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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
L’OGBL met en garde contre le "pacte de compétitivité" discuté lors du Conseil européen du 4 février
"Si ce pacte devait être mis en œuvre, il conduirait à l’appauvrissement d’une grande partie des citoyens européens." 
08-02-2011


OGBLDans un communiqué diffusé le 7 février 2011, le syndicat luxembourgeois OGBL pose la question si le "pacte de compétitivité germano-français" n’est pas "une attaque coordonnée contre nos salaires, pensions et acquis sociaux".

L’OGBL met en exergue les points avec lesquels il est en désaccord lors des discussions le 4 février entre chefs d’Etat et de gouvernement européens au sujet de l’assainissement des finances publiques et la réduction de la dette publique dans l’UE. L’abolition de l’indexation des salaires, la hausse de l’âge de départ à la retraite à 67 ans, la politique salariale et la fixation d’un seuil maximal pour la dette publique dans les constitutions des Etats membres de l’UE ne sont pas acceptables pour le syndicat.

L’OGBL salue la position du Premier ministre Jean-Claude Juncker qui a défendu l’indexation des salaires et l’autonomie des négociations salariales. Mais le syndicat pense que la France et l’Allemagne vont revenir à la charge pour "faire passer une politique qui n’accorde plus guère de libertés démocratiques aux parlements et gouvernements des pays en question."

L’OGBL, en accord avec la Confédération européenne des syndicats (CES),  constate que l’argument de la compétitivité est d’abord utilisée "pour justifier partout en Europe des immixtions dans les négociations salariales afin de faire passer sous la contrainte des baisses de salaires, pour faire tomber les systèmes d’indexation des salaires au Luxembourg, en Belgique et au Portugal et pour affaiblir les systèmes de pensions basés sur le  principe de solidarité." Et d’ajouter : "Si ce pacte devait être mis en œuvre, il conduirait à l’appauvrissement d’une grande partie des citoyens européens."

Le pacte de compétitivité prôné par la France et l’Allemagne va pour l’OGBL de pair avec l’introduction du semestre européen. Cette pratique, que l’OGBL entend comme un examen des grandes orientations budgétaires des Etats membres par la Commission et leurs pairs avant que ces chiffres ne soient soumis aux parlements nationaux, est considéré par le syndicat comme "une attaque contre la souveraineté démocratique des parlements".