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Economie, finances et monnaie
L’Eurogroupe suit de près l’accélération de l’inflation et peaufine les mécanismes pour assurer la stabilité financière de la zone euro
14-03-2011


Les ministres des Finances des pays membres de la zone Euro se sont réunis le 14 mars 2011 à Bruxelles sous la présidence de Jean-Claude Juncker. Ils ont fait le point sur la situation économique actuelle ainsi que sur les développements récents en matière de stabilité financière. Trois jours après la réunion informelle des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de la zone Euro, ils ont continué leurs travaux en vue de la mise en place d’une réponse globale pour assurer la stabilité financière de la zone Euro qui doit être décidée lors du Conseil européen des 24 et 25 mars 2011.

La situation économique sous le signe de l’inflation

Jean-Claude Juncker, Eurogroupe du 14 mars 2011Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord lundi pour "surveiller de très près" l'accélération de l'inflation, due notamment à la montée des prix de l’énergie, a annoncé le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à l’issue de la réunion. Ces derniers temps, a-t-il continué, "nous avons assisté à une hausse considérable, reflétant en première ligne le renchérissement des matières premières".

"Nous sommes tout à fait conscients qu'il est très important d'éviter des effets de second tour", c'est-à-dire une augmentation générale des prix et des salaires, "qui pourraient produire des tensions inflationnistes généralisées à moyen terme", a-t-il ajouté.

L'inflation a encore accéléré en février dans la zone euro, à 2,4 % sur un an après 2,3 % en janvier, soit au-dessus de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de la stabilité des prix dans la zone euro, qui vise sur le moyen terme une inflation légèrement inférieure à 2 %. C'est désormais le troisième mois consécutif où elle est supérieure à ce seuil. L'inflation, dopée notamment par la hausse des prix de l'énergie, est à son plus haut niveau dans la zone euro depuis octobre 2008, où elle avait atteint 3,2 %.

Jean-Claude Juncker a par ailleurs indiqué qu'"un risque particulier pour la croissance" s'était "récemment présenté, lié à situation dans la région nord-africaine et le dans le Moyen-Orient". "Nous allons continuer à surveiller la situation de très près et nous prendrons toutes les mesures possibles au niveau européen et global", a-t-il dit.

Divergences entre les ministres des Finances de la zone euro sur les moyens d'augmenter le Fonds d'aide

Lors de la conférence de presse à l’issue de la réunion de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a admis qu’il existait encore certaines divergences entre les Etats membres sur les moyens d'augmenter la capacité de prêt de leur Fonds de soutien à 440 milliards d'euros et que le sujet devait "être discuté plus avant". Les débats ont porté entre autres « sur la technique pour assurer la capacité effective de 440 milliards d'euros" promise au dispositif suite aux décisions de la réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro du 11 mars 2011 et que leurs ministres des Finances doivent mettre en œuvre. "Mon sentiment personnel est que cela sera fait par des garanties. Et ensuite nous devons discuter du rythme de cette augmentation", a-t-il révélé.

"Vu l'importance des discussions en cours, vu la technicité des dossiers, et la nécessité d'aboutir à une solution cohérente et durable", et "après avoir émis un certain nombre d'options" et constaté des "divergences de vue entre les Etats" de la zone euro, Jean-Claude Juncker a décidé de "reconvoquer l'Eurogroupe" le lundi 21 mars 2011, en ajoutant que "les divergences ne sont pas larges, elles sont minimes".

Paquet législatif de la Commission sur la gouvernance économique

Le paquet de 6 propositions législatives de la Commission sur la gouvernance économique contient également des aspects qui doivent encore être discutées. Ainsi Marianne Truttmann, la correspondante du Luxemburger Wort à Bruxelles, rapporte que la question de l’emploi des amendes que les pays de la zone euro devraient payer dans le cadre de procédures de déficit budgétaire excessif n’est pas encore éclaircie. D’autre part, elle rapporte des propos de Jean-Claude Juncker selon lesquels les pays du Benelux ont réussi à redresser la barre en ce qui concerne l’automaticité des sanctions dans le cadre d’un pacte de stabilité renforcé. Avec leurs propositions dites de Deauville, la France et l’Allemagne voulaient confier cette tâche non à la Commission, mais aux Etats membres votant à la majorité qualifiée. Cette approche est depuis lors l’objet de critiques de la Banque centrale européenne. L’accord en vue prévoirait que les Etats membres devraient motiver le refus de sanctions imposées par la Commission par écrit.        

Le problème des taux d’intérêts pratiqués à l’égard de l’Irlande

Lors du sommet informel de la zone euro du 11 mars, Les conditions du plan de sauvetage pour l’Irlande n’avaient Luc Friedenavec son homologue italien, Giulio Tremonti, Eurogroupe, le 14 mars 2011 (source: Conseil)pas été assouplies pour l’Irlande, qui s’était opposée à la discussion sur une assiette commune de la fiscalité des entreprises qui pourrait entraîner une hausse de sa fiscalité sur les sociétés. Le 14 mars, Jean-Claude Juncker, a fait un signe d'ouverture lundi en soulignant que "certaines avancées doivent être menées en ce qui concerne le taux d'intérêt pour l'Irlande". Le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, a estimé de son côté qu'à part une hausse du taux d'impôt sur les sociétés, "d'autres options (de contreparties) devraient être explorées". "La fiscalité n'est pas un aspect qui est harmonisé en Europe, donc je pense que nous devons respecter certaines traditions nationales", a-t-il dit.