Les ministres des Finances de la zone euro, que le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, avait invités le lundi 27 février, se sont réunis à Bruxelles le 1er mars 2012 juste avant l’ouverture du Conseil européen de mars.
Dans une déclaration diffusée à l’issue de la réunion, Jean-Claude Juncker rapporte qu’ils ont fait le point sur la mise en œuvre des actions demandées à la Grèce préalablement au déblocage du deuxième plan d’aide à ce pays. Et qu’ils ont constaté, au vu de l’évaluation menée par la troïka, que "la Grèce a fait suffisamment de progrès" en la matière : toute la législation requise a été adoptée par le Parlement et par le cabinet ministériel, et elle devrait être complétée rapidement par des actes d’exécution, observent-ils. Les ministres affichent ainsi leur satisfaction du fait que la Grèce s’est engagée dans une action législative rapide et déterminante en matière de consolidation budgétaire, d’administration fiscale, de réforme des pensions, de régulation et supervision du secteur financer et de réformes structurelles propices à la croissance. "Cela permettra à l’effort d’ajustement grec de retrouver la vigueur qui, combinée à une mise en œuvre rigoureuse du programme de mesures politiques liée au nouveau plan d’aide, constitue la base pour remettre sur la voie de la soutenabilité les finances publiques et l’économie de la Grèce", assure Jean-Claude Juncker dans cette déclaration. Le président de l’Eurogroupe annonce ainsi que la troïka va finaliser dans les prochains jours l’évaluation détaillée portant sur la qualité de la transposition dans la législation grecque des actions prioritaires requises.
Les ministres ont par conséquent autorisé l’EFSF à mettre en œuvre le mécanisme d’amélioration des modalités de garantie dans l’Eurosystème (Eurosystem collateral enhancement facility), ce qui va permettre à l’EFSF de lancer un programme de rachat pour l’éligibilité d’instruments négociables émis ou garantis par le gouvernement grec afin d’être utilisés comme collatéraux dans les opérations de politique monétaire de l’Eurosystème. Suite à la dégradation par S&P de la note de certaines obligations grecques le 27 février 2012, la BCE avaient en effet dû annoncer le lendemain qu’elle ne pourrait pas accepter, momentanément, comme garanties ces obligations notées "SD", pour "défaut partiel".
Les ministres se sont aussi entendus sur une facilité de garantie (backstop facility) pour la recapitalisation de banques grecques en cas de problèmes de stabilité financière. Ils ont par ailleurs autorisé l’émission d’obligations pour financer la contribution de la zone euro à l’opération d’échange des obligations détenues par les créanciers privés de la Grèce, le PSI, et le remboursement des intérêts courus sur les obligations du gouvernement grec
"L’Eurogroupe rappelle cependant que le succès du PSI avec une participation importante des créanciers privés et une évaluation finale positive des mesures prises par la Grèce sont des conditions nécessaires pour le versement des obligations de l’EFSF et pour du second programme d’aide", indique le communiqué. Les ministres, qui comptent sur une forte participation des créanciers privés de la Grèce à cette opération, affirment leur confiance dans le fait que les conditions fixées par les autorités grecques sont suffisamment attractives pour motiver les créanciers à participer en nombre au PSI.
Une nouvelle réunion de l'Eurogroupe, sous forme de conférence téléphonique, a été programmée pour le 9 mars, au lendemain de l'échéance de l'offre faite aux banques pour prendre une décision finale, selon le ministre allemand Wolfgang Schäuble.
"Globalement, il s'agit d'un pas en avant important vers le deuxième programme pour la Grèce", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, pour commenter ces décisions très techniques.