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Lancement officiel à Luxembourg de 2013 Année européenne des citoyens
22-02-2013


2013, Année européenne des citoyensL’Année européenne des citoyens a été officiellement lancée au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue le 22 février 2013 à la maison de l’Europe en présence du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, et de l’eurodéputé libéral Charles Goerens.

Pour Jean Asselborn, les objectifs de cette année thématique sont trois : faire connaître aux citoyens leurs droits et devoirs, tenir des débats pour stimuler la participation civique et s’interroger sur l’identité européenne. Il a placé cette thématique dans le cadre de la feuille de route de Herman Van Rompuy "Vers une véritable Union économique et monétaire" qui se décline en quatre volets : une union bancaire, une union budgétaire, une union économique, et en quatrième lieu une union dotée d’une vraie légitimité démocratique. Le ministre a félicité l’Alliance 2013 et ses initiatives présentées à la presse le 29 janvier 2013 et il s’est engagé à débloquer de modestes fonds pour la soutenir dans ses activités.

Il y a 20 ans déjà que le traité de Maastricht a consacré la citoyenneté européenne basée sur les quatre grandes libertés, dont celle de la libre circulation des personnes, le droit de vote actif et passif pour les élections européennes et communales dans les pays de résidence, et la protection consulaire des citoyens européens par toutes les représentations d’un Etat membre. Sans traité de Maastricht, le Luxembourg n’aurait pas introduit le droit de vote pour les citoyens européens, a admis Jean Asselborn, et en ce qui concerne la protection consulaire, il a regretté qu’un Etat membre "grand et insulaire" freine les progrès substantiels dans la mise en œuvre de ce droit.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, entouré par l'eurodéputé Charles Goerens (à gauche) et le chef de la représentation de la Commission à Luxembourg, Georges Bingen, lors du lancement de 2013 Année européenne des citoyensUne nouvelle expression des droits des citoyens et qui a été introduite par le traité de Lisbonne est l’initiative citoyenne européenne. Jean Asselborn a fait allusion à celle sur le droit à l’eau, qui, ayant dépassé le million de signataires, devrait être discutée par la Commission dans les prochains mois afin de voir s’il faudra lui donner suite.

Le citoyen est aussi, selon le chef de la diplomatie, concerné par la question de la subsidiarité. Les présidents des parlements des fondateurs de l’UE se sont à cette fin rencontrés début janvier 2013 à Luxembourg pour lancer les travaux sur la mise en place "d'une conférence réunissant les représentants des commissions concernées du Parlement européen et les représentants des commissions concernées des parlements nationaux afin de débattre des politiques budgétaires et d'autres questions régies par "le traité de Lisbonne, comme l’article 13 de ce traité le demande.

Finalement, Jean Asselborn a, comme il l’avait déjà fait au Collège d’Europe de Bruges le 19 février dernier, mis en garde contre le nationalisme en Europe, car "tout nationalisme est dirigé contre l’UE, et tout euroscepticisme se transforme fatalement en nationalisme". Les Luxembourgeois ne pourront demeurer ce qu’ils sont, comme le dit leur devise nationale, que dans le cadre d’une Europe intégrée.

Charles Goerens a enchaîné en évoquant la grande défiance des citoyens à l’égard de l’UE sans que ceux-ci se situent dans le camp des eurosceptiques. Les économies budgétaires au niveau européen prônées par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du dernier Conseil européen veulent imposer une austérité de 7 ans à l’UE et une diminution de son budget, alors qu’aucun Etat membre n’agit pareillement chez lui. "C’est inacceptable", pense le député européen.

Un autre aspect qu’il a abordé a été le déficit démocratique dans l’UE. Charles Goerens a évoqué les actes délégués qui permettent théoriquement à la Commission de prendre des décisions stratégiques sous couvert d’adaptation purement technique des textes législatifs européens en vigueur. Le Parlement européen bataille maintenant pour avoir son mot à dire dans ce type de processus de décision. Reste l’écueil que les citoyens européens ne savent plus qui prime en Europe : les banques ou les pouvoirs politiques. L’année 2013 est donc pour lui l’opportunité de restaurer la primauté du politique sur le pouvoir des banques.

Georges Bingen, représentant de la Commission européenne, a ensuite évoqué le programme provisoire pour le Luxembourg de l’Année européenne des citoyens et pointé une date importante : le 9 mai 2013, date à laquelle la Commission adoptera son rapport sur la citoyenneté, à l’instar de celui de 2010. A l’époque, il était cependant moins question de démocratie dans ce rapport, que de mesures censées simplifier la tâche des citoyens qui, dans le cadre de l'exercice des droits que leur confère l'Union, souhaitaient se marier, acheter une maison ou immatriculer une voiture dans un autre pays de l'UE. Par ailleurs, la Commission était guidée par le souci de stimuler la croissance, la compétitivité et le progrès social, le pacte pour le marché unique et demandait l'adoption de mesures visant à faciliter la vie de tous les acteurs du marché - les entreprises, les consommateurs et les travailleurs.