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Elections européennes
Corinne Cahen lance la campagne d’information et de sensibilisation concernant l’inscription des non-Luxembourgeois sur les listes électorales dans le cadre des élections européennes de 2014
21-01-2014


jepeuxvoterLa nouvelle ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, a présenté le 21 janvier 2014 dans les locaux de l’OLAI (Office luxembourgeois d’accueil et d’intégration) "la campagne d’information et de sensibilisation concernant l’inscription des non-Luxembourgeois sur les listes électorales dans le cadre des élections européennes de 2014".

Cette campagne vise  à inciter tous les ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne non-luxembourgeois, qui sont domiciliés au Grand-Duché, à s’inscrire sur les listes électorales avant le 28 février 2014 (c’est-à-dire au plus tard le jeudi 27 février 2014). Car, avec la toute récente loi du 17 décembre 2013 portant modification de la loi électorale qui a supprimé la condition de durée de résidence, plus besoin de devoir résider au Grand-Duché de Luxembourg depuis deux ans pour pouvoir participer aux élections européennes. Il suffit de résider au Luxembourg et de s’être inscrit sur les listes électorales avant l’échéance du 28 février. 

Pour la ministre, entourée par la directrice de l’OLAI, Christiane Martin, et la députée européenne et questeur du Parlement européen, Astrid Lulling, s’inscrire comme électeur est "important pour l’intégration, car qui s’intéresse à la vie politique dans son pays d’accueil s’intéresse à la vie tout court dans ce pays". 

Les pierres angulaires de la campagne "Je peux voter"

La campagne est placée sous le slogan "JE PEUX VOTER, DONC JE M’INSCRIS".

Le message principal est celui qu’aux élections européennes de 2014, tous les ressortissants de l’Union européenne pourront voter au Luxembourg à condition de s’inscrire sur les listes électorales au plus tard le 27 février 2014.

La campagne essaie de répondre à des questions de base : "Pourquoi voter ?", en expliquant  l’importance des décisions du Parlement européen dans la vie de tous les jours ; "qui peut voter ?" ; "comment s’inscrire sur les listes électorales ?" ; "comment voter ?"

campagne-elections-europeennes-inscription-corinne-cahen-140121La campagne se base essentiellement sur les moyens de communication entre autres sur un dépliant traduit dans les 23 langues officielles de l’UE qui répond aux grandes questions de base, sur un site Internet, www.jepeuxvoter.lu, qui donne des informations plus détaillées en 4 langues (allemand, français, anglais, portugais). Des "kakémonos" seront suspendus dans les rues piétonnes de la ville de Luxembourg au cours du mois de février 2014. Un spot réalisé par le bureau d’information au Luxembourg du Parlement européen passera par les cinémas.

L’OLAI a en outre pris contact avec le ministère de l’Intérieur en vue d’organiser une Journée nationale de l’inscription dans les communes le 8 février 2014 et de sensibiliser les communes à l’intérêt de prolonger leurs heures d’ouverture.

L’OLAI soutient par ailleurs financièrement et au niveau logistique les associations et communes qui veulent réaliser des actions de sensibilisation ciblées, mais complémentaires à la campagne nationale, estimant que les associations et les communes (et notamment les commissions consultatives communales d’intégration CCCI) sont beaucoup plus proches du public cible, connaissent mieux leurs besoins et sont plus aptes à diffuser le message auprès de toutes les communautés composant la population du Luxembourg. Des séances d’information ou des conférences, des envois de lettres personnalisées par les communes dans différentes langues, une aide administrative dans la démarche d'inscription et des émissions de radio, s’inscrivent en outre dans ce contexte. Un  parti politique a d’ores et déjà prévu cinq réunions dans cinq langues différentes pour "former" des "ambassadeurs" et les inciter à faire la promotion de l'inscription sur les listes électorales auprès de leur communauté.

L’ensemble des moyens de sensibilisation développés au niveau national sont mis gratuitement à disposition des associations et communes. Le dépliant permet même aux associations/communes d’ajouter leur propre logo pour communiquer en leur nom.

L’OLAI a en outre lancé une "formation de multiplicateurs" pour former les membres des associations et des commissions consultatives et leur proposer une connaissance approfondie de la législation, des outils de communication, des pistes de réflexion et un échange de bonnes pratiques en matière d’incitation des étrangers à s’inscrire sur les listes électorales.

Un bilan de la campagne sera présenté avant les élections européennes du 25 mai 2014.

En 2009, lors des dernières élections européennes, 17 579 électeurs ressortissants d’autres pays de l’UE étaient inscrits sur les listes électorales, par rapport aux 222 435 électeurs luxembourgeois, ce qui faisait que sur un total de 240 014 électeurs, les autres ressortissants de l’UE constituaient 7,3 % de l’électorat. Le taux d’inscription "approché" des étrangers avait été de 11,5 % par rapport à l’électorat étranger potentiel. En 10 ans, entre 1999 et 2009, le nombre des inscrits avait augmenté de 80 %, et de 50 % entre les élections de 2004 et de 2009. Le poids de l’électorat "étranger" aux élections européennes était passé entre 1999 et 2009 de 4,1 % à 7,3 %.

Difficile participation

campagne-elections-europeennes-inscription-astrid-lulling-140121Intervenant comme questeur du Parlement européen, Astrid Lulling a rapporté que le Parlement européen fait quant à lui campagne pour que les électeurs participent aux élections européennes et s’inscrivent donc dans leur pays. Elle a souligné à quel point la participation aux élections européennes diminuait dans un contexte d’euroscepticisme croissant qu’il s’agit pour elle de combattre en expliquant les pouvoirs et les compétences du Parlement européen, ainsi que son influence sur la vie politique et le quotidien des Etats membres.     

En effet, le taux de participation au niveau européen connaît une baisse continue depuis les premières élections au suffrage universel de 1979. En juin 2009, la participation avait été,  selon les estimations publiées sur le site du Parlement européen, de 43,39 %. En 2004, le taux de participation atteignait 45,47 %, tandis qu’il frôlait les 62 % en 1979. En Slovaquie, moins de 20 % des électeurs s’étaient rendus aux urnes, en Lituanie, le taux de participation avait atteint 20,54 % tandis qu’il oscillait en République Tchèque, en Pologne et en Roumanie entre 25 et 27,5 %. Au Luxembourg, il atteignait 91 %, mais comme en Belgique, le vote y est obligatoire. 

Astrid Lulling a pour sa part cité la très faible participation des citoyens croates aux élections européennes dans ce pays en avril 2013, dont le pays a rejoint l’UE en juillet 2013. Ceux-ci n’avaient été que 20,84 % à participer le 14 avril 2013 au scrutin pour élire pour la toute première fois les douze eurodéputés qui les représentent actuellement au Parlement européen, un chiffre donc bien en-deçà du taux moyen de participation de 43,39 %, déjà particulièrement bas, aux élections européennes de 2009. Déjà, lorsqu’il s’était agi de dire "oui" le 22 janvier 2012 à l'adhésion de leur pays à l'Union européenne lors d’un référendum, seuls 43,6 % des Croates avaient voté. Comme le "oui" avait recueilli 66 % des voix, cela voulait dire qu’en fait, 28,7 % seulement des Croates en âge de voter avaient donné leur voix en faveur de l’adhésion de l’UE.

Selon Astrid Lulling, la plupart des fonctionnaires européens préfèrent voter pour les candidats de leurs pays, sauf peut-être ceux qui ne peuvent pas voter dans leur pays. Pour elle, le vote obligatoire qui a cours au Luxembourg constitue aussi un obstacle psychologique à l’inscription.