Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie
"Le retour à la drachme n’est pas une option, ni pour la Grèce, ni pour la zone euro dans son ensemble", a déclaré Jean-Claude Juncker sur les ondes de NDR Info
04-01-2012


En juin 2011, Jean-Claude Juncker avait dit au sujet de la Grèce qu’il n’y aurait pas de faillite. C’est en lui rappelant ses propos que la journaliste Birgit Langhammer de la radio NDR Info a introduit son entretien avec le président de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois le 4 janvier 2012. Et il ne tient pas à revenir sur ses paroles NDR Infod’alors "car il n’y a pas eu de faillite, car nous avons mis en place tous les moyens et instruments pour venir à bout de la situation grecque". Selon Jean-Claude Juncker, "la situation reste difficile en Grèce, ainsi que dans d’autres pays, mais la solution grecque reste cependant réalisable".

Alors qu’un accord avec les créanciers sur l’effacement d’une partie de la dette grecque est attendu fébrilement, la situation n’est pas aisée à Athènes. Ainsi, le Premier ministre Lucas Papademos a-t-il mis en garde le 4 janvier 2012 en fin de journée contre un risque de "défaut incontrôlé en mars" faute d’accord avec les partenaires sociaux sur la réduction des coûts du travail pour stimuler la compétitivité. "Nous ne pouvons pas escompter que d'autres Etats de l'Union européenne et les organisations internationales continuent à soutenir financièrement un pays qui ne s'adapte pas à la réalité et ne traite pas ses problèmes", a relevé Lucas Papademos.

L’enjeu de ces discussions n’est pas moins que la mise en œuvre du nouveau plan d’aide à la Grèce décidé fin octobre. Le 2 janvier 2012, le porte-parole du gouvernement grec, Pantelis Kapsis, avait ainsi indiqué sur les ondes de la radio Skaï que les négociations visant à débloquer le nouveau prêt s’annonçaient "très très difficiles". "Nous avons un énorme travail devant nous, et nous devons tous être à la hauteur de la tâche car il n'est absolument pas acquis que le danger soit passé", a-t-il insisté.

Faisant référence aux déclarations de ce porte-parole, Birgit Langhammer a évoqué la possibilité d’un retour à la drachme, seule alternative qui serait offerte faute de déblocage des fonds prévus dans le cadre du nouveau plan d’aide. Mais sur ce point, Jean-Claude Juncker est ferme : "le retour à la drachme n’est pas une option, ni pour la Grèce, ni pour la zone euro dans son ensemble". Un point de vue partagé selon lui par le gouvernement grec. "Je ne dis pas que la Grèce n’a plus de problème", explique Jean-Claude Juncker qui précise que les détails du second plan d’aide à la Grèce seront précisés dans les prochaines semaines. 

Interpellé sur l’indécision des chefs d’Etat et de gouvernement dans la crise, Jean-Claude Juncker relativise la lenteur présumée des décisions prises au niveau européen : la prise de décision a été extraordinairement rapide au cours des 18 derniers mois, estime-t-il en effet au regard de sa longue expérience de la politique européenne. Il admet cependant que les processus décisionnels ont été trop longs, que les décisions sont tombées trop tard et que l’hésitation a été trop forte dans certaines capitales. "Mais nous avons pris en décembre des décisions qui laissent clairement entrevoir la voie à suivre pour résoudre la question grecque", affirme le président de l’Eurogroupe. "Je pense qu'à la fin de l'année 2012, qui sera une année décisive, il apparaîtra clairement que les décisions qui auront été prises nous auront rapprochés de notre but", conclut Jean-Claude Juncker.

Invité à commenter les négociations menées par le gouvernement grec avec ses créanciers privés, Jean-Claude Juncker explique qu’il est en contact régulier tant avec le gouvernement grec qu’avec les représentants des créanciers privés. "Tout ce que je peux dire, c’est que les discussions en cours arriveront bientôt à leur fin", déclare Jean-Claude Juncker qui confie que ce n’est pas parce qu’il n’y a rien dans les journaux à ce sujet que rien ne se passe.