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Statistiques - Agriculture, Viticulture et Développement rural
Selon les premières estimations, le revenu agricole réel par actif a diminué de 1,7 % dans l'UE en 2014 et de 1 % au Luxembourg
15-12-2014


agri-eurostatLe revenu agricole réel par actif a diminué de 1,7 % dans l'UE en 2014 par rapport à l’année précédente, selon les premières estimations publiées le 15 décembre 2014 par Eurostat, l’office statistique de l'Union européenne. Au Luxembourg, cette baisse est de 1 %, alors qu’en 2013, comme le rapporte un communiqué du Service d’Economie Rurale (SER). En 2013, le revenu agricole avait encore augmenté de 2,2 % (et baissé dans l’UE de 1,3 %).

En 2014, la diminution du revenu agricole réel par actif est due à une baisse du revenu agricole réel (- 4 %), en partie compensée par une réduction de la main-d’œuvre agricole (- 2,3 %), indique Eurostat. La baisse du revenu agricole réel dans l’UE serait principalement due à une diminution de la valeur de la production végétale (- 6 %) ainsi que de la production animale (- 0,9 %) combinée à une baisse du coûts des intrants (- 3,6 %) en termes réels.

Selon ces estimations provisoires, le revenu agricole réel par actif a augmenté dans l'UE de 34,4 % entre 2005 et 2014, tandis que la main d'œuvre agricole a diminué de 24,6 %. Au Luxembourg, le revenu agricole réel par actif a diminué entre 2005 et 2013 de 7,5 %, tandis que la main d’œuvre agricole a diminué de 9,4 % dans la même période.

La Finlande enregistre la plus importante baisse du revenu agricole réel par actif en 2014

Par rapport à 2013, le revenu agricole réel par actif en 2014 devrait augmenter dans huit États membres et baisser dans vingt. Les plus fortes hausses sont attendues en Slovénie (+13 %), en Hongrie (+ 9 %), en République tchèque (+ 7 %) ainsi qu'au Royaume-Uni (+ 7 %), et les baisses les plus marquées en Finlande (- 23 %), en Lituanie (- 19 %), en Belgique (- 15 %), en Italie (- 11 %), en Estonie (- 11 %) et au Danemark (- 10 %).

Par rapport à 2005, le revenu agricole réel par actif en 2014 a augmenté dans 19 États membres, dans des proportions différentes toutefois, et est resté quasiment stable dans 3 autres, tandis qu’il a diminué au Luxembourg, à Malte, en Irlande, en Finlande, en Croatie et en Belgique.

Plus fortes chutes des prix pour les pommes de terre, les graines oléagineuses et les céréales

En 2014, la valeur de la production agricole aux prix à la production en 2014 devrait reculer dans l’UE de 3,4 %, estime Eurostat. La baisse de la valeur de la production végétale (- 6 %) est la conséquence de la réduction significative des prix (- 9,5 %), partiellement atténuée par la hausse du volume de production (+ 3,8 %).

Les prix ont diminué pour les pommes de terre (- 24,5 %), les graines oléagineuses (- 14,7 %), les céréales (- 14 %), la betterave sucrière (- 11,6 %), les fruits (- 10,7 %), l’huile d’olive ( - 8 %), les légumes frais (- 6,5 %), le vin (- 4 %) ainsi que pour les plantes & fleurs (- 0,5 %). Les volumes ont augmenté pour l’huile d’olive (+ 46,4 %), les graines oléagineuses (+ 8 %), la betterave sucrière (+ 7 %), les céréales (+ 6 %), les pommes de terre (+ 5,5 %), les légumes frais (+ 2 %) et les fruits (+ 0,4 %), mais ont diminué pour les plantes & fleurs (- 0,4 %) ainsi que pour le vin (- 2,6 %).

La diminution de la valeur de la production animale est due à la baisse des prix (-2,8 %), en partie compensée par une hausse du volume de production (+ 2 %). Les prix ont diminué pour les porcins (-6 %), les bovins (- 5 %), les œufs (- 5 %) ainsi que pour la volaille (- 4,3 %) mais se sont accrus pour le lait et les ovins & caprins (+ 1,2 % chacun). Le volume de la production a progressé pour le lait (+ 3,6 %), la volaille (+ 3 %), les bovins (+ 1,5 %) et les porcins (+ 0,6 %), alors qu’il a reculé pour les œufs (- 0,8 %) ainsi que pour les ovins & caprins (- 1 %).

