Le mandat de la Commission Juncker a commencé officiellement le 1er novembre 2014. Il doit prendre fin le 31 octobre 2019.
Dans un communiqué de presse diffusé à cette occasion, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, rappelle d’abord que son équipe doit son entrée en fonctions au "soutien démocratique des citoyens européens, du Parlement européen et des chefs d'État et de gouvernement".
"Le moment est venu de nous retrousser les manches et de nous atteler au travail. Les défis de l'Europe ne peuvent pas attendre", poursuit-il. "À partir d’aujourd’hui, mon équipe et moi-même mettrons tout en œuvre pour donner à l'Europe le nouvel élan que nous lui avons promis."
Le communiqué de presse mentionne le fait que c’est la première fois qu'une Commission européenne prend ses fonctions à la date prévue depuis que les premières auditions du Parlement européen ont été introduites en 1994 et souligne que l’urgence des défis européens exigeait que l’échéance soit tenue. Malgré quelques aménagements dans la composition de la Commission Juncker, les dernières auditions de commissaires s’étaient achevées le 20 octobre, tandis que le Parlement européen et le Conseil ont accordé leur mandat à la nouvelle équipe le 22 octobre.
A l’occasion de son entrée en fonctions, la Commission Juncker a lancé une nouvelle page internet d’accueil sur laquelle sont rappelées ses priorités.
En amont, les partenaires sociaux ont formulé leurs attentes. La confédération patronale européenne BusinessEurope a appelé la nouvelle Commission européenne à concentrer son action sur la compétitivité de l’économie de l’UE et a présenté, le 29 octobre 2014, ses "dix priorités pour stimuler les investissements, la croissance et l'emploi".
Le 29 octobre, la CES a fait savoir qu’elle jugeait que le montant de 300 milliards du "Paquet pour l'Emploi, la Croissance et l'Investissement", annoncé par la Commission européenne, était loin en-dessous de ses estimations du niveau d’investissement nécessaire. Elle plaidait pour un plan d’investissement annuel de 2 % du PIB de l’UE pendant dix ans, ce qui équivaudrait à un montant annuel d’environ 260 milliards d’euros.
Une semaine plus tôt, dans une "déclaration à la nouvelle Commission européenne", la CES avait prévenu que "la compétitivité doit se gagner sur base de normes sociales équitables, de salaires corrects et par le développement des aptitudes et des compétences, et non sur base d’une concurrence sociale déloyale". "La gouvernance économique doit pleinement intégrer l’objectif d’une Europe sociale. Il faut mettre fin aux politiques d’austérité. Les pays doivent disposer de la flexibilité budgétaire nécessaire pour accompagner une relance de l’emploi", a-t-elle revendiqué.
Lors de sa dernière conférence de presse le 29 octobre 2014, le prédécesseur de Jean-Claude Juncker, José Manuel Barroso a jugé que deux grandes questions nécessitent une attention particulière : la question sociale, car le sentiment d’injustice ressenti dans certaines parties de l’Europe fait que l’inégalité doit être traitée avec courage au risque d’aggraver sinon la perception négative de l’UE ainsi que la question de la légitimité et de la responsabilité, qui, pour être réglée, a besoin que le public, les gouvernements, les institutions et la société civile s’approprient le projet européen.