Le 24 mai 2012, le Parlement européen a voté à main levée une résolution sur la lutte contre le chômage des jeunes. Membre de la Commission de l'emploi et des affaires sociales, l'eurodéputé vert Claude Turmes explique, dans un communiqué de presse du même jour, que ce vote demande une "action rapide et décidée dans l'Union européenne contre le chômage des jeunes". Derrière le niveau élevé de ce dernier, se cache une "énorme bombe sociale", affirme l'écologiste.
"L'UE doit donner une priorité absolue à la lutte contre le chômage des jeunes, car son niveau élevé cache une énorme bombe sociale", estime Claude Turmes. Le communiqué de presse rappelle que, d'après les chiffres que vient de présenter l'Organisation internationale du travail, 75 millions d'individus âgés d'entre 15 et 24 ans sont sans emploi. Dans l'UE, le chômage des jeunes atteint 22 %. Au Luxembourg, il est avec 13,5 % à un "haut niveau".
Le parlement européen demande aux Etats membres d'utiliser les moyens déjà à disposition de la Commission européenne et d'introduire le concept de la "garantie pour les jeunes". Selon cette dernière idée, chère au ministre Nicolas Schmit qui l’a mise en avant dans un rapport rédigé pour le PSE, les jeunes chômeurs doivent se voir proposer un emploi ou une formation dans les quatre mois. L'Autriche a déjà introduit cette garantie, et le Luxembourg l’envisage très concrètement, et ces deux pays sont priés par les eurodéputés de partager leur expérience en la matière avec les autres Etats membres.
Le Parlement avait proposé dès 2010 que le Conseil et la Commission mettent en place une "garantie européenne pour la jeunesse" afin de donner à chaque jeune dans l'UE le droit à un emploi, à un apprentissage, à une formation complémentaire ou à un emploi combiné à une formation, s'il est resté sans travail quatre mois.
Dans la résolution adoptée le 24 mai, les députés se félicitent de la volonté de la Commission de présenter au Conseil une proposition sur cet instrument d'ici la fin de 2012 et demandent instamment aux États membres d'adopter les propositions d'ici la fin de l'année 2012.
Dans le texte adopté à main levée, les eurodéputés se félicitent de la communication de la Commission concernant l'initiative sur les perspectives d'emploi des jeunes mais "émet des doutes sérieux quant à la question de savoir si l'échelle des actions proposées est proportionnée à la gravité des crises de l'emploi des jeunes qui frappent actuellement de nombreux Etats membres".
La situation de l'emploi des jeunes est largement tributaire de la situation économique générale et les députés demandent instamment aux États membres de présenter un "plan européen d'investissement" pour stimuler une croissance inclusive et durable, génératrice d'emplois.
Le 30 janvier 2012, lors du Conseil européen, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a annoncé que 82 milliards d'euros, sur un budget total de 347 milliards d'euros des fonds structurels pour la période 2007-2013, ne sont pas encore attribués et pourraient être redéployés.
Dans leur résolution, les députés regrettent qu'après quatre années de crise, 82 milliards d'euros demeurent inutilisés. Ils exhortent la Commission à proposer en priorité de redéployer une partie substantielle de cet argent en faveur de projets pour les jeunes.
Ils demandent également à la Commission d'envisager d'accroître la part de l'UE dans le financement de projets cofinancés avec les gouvernements nationaux ou avec les huit pays les plus touchés par le chômage des jeunes (Lettonie, Lituanie, Slovaquie, Grèce, Espagne, Portugal, Irlande et Italie).
D'autre part, les eurodéputés "font pression sur la Commission européenne afin qu'elle présente un cadre européen pour l'amélioration des stages". Ce cadre doit définir des standards minimaux en rapport avec la sécurité sociale et le contenu pédagogique, "afin d'empêcher l'exploitation des jeunes", explique Claude Turmes. Le Parlement européen a fixé pour délai la fin de l'année.