Le 23 avril 2010, la députée socialiste Claudia Dall’Agnol a adressé une question parlementaire (n° 609) à Marie-Josée Jacobs, ministre de la Famille et de l'Intégration, concernant la quatrième conférence ministérielle européenne sur l’intégration des immigrants qui s’est déroulée les 15 et 16 avril 2010 à Saragosse sous le titre "L’intégration en tant que moteur du développement et de cohésion sociale".
La députée du LSAP a voulu savoir si le Luxembourg a participé à cette conférence et si les instances consultatives, comme le Conseil national des étrangers, respectivement le comité interministériel, ont été impliquées dans la préparation de cette conférence. Quels sont les constats faits à Saragosse par rapport à la troisième conférence ministérielle européenne sur l'intégration des immigrants qui s'était tenue à Vichy en novembre 2008, a-t-elle par ailleurs demandé. Enfin, elle s’est interrogée sur les enseignements tirés par la délégation luxembourgeoise et sur la façon dont les conclusions de Saragosse seraient répercutées vers les acteurs de terrain, le Conseil national des étrangers, les communes ou le monde associatif.
Dans sa réponse datée du 15 juin 2010, Marie-Josée Jacobs a expliqué que le Luxembourg a été représenté à Saragosse par la directrice de l'Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI), ainsi que par une représentante de la direction de l'Immigration. "Les instances consultatives n'ont pas été impliquées dans la préparation de ladite conférence dans la mesure où l'actuelle politique en matière d'intégration tient déjà compte des sujets traités lors de la conférence en question", a souligné la ministre.
Selon Marie-Josée Jacobs, l'évaluation des politiques d'intégration a été retenue comme priorité au niveau européen de sorte que le programme de Stockholm qui s'étend sur la période de 2010 à 2014 invite à l'élaboration d'une série de grands indicateurs dans un nombre restreint de domaines d'actions devant permettre l'évaluation de ces politiques et en même temps la comparabilité au niveau européen. "A Saragosse, les Etats membres se sont dans cet ordre d'idées mis d'accord à concourir au lancement d'un projet pilote d'évaluation. Par ailleurs, a été abordé comme autre thème principal le rôle des autorités locales et des villes dans la promotion de la diversité culturelle et en même temps de la cohésion sociale, ainsi que l'importance de l'interaction entre les immigrants et les citoyens des Etats membres, tel que cela avait déjà été mis en évidence dans les conclusions de la conférence ministérielle de Vichy", ainsi qu’a tenu à le souligner la ministre.
"Faire de l'immigration une préoccupation transversale afin de développer des politiques globales, tenir compte de la problématique dans tous les domaines d'actions concernés en veillant à ce que les différents niveaux de décision et d'administration publique coopèrent et se concertent". Voilà un des points forts retenus dans la déclaration approuvée par la conférence ministérielle de Saragosse.
Selon la ministre, la délégation luxembourgeoise se voit confirmée dans son approche prise dans le cadre de la nouvelle loi du 16 décembre 2008 concernant l’accueil et l’intégration des étrangers au Luxembourg, notamment par l'élaboration d'un plan d'action national d'intégration et de lutte contre les discriminations confiée à l'OLAI en concertation avec le comité interministériel et moyennant la consultation de la société civile et des communes. Pour ce qui est de l'évaluation des divers instruments de mise en œuvre de la politique d'intégration au Luxembourg, elle a expliqué que des réflexions à ce sujet sont actuellement en cours.
Enfin, Marie-Josée Jacobs a tenu à souligner que le nouveau site de l'Office luxembourgeois de l'accueil et de l'intégration entrera bientôt en ligne et que lesdites conclusions y seront publiées. En même temps, une version papier sera diffusée aux membres du Conseil national pour étrangers, ainsi qu'au syndicat des villes et communes luxembourgoeises (Syvicol).