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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Semestre européen - André Roeltgen, président de l’OGBL, a évoqué une première réunion de consultation au cours de laquelle les syndicats ont plaidé pour une politique anti-cyclique
27-01-2015


L'OGBL a tenu le 27 janvier 2015 une conférence de presse qui a fait immédiatement suite à la réunion de son Comité national. L'occasion pour André Roeltgen, le nouveau président du syndicat, de présenter notamment la position que l'OGBL entend défendre lors de la réunion qui se tiendra le 3 février prochain avec le gouvernement et le patronat pour faire l'analyse et le suivi des accords bipartites trouvés en novembre dernier entre gouvernement et syndicats, et, le 14 janvier dernier, entre gouvernement et patronat.André Roeltgen, président de l'OGBL à Esch-sur-Alzette le 27 janvier 2015

Sur le plan européen, André Roeltgen a fait un point bref sur la réunion qui s'était tenue la veille dans les locaux du Comité économique et social dans le cadre du semestre européen.

Dans le cadre du semestre européen 2015, la Commission européenne a en effet souligné dans son examen annuel de croissance la nécessité d'associer davantage les partenaires sociaux dans la mise en œuvre de la gouvernance européenne. Gouvernement, syndicats et patronat ont tenu dans ce cadre une première réunion qui s'est tenue le 26 janvier 2015. L'enjeu était que chacun puisse présenter sa position en vue d'une prochaine réunion qui se tiendra le 30 mars prochain.

André Roeltgen a tiré un bilan "positif" d'un événement dont il a souligné le caractère "consultatif".

Dans ce contexte, chacune des parties présentes avait pris la peine de rédiger des papiers de position circonstanciés qui ont pu être présentés. L'espoir du secrétaire général de l'OGBL est que les messages qui ont été formulés dans leur position commune par les syndicats OGBL, LCGB et CGFP auront été compris et entendus par le gouvernement et qu'il saura en tenir compte dans la rédaction qu'il fera des projets de Programme national de réforme (PNR) et de Programme de Stabilité et de croissance (PSC).

Comme André Roeltgen l'a synthétisé, les syndicats partagent le constat formulé par la Commission européenne dans son examen de croissance, selon lequel "la reprise est moins importante qu'escompté il y a un an" et "la crise économique a entraîné la crise sociale en cours et la lenteur de la reprise entrave les efforts déployés en vue de réduire les niveaux élevés de chômage". Pour autant, l'analyse que l'OGBL fait de la réponse apportée à ce problème est diamétralement opposée à celle faite par la Commission européenne qui insiste notamment sur la nécessité de poursuivre les réformes structurelles en cours. Pour l'OGBL, "un changement de politique est nécessaire" et "une remise en question des réformes structurelles est indispensable". Elles ne sont "pas la solution, mais bien le problème", a insisté André Roeltgen en s'appuyant sur le papier des syndicats dans lequel il est clairement estimé que "ces réformes, qui sont essentiellement axées sur une réduction de la protection sociale, sont en fin de compte responsables de la conjoncture maussade".

"Si l'on veut de la croissance dans l’UE, il faut stimuler la demande intérieure", a insisté André Roeltgen en soulignant bien que cela passe d'une part par les investissements publics et la protection sociale, mais aussi par le renforcement du pouvoir d'achat, et donc certainement pas par une plus forte pression sur les salaires, bien au contraire. Dans la discussion sur le coût du travail, l'OGBL insiste en effet sur les marges dont dispose le Luxembourg par rapport à ses voisins et veut plaider pour une revalorisation structurelle des salaires. Car du point de vue du risque de pauvreté des travailleurs, le Luxembourg est la lanterne rouge de l'UE, comme n'a pas manqué de le souligner le président de l'OGBL.

Le plaidoyer d'André Roeltgen pour une politique anticyclique fut bref devant la presse, mais il est largement étayé dans la prise de position des syndicats.

Le secrétaire général de l'OGBL, convaincu de longue date qu'il faut favoriser l'investissement, a aussi apporté son commentaire sur le plan Juncker, en soulignant qu'il n'était "pas suffisant".

Par ailleurs, André Roeltgen a insisté sur le fait que des changements étaient nécessaires dans les traités, de façon à ce que les investissements nécessaires pour la croissance ne fassent pas risquer aux Etats membres de se voir soumis à une procédure de déficit excessif. A ce titre, il convient de souligner que, de l'avis exprimé par les syndicats dans leur position sur le semestre européen, les récentes annonces de la Commission européenne au sujet de l'interprétation qu'elle donne au pacte de croissance de façon à mieux faire usage de la flexibilité qu'il offre m’apportent "qu’un changement apparent de forme et non de fond". A leurs yeux en effet, "les investissements productifs qui sont propices à la croissance ne devraient pas être pris en compte dans la procédure des déficits excessifs" et la considération favorable par la Commission européenne des apports de capitaux des Etats membres au futur Fonds européen pour les investissements stratégiques est "une mesure bienvenue mais largement insuffisante".