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Institutions européennes - Citoyenneté, jumelages, mémoire
ALL Together – A l’occasion de l’Année européenne des Citoyens, fonctionnaires des institutions européennes et jeunes marginaux se préparent ensemble à courir l’ING Night Marathon Luxembourg
16-05-2013


Pour l’Année européenne des citoyens, qui doit être l’année de tous les citoyens, y compris des plus vulnérables, de ceux qui sont en marge de la société, la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg porte, avec le soutien du Ministère de la Santé du Luxembourg, un grand projet qui a pour titre "ALL Together". Le projet a été présenté à la presse le 16 mai 2013, en présence du ministre Mars Di Bartolomeo.Mars Di Bartolomeo et Georges Bingen présentant à la presse le projet ALL Together le 16 mai 2013

La date clef de cette initiative sera le 8 juin 2013, date du Night Marathon d’ING. Plus de 200 coureurs vont en effet participer à ce marathon très couru dans le cadre du projet. Pour les uns, il s’agira de fonctionnaires des institutions européennes à Luxembourg, accompagnés de quelques bénévoles et étudiants de l’Université du Luxembourg. Pour les autres, et c’est surtout eux que ciblent les organisateurs du projet, ce sont des jeunes actuellement en cure de désintoxication ou des sans-abris.

L’idée de ce projet qui combine sport et intégration sociale est venue de deux fonctionnaires des institutions européennes, Mario Galetto et Marco Artico. Ils ont trouvé tout naturellement le soutien de la Représentation de la Commission et du Ministère de la Santé, non sans avoir réussi à s’adjoindre les compétences et les précieux contacts des personnes de terrain qui accompagnent au quotidien ces jeunes et moins jeunes des marges au sein du Jugend- an Drogenhëllef et du Centre Thérapeutique de Manternach. Sans compter la coopération précieuse de l’association Steb by Step, qui organise le marathon, et des sponsors et bénévoles qui rendent le projet possible, par exemple en équipant les coureurs.

Ils seront 25 anciens toxicomanes, actuellement en cure, à courir, accompagnés par plus de 200 fonctionnaires et bénévoles. La plupart d’entre eux vont courir le "Team Run", mais ils seront six à participer au semi-marathon, et l’un d’entre eux se prépare même à courir le marathon. Pour ces jeunes gens, l’enjeu est grand. Habitués à être isolés dans les marges de la société, ils vont courir parmi les autres, ce qui est un des symboles forts du projet en termes d’intégration et de réinsertion.

Mais surtout, ils vont prouver qu’ils sont capables de se dépasser et de se tenir à l’objectif qu’ils se sont fixés. Car pour participer à ce grand événement, il faut se préparer. Loin de l’effet direct que procure la drogue, ils vont apprendre à goûter patiemment aux fruits de leurs efforts et de leurs entraînements. Ils vont découvrir aussi de nouvelles limites, comme ce fut le cas d’un jeune tellement motivé qu’il voulait courir chaque jour, au-delà du raisonnable. Et retrouver le chemin de la confiance en soi, ce qui est un des objectifs principaux des personnes qui, à l’image d’Arianne Moyse, les accompagnent dans leur lutte quotidienne contre l’emprise de la drogue.

C’est là que la mobilisation des fonctionnaires européens apparaît essentielle. Car il ne s’agit pas seulement de courir ensemble le jour J, sous le même maillot et le même mot d’ordre. Il s’agit aussi de se préparer ensemble au travers d’entraînements communs qui sont l’occasion pour les uns de faire leurs preuves, pour les autres de s’intégrer au Luxembourg par un acte de solidarité, et pour tous de se rencontrer et de contribuer ainsi à changer le regard de la société sur les toxicomanes et les sans-abris.

Le projet a suscité un tel enthousiasme au sein des institutions que les organisateurs se sont vus obliger de refuser des candidats à la course. Car il ne faut pas perdre de vue que l’ING Night Marathon est un événement sportif très couru et que ses organisateurs sont obligés de fixer des quotas d’inscription.

Le même jour, les sans-abris impliqués dans le projet vont pour leur part participer au tournoi de football organisé à Gasperich par FC Europa. Ils préféraient en effet jouer au football que courir, mais ils n’en passent pas moins par la case entraînement, qui a d’ores et déjà commencé.

Arianne Moyse, Mars Di Bartolomeo, Georges Bingen, Marco Artico, Mario Galetto et Erich François ont présenté à la presse le projet ALL Together le 16 mai 2013Pour tous les initiateurs du projet, il importe que cette initiative s’inscrive dans la continuité. Et leur ambition est de faire en sorte que ces participants, une fois sortis de cure, puissent continuer à courir en participant par exemple à des événements ailleurs dans la Grande Région. Le réseautage est déjà en marche à cette fin. Les organisateurs du projet imaginent aussi qu’ils pourraient venir témoigner dans les écoles de leur expérience, donnant ainsi au projet une dimension de prévention qui est précieuse. Car ils entendent s’appuyer sur les partenaires et sponsors pour les aider à retrouver le chemin du travail ou de l’école. Il faut aussi penser aux suivants, car les centres thérapeutiques continuent d’accueillir de nouveaux "clients" qui pourront eux aussi s’accrocher à cet objectif à la fois sportif et social pour avancer dans leur cheminement.

Et puis, au-delà encore, l’idée de Marco Antico et Mario Galetto est de développer le projet à l’échelle de toute l’UE, avec pourquoi pas la possibilité d’envoyer des étudiants de l’Université en stage à l’étranger, ou d’organiser des échanges thérapeutiques. Sans oublier les anciens toxicomanes qui pourraient trouver une meilleure chance ailleurs que dans le petit Grand-Duché où il est si facile de se retrouver face à ses vieux démons au coin de la première rue. Une façon d’offrir à ceux qui n’en auraient pas les moyens la chance de vivre la libre circulation qui est un des grands acquis du projet européen.