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Economie, finances et monnaie
Les ministres des Finances donnent leur feu vert de principe à l’aide financière demandée par l’Irlande
22-11-2010


Le gouvernement irlandais a formulé une demande d’aide financière internationale à l’issue d’un conseil de gouvernement qui s’est tenu le dimanche 21 novembre 2010. Le soir même, les ministres des Finances de la zone Euro et de l'UE tenaient une conférence téléphonique et validaient le principe d’un déclenchement du mécanisme de soutien mis en place au printemps 2011 à la suite de la crise grecque.

Cette décision intervient après l’arrivée à Dublin, le 18 novembre 2010, d’une mission d’experts de la Commission européenne, de la BCE et du FMI à Dublin. Le 16 novembre 2010, les ministres des Finances de la zone Euro s’étaient dits prêts à intervenir pour garantir la stabilité financière de la zone euro. Ne manquait plus que la décision de l’Irlande de faire appel à cette main tendue.

Saluant la demande introduite par le gouvernement irlandais, les ministres estiment dans un communiqué être "d'accord avec la Commission et la BCE pour dire qu'une aide à l'Irlande est justifiée pour sauvegarder la stabilité financière dans l'UE et dans la zone euro".

L'aide européenne, qui se fera dans le cadre d'un programme-conjoint UE-FMI, "devrait être financée par le mécanisme européen de stabilisation financière", une enveloppe de prêts allant jusqu'à 60 milliards d'euros de prêts garantis par le budget de l'UE, "et le Fonds européen de stabilité financière" (EFSF), qui permet des garanties des pays de la zone euro pouvant aller jusqu'à 440 milliards d'euros pour emprunter sur les marchés et aider des pays en difficulté financière.

Le communiqué précise qu’il sera "possible" que ces aides soient "complétées par des prêts bilatéraux" d'Etats de l'UE. Le Royaume-Uni et la Suède, qui ne sont pas membres de la zone euro, "ont déjà indiqué" qu'ils "se tiennent prêts à envisager un prêt bilatéral" à l'Irlande en complément, est-il en effet indiqué.

Le ministre britannique des Finances, Georges Osborne, a annoncé au lendemain de ce feu vert européen que le Royaume-Uni allait fournir dans ce cadre un prêt bilatéral d'environ 7 milliards de livres, soit 8 milliards d'euros, à l’Irlande.

Quant à la Suède, elle envisage, selon Anders Borg, son ministre des Finances, un prêt bilatéral à l'Irlande de 5 à 10 milliards de couronnes, soit entre 530 millions et 1,06 milliard d'euros qui viendrait s’ajouter à l'aide financière de l’UE et du FMI.

Comme ce fut le cas pour la Grèce, l'aide européenne sera conditionnée à un "programme ferme" qui "sera négocié par la Commission et le FMI avec les autorités irlandaises, en liaison avec la BCE". 

Ce programme "répondra aux défis budgétaires de l'économie irlandaise d'une manière décisive", assurent les ministres. Il s'appuiera sur "l'ajustement budgétaire et les réformes structurelles" prévus dans un nouveau plan de rigueur, préalable à l'aide internationale, qui sera annoncé en début de semaine par les autorités irlandaises. Ces mesures d'austérité visent à économiser 15 milliards d'euros sur quatre ans, soit près de 10 % de l'ensemble du produit intérieur brut (PIB) irlandais.

Le programme "inclura aussi un Fond pour les besoins potentiels à venir en capital du secteur bancaire", qui aidera à recapitaliser les banques irlandaises qui auraient besoin d'argent frais. Par ailleurs, un "vaste ensemble de mesures", notamment de "restructuration du secteur bancaire" contribuera à "assurer que le système bancaire remplit son rôle dans le fonctionnement de l'économie", assurent les ministres.

La BCE a salué tant la demande irlandaise que la réponse de la commission et des ministres des Finances. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a lui aussi "salué" par voie de communiqué "la réponse de l'Union européenne et des Etats membres de la zone euro à la demande d'aide financière du gouvernement irlandais afin de garantir la stabilité financière". "A la demande des autorités irlandaises, le FMI est prêt à participer à cet effort, y compris à travers un prêt sur plusieurs années", a-t-il par ailleurs assuré.

Le montant de cette aide financière n’est pas encore déterminé, ce qui sera fait au cours des négociations entre le gouvernement irlandais et la Commission, la BCE et le FMI, mais il serait, selon différentes agence de presse, de l’ordre de 80 ou 90 milliards d’euros. Jean-Claude Juncker a déclaré sur les ondes de RTL Radio Lëtzebuerg qu’il ne devrait a priori pas dépasser les 100 milliards d’euros.