davantage d'opportunités aux générations futures. Le taux le plus haut a été observé en Suède (89 %), au Danemark (88 %), en Estonie (87 %), et les plus bas en Slovénie (61 %) et au Luxembourg (62 %). Une légère tendance au scepticisme se fait sentir par rapport à l'enquête de 2005, et 8 % des Européens ne pensent pas que la science et la technologie offriront davantage d'opportunités aux générations futures.
Il semble nécessaire aux Européens que les gouvernements fassent davantage d'efforts pour encourager les femmes à s'intéresser à la science, car cela aurait un effet positif – 63 % des Européens et 64 % des Luxembourgeois pensent que si davantage de femmes faisaient de la recherche, la manière de mener des recherches s'améliorerait. 80 % des Luxembourgeois pensent par ailleurs que le gouvernement devrait faire des efforts afin d’encourager la représentation des femmes au sein des professions scientifiques.
Concernant la science en relation avec la foi et la superstition, 40 % des personnes interrogées affirment que "certains chiffres portent spécialement bonheur à certaines personnes". Le taux le plus haut a été observé en Lettonie (60 %), en République tchèque (59 %), et les plus bas en Finlande (21 %) ainsi qu’aux Pays-Bas (25 %). 38 % des Luxembourgeois sont d’accord avec cette affirmation, contre 65 % qui l'étaient encore en 2005.
38 % des Européens sont d’avis que "nous dépendons trop de la science et trop peu de la foi". 66 % des personnes interrogées en Chypre, 58 % en Grèce, 20 % au Danemark, 23 % aux Pays-Bas et 34 % au Luxembourg sont du même avis. 34 % des Européens et 29 % des Luxembourgeois sont de l’avis contraire.
44 % des Européens pensent que les scientifiques devraient avoir la permission de faire des expériences sur des chiens et des singes si cela pourrait aider à résoudre des problèmes de santé humains. En Espagne, 65 % des personnes interrogées sont de cet avis, tandis que le taux le plus bas a été enregistré au Luxembourg (29 %).
66 % des Européens approuvent des expériences sur les souris pour les mêmes raisons. Sur ce point, 81 % des Estoniens sont du même avis, tandis qu’avec 49 %, le taux le plus bas a été enregistré au Luxembourg.
A la question de savoir quels devraient être les domaines de recherche prioritaires dans l’Union européenne, 40 % des personnes interrogées dans l’UE (39 % au Luxembourg) ont répondu la santé, 21 % (contre 19 % au Luxembourg) l’énergie et 18 % (contre 21 % au Luxembourg) l’environnement.
En vue de faire de l’UE un acteur majeur au niveau mondial, 59 % des personnes interrogées pensent qu’il est important que le déplacement des chercheurs d’un Etat membre à l’autre soit considéré comme une dimension normale de leur carrière. 77 % des personnes sont du même avis en Grèce, 74 % en Espagne, 52 % au Luxembourg et 41 % aux Pays-Bas. 11 % des Européens et 16 % des Luxembourgeois ne jugent cet aspect pas important.
70 % des Européens et 69 % des Luxembourgeois pensent par ailleurs que l’UE devrait renforcer la collaboration de ses chercheurs avec ceux d’autres pays industrialisés tels que les Etats-Unis.
"Il est important de créer de nouveaux centres de recherche européens où les chercheurs de l’UE pourraient travailler ensemble", tel est l’avis de 72 % des Européens, de 69 % des Luxembourgeois, de 91 % des Chypriotes, de 86 % des Grecs et de 56 % des Finlandais.
Cette enquête spéciale de l'Eurobaromètre a été menée sous la forme d’entretiens individuels dans 32 pays européens afin d'évaluer l'attitude générale des citoyens européens face à la science et à la technologie et de voir si cette perception a évolué de manière significative depuis 2005. Au total, 31 243 personnes ont été interrogées entre le 29 janvier et le 25 février 2010. Au Luxembourg, 503 personnes ont été interrogées entre le 29 janvier et le 13 février 2010.