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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
OGBL et LCGB demandent "une gouvernance économique positive et non un système basé sur le dumping salarial"
09-03-2011


A l’approche de la réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro du 11 mars 2011, les débats sur la gouvernance économique continue de battre leur plein. La Chambre des députés a d’ailleurs tenu un débat d’orientation sur la question le 8 mars 2011 tandis que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, venait le même jour insister auprès des parlementaires européens sur l’importance du pacte de compétitivité pourtant très controversé au Luxembourg comme ailleurs en Europe.Secec

Du côté des syndicats, on s’inquiète du fait que le paquet législatif proposé par la Commission européenne sur la gouvernance économique ne soit discutée que "de manière très hâtive dans les institutions européennes pour éviter l’attention publique qu’elle mériterait". C’est le sens d’un communiqué diffusé le 9 mars 2011 par le secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB, le SECEC.

L’OGBL et le LCGB ont, rappelle le communiqué, toujours soutenu l’objectif visant à instaurer une gouvernance économique au sein de l’UE, basée sur la coordination économique des Etats Membres, la convergence sociale vers le haut et surtout une vraie solidarité entre les membres de l’Union Européenne. Cependant ils s’opposent "fermement à la méthode employée et aux actuelles propositions de la Commission et des membres du Conseil".

Dans une lettre ouverte datant du 9 février 2011, l’OGBL et le LCGB demandaient le soutien des députés européens luxembourgeois dans cette affaire. Un mois plus tard, ils annoncent n’avoir reçu qu’une seule réponse, et ils précisent que cette dernière leur "fait craindre le pire" de la part d’élus qui "favorisent l’approche économique néolibérale au dépens du bien commun de leurs propres citoyens".

Selon les deux syndicats, les propositions législatives visent dans leur forme actuelle à exercer une pression à la baisse sur les salaires, en visant notamment à éliminer les systèmes d’indexations salariales. D’après eux, elles donneraient le pouvoir à l’UE de sanctionner les Etats membres dont les salaires ne seraient pas jugés assez "compétitifs". En outre, les propositions actuelles menacent selon les syndicats les acquis sociaux, notamment en matière de retraite, avec l’augmentation de l’âge et du niveau de revenu des futurs pensionnés.

Pour le mouvement syndical, le non respect de l’autonomie des partenaires sociaux, notamment en ce qui concerne les négociations collectives, est inacceptable. "La notion même de l’Europe sociale est de plus en plus menacée", poursuivent-ils.

Dans leur communiqué, OGBL et LCGB rappellent que ce ne sont pas les salaires qui sont à l’origine de la crise, mais que ce sont les banques qui en sont l’épicentre. Pourtant, déplorent-ils, "le fardeau d’ajustement est maintenant placé sur les épaules des travailleurs et sur leurs salaires". Et de revenir à la charge pour souligner que "le système d’indexation des salaires en vigueur notamment en Belgique et au Luxembourg n’est sûrement pas à l’origine de la crise qui secoue actuellement la planète".

L’OGBL et le LCGB demandent "une gouvernance économique positive et non un système basé sur le dumping salarial". Pour eux, l’Europe a besoin de placer la croissance, la formation, la recherche et le pouvoir d’achat au cœur même de la gouvernance économique. L’OGBL et le LCGB soutiennent la demande des syndicats européens visant à instaurer des taxes sur les transactions financières, des euro-obligations, ainsi qu’un programme européen pour l’emploi des jeunes, durement touchés par la crise.