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Marché intérieur - Traités et Affaires institutionnelles
Le ministre britannique des Affaires européennes, David Lidington, a plaidé pour une réforme de l’Union et souligné les atouts du TTIP, lors d’une rencontre avec la presse à Luxembourg
21-01-2015


Le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn a rencontré le 21 janvier 2015 David Lidington, ministre britannique des Affaires européennes (Source : SIP)Le ministre britannique des Affaires européennes, David Lidington, a plaidé pour une réforme de l’Union et souligné les atouts d’un accord de libre-échange (TTIP) avec les Etats-Unis, lors d’une rencontre avec les médias luxembourgeois le 21 janvier 2015 à Luxembourg, en amont d’une rencontre avec Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères.

Le ministre britannique a soulevé trois défis majeurs auxquels doit faire face l’UE : le retard qu’a pris l’économie européenne face à celle des USA, la désillusion des citoyens européens vis-à-vis de la politique qui renforcerait les populistes et la question d’une intégration renforcée.

David Lidington a appelé à renforcer la compétitivité de l’UE et la création d’emploi. Le Royaume-Uni se sent "freiné" par l’UE et, pour beaucoup de Britanniques, la relation avec l’UE serait comme une "relation avec un cadavre", est-il cité par le Wort. Le ministre a notamment critiqué le manque de progrès dans l’économie numérique et appelé à achever le marché unique, en facilitant le commerce en ligne transfrontalier. "Nous devons aboutir à un marché commun en ce qui concerne les services digitaux (…) et tous les services en ligne. Les Européens doivent pouvoir continuer à en bénéficier, même en dehors de leur pays de résidence. Il faut pour cela s'entendre notamment sur les droits de copyright", a-t-il dit, selon ses propos transmis par le Quotidien.

"David Cameron se doit de résoudre une bonne fois pour toutes la question de l'appartenance du Royaume-Uni à I'UE. Il l'avait déjà annoncé en 2013 avec un projet de réformes européennes qui n'a pas seulement d'intérêt pour nous, mais pour tout le monde", a-t-ajouté, selon la même source. Il a réitéré la volonté du Royaume-Uni de rester dans l’Union européenne, sous condition de réformes "significatives", alors qu’un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE devrait avoir lieu d’ici 2017.

David Lidington plaide pour le principe d’une intégration différenciée

Le Royaume-Uni ne souhaite pas participer au processus d’une intégration renforcée, qui a lieu