La situation au Luxembourg

Selon le SER, l’année agricole 2014 a été caractérisée par un hiver très doux et pluvieux, un printemps sec et un été avec suffisamment de précipitations. Toutefois, une période de pluie vers la fin de la moisson des céréales a prolongé celle-ci jusqu’en septembre sur une partie du territoire, compromettant la qualité sur les parties concernées. Les rendements des céréales ont été au-dessus de la moyenne pluriannuelle. En blé panifiable, la qualité a toutefois été faible. La récolte des productions fourragères a été bonne tant en quantité qu’en qualité, surtout pour le maïs ensilage.

La production de la branche agricole a été élevée au cours des trois dernières années. Les prix des produits agricoles ont joué un rôle non négligeable dans cette évolution, estime le SER. En 2013, les consommations intermédiaires et amortissements ont fortement augmenté, puis sont restés stables en 2014. Le revenu des facteurs, qui représente la rémunération des facteurs de production terre, travail et capital, est exceptionnellement élevé en 2012 et stable entre 2013 et 2014.

Un prix du lait en chute

Un renversement de tendance s’est manifesté en 2014 sur plusieurs marchés des produits agricoles, note le SER. Le prix du lait et des produits laitiers, qui avait atteint un niveau élevé, s’est dégradé au cours de l’été et a amorcé une chute en automne. Selon le SER, cette évolution a été renforcée par l’embargo russe qui frappe une large gamme de produits agricoles de l’Union européenne.

L’évolution négative du prix du lait de 2012 est suivie par une évolution très positive en 2013 et au cours de la première moitié de 2014. Mais le prix du lait connaît un net revirement vers le bas à partir de l’automne 2014. Le SER note que l’augmentation de la production se poursuit en 2014 et l’explique par la fin des quotas décidée pour 2015. Il met en exergue que le Luxembourg dépasse régulièrement son quota laitier. Le SER s’attend à un dépassement en 2014/15, ce qui va entraîner le paiement d’un prélèvement par les producteurs en dépassement de leur quota.

La valeur de la production végétale diminue

Les prix des productions de grande culture ont encore baissé après la chute de 2013. Les prix des principaux postes de consommation intermédiaire ont été relativement stables, les prix de l’énergie ayant même régressé. 

La valeur de la production végétale diminue par rapport à 2013 suite à une nouvelle baisse des prix au producteur. La quantité de céréales récoltées est élevée, mais légèrement en dessous de la récolte très élevée de 2013. Globalement la valeur de la récolte de céréales baisse sensiblement par rapport à 2013. Pour les oléagineux la récolte est légèrement supérieure à celle de 2013 mais les prix baissent également. La récolte de plantes fourragères est importante et de bonne qualité. La baisse du prix des céréales fourragères et des autres composantes de la ration alimentaire se répercute sur le prix des productions fourragères, entraînant une baisse en valeur de ces productions.

La récolte de pommes de terre est plus élevée qu’en 2013, mais les prix diminuent nettement. La récolte de raisins destinés à la vinification est très bonne, après deux années faibles et la qualité est également au rendez-vous. La viticulture est la seule production végétale qui progresse nettement en valeur par rapport à 2013, note le SER.

Des prix de bovins élevés, des prix de porcins en baisse

La production d’animaux est stable par rapport à 2013. Alors que les prix des bovins restent élevés, les prix des porcins baissent. Au niveau des porcins, la baisse des prix est compensée par une augmentation du volume d’animaux produits.

En dépit d’une évolution contrastée au niveau des productions végétales et animales, la production de biens agricoles est stable par rapport à 2013. La production d’œufs augmente tant en volume qu’au niveau des prix. La production animale, regroupant les productions d’animaux et de produits animaux, augmente globalement.

Les consommations intermédiaires diminuent légèrement par rapport à 2013 alors qu’ils ont augmenté de 15 % en 2013. Des augmentations de prix modestes sont notées pour les aliments pour animaux alors que le prix de l’énergie baisse.

La valeur ajoutée brute aux prix de base, obtenue en déduisant les consommations intermédiaires de la production de la branche agricole, est en légère hausse. La consommation de capital fixe (amortissements) progresse et la rémunération des salariés augmente suite à une augmentation des salaires et du nombre de salariés.

Le revenu des facteurs (rémunération des facteurs de production travail et capital) augmente légèrement et le revenu net d’entreprise (rémunération de la main d’œuvre non salariée et du capital propre) diminue par rapport à 2013.

Le Service d’Economie Rurale (SER) établit les comptes économiques de l’agriculture sur base des données provenant de la statistique agricole et du réseau d’information comptable agricole. Ils reflètent l’évolution en termes économiques du secteur agricole vu globalement et ils sont pris en compte au niveau de la comptabilité nationale en tant que comptes sectoriels de l’agriculture. L’estimation des comptes économiques de l’agriculture de 2014 est réalisée sur base des données disponibles fin novembre 2014.