A l’occasion de la 101e session de la Conférence internationale du Travail qui se tient les 11 et 12 juin 2012 à Genève, la question de l’emploi des jeunes a fait l’objet d’une discussion générale. Un sujet sur lequel le ministre luxembourgeois du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, Nicolas Schmit, a tenu à intervenir.
"En tant que ministre du travail d’un pays de l’Union européenne, je plaide avec d’autres pour que dans l’Union européenne l’emploi des jeunes devienne une vraie priorité, que chaque jeune sans emploi obtienne une garantie de se voir proposer dans les quatre mois un emploi, une formation ou l’accès à un programme de qualification", a expliqué Nicolas Schmit qui appelle à généraliser dans l’UE et au-delà la "garantie jeunes" introduite avec succès par certains pays européens. "Aucun responsable politique, aucun chef d’entreprise ne peut rester insensible à l’idée d’une génération perdue. Ce serait accepter que des vies soient brisées, des talents gâchés", a lancé le ministre. Il a rappelé que la majorité des jeunes au chômage sont peu qualifiés. "L’éducation, la formation et l’apprentissage doivent être promus et bénéficier de fonds supplémentaires", a donc plaidé le ministre luxembourgeois.
Aux yeux de Nicolas Schmit, "il ne peut être question pour la politique de vouloir inspirer confiance aux seuls marchés financiers tout en perdant la confiance des citoyens et tout particulièrement des jeunes". "Les politiques d’austérité ne sortiront pas l’Europe de la crise financière qui s’est transformée dans les pays les plus affectés en vraie crise sociale", a-t-il poursuivi, s’inquiétant du risque qu’elles font courir de "plonger tout un continent dans une récession, voire une dépression qui mène des millions d’hommes et de femmes au désespoir avec des conséquences politiques dangereuses". Pour Nicolas Schmit, "il aurait été nécessaire de prendre en compte pleinement les conséquences sociales et l’impact désastreux sur l’activité économique et l’emploi des politiques de consolidation trop brutales". Il regrette que "les calendriers d’assainissement imposés aux pays" ne l’aient pas fait.
"Il est donc urgent de changer de cap tout en réduisant le poids de la dette", a plaidé Nicolas Schmit, appelant de ses vœux "davantage de solidarité, notamment pour la création d’euro-obligations, ainsi que des politiques encourageant l’investissement et soutenant ainsi la croissance et la création d’emploi". Il considère que l’innovation écologique peut, à cet égard, être un gisement d’emplois nouveaux.