Le dernier atelier de la conférence sur le thème "Démocratie(s), Liberté(s) et Religion(s)" de l’Université du Luxembourg et du Collège des Bernardins a essayé de saisir les réalités de l’islamisme politique et ses effets sur l’émergence de nouveaux régimes politiques dans les pays arabes comme ses conséquences pour l’Europe. Nous rendons compte du premier exposé politique, le débat étant par la suite marqué par une grande confusion et par des diatribes islamophobes sur les autres questions liées à l’islam et l’Europe.
Amine Ait-Chaalal, professeur de science politique à l’Université Catholique de Louvain, directeur du Centre d'études des crises et conflits internationaux, a essayé d’expliquer pourquoi, après la révolution en Tunisie, ce sont les partis islamistes, Ennahda en tête, qui ont remporté les élections, alors que ce pays était considéré en Europe comme le plus séculier des pays arabes. Pour lui, cela n’a pas été une surprise. Il a indiqué huit raisons pour cette victoire :
Le soutien discret de l’Occident au régime du Bahreïn ou à Israël par rapport à l’Egypte n’a pas non plus amélioré les cartes de l’Occident, alors que la question palestinienne est pour Amine Ait-Chaalal "une question centrale pour les Arabes". S’y ajoutent les remous causés par l’affaire des réfugiés de Lampedusa, avec la fermeture des frontières Schengen entre la France et l’Italie, et la discussion sur les réfugiés de Tunisie, ressentie comme un rejet, le peu de soutien de la part de l’UE et l’absence du Service européen d’action extérieure (SEAE) et de la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, dans les pays arabes "où tout se dégrade".