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Commerce extérieur - Politique étrangère et de défense
Face à l’embargo russe, la Commission européenne a adopté un nouveau dispositif plus ciblé à hauteur de 165 millions en faveur des fruits et légumes périssables
30-09-2014


Concombres et tomates en crise (source: Consilium)La Commission européenne a adopté le 30 septembre 2014 des aides supplémentaires à hauteur de 165 millions en faveur des fruits et légumes périssables pour faire face à l’embargo russe décrété le 7 août 2014 sur les importations agricoles de l’UE. Le programme porte sur le retrait du marché des volumes excédentaires et vient s’ajouter à une mesure de soutien de 125 millions d’euros pour les fruits et légumes annoncée en août. La Commission avait aussi adopté des mesures de soutien pour le secteur laitier qui consistaient à financer le stockage temporaire de certains produits laitiers ainsi que des campagnes de promotion.

Confrontée à des surenchères de demandes polonaises et italiennes d'indemnisations, dépassant de loin les volumes normalement exportés par ces pays vers la Russie, la Commission avait dû suspendre le 10 septembre 2014 le premier dispositif de soutien au secteur maraîcher. Le 23 septembre 2014, elle a également stoppé les mesures de soutien aux producteurs de fromages "suite d’une augmentation disproportionnée de l'intérêt pour cette mesure de la part de producteurs de fromages dans certaines régions qui, traditionnellement, n'exportent pas d'importantes quantités de produits vers la Russie".

Une annexe précise les volumes éligibles dans les différents États membres

Afin de mieux cibler les interventions, le nouveau dispositif comprend une annexe précisant les volumes éligibles dans les différents États membres ainsi que des montants spécifiques par catégorie de produits, explique la Commission dans un communiqué. Elle ajoute que ces volumes sont fondés sur les volumes d’exportation des trois dernières années à la même période et qu’une déduction sera faite des montants se rapportant aux volumes ayant déjà fait l'objet d'une demande dans le cadre du premier dispositif de 125 millions d’euros. Réclamé par l'Espagne, l'Italie et la Grèce pour prendre en compte leurs productions d'oranges, mandarines et clémentines à l'approche de la saison des récoltes, le nouveau dispositif va pour la première fois prendre en compte cette catégorie de fruits.

Le mécanisme retenu prévoit d'accroître de 5 % à 10 % le volume des produits pouvant être retirés du marché et d'indemniser les producteurs dans une fourchette de 50 % à 100 % du prix, selon que le produit est commercialisé sous une autre forme, n'est pas récolté ou est distribué gratuitement. Le programme, qui sera d’application jusqu’à la fin de l’année, comprend une annexe précisant des volumes ventilés en 4 catégories de produits pour les 12 pays qui, en moyenne, de 2011 à 2013, ont exporté la majeure partie de leurs fruits et légumes vers la Russie au cours de la période de septembre à décembre (septembre à mars pour certains fruits). Les quatre produits sont :

  • pommes et poires;
  • agrumes: oranges, mandarines et clémentines;
  • autres légumes: carottes, concombres, piments doux ou poivrons et tomates;
  • autres fruits: kiwis, prunes et raisins de table.

La Belgique et l'Italie doivent ainsi être les premiers bénéficiaires des nouveaux fonds pour les pommes et poires, l'Italie pour le raisin et les prunes, et l'Espagne à la fois pour les tomates, carottes, poivrons et concombres et pour les agrumes. La France pourra réclamer des soutiens essentiellement pour les pommes et poires. Une autorisation de retrait pour 3 000 tonnes de produits supplémentaires est en sus accordée à chacun des 28 Etats membres.

Le ministre polonais de l’Economie reproche à l’Union de vouloir "gagner du temps"

Le ministre polonais de l’Economie, Janusz Piechocinski, qui est également président du parti des paysans PLS, a reproché à l’Union de vouloir "gagner du temps" en retardant l’indemnisation des paysans et de ne pas comprendre que l’agriculture à la frontière de l’est de l’UE, dont la polonaise, a enregistré "le plus grosses pertes" puisqu’elle était "le plus actif" sur le marché russe. Il a annoncé son intention de demander des indemnisations financières non seulement pour les paysans, mais également pour les entrepreneurs. Selon lui, l’entreprenariat polonais paye le prix "le plus élevé" puisque la Pologne avait les parts de marché "les plus importants" en Russie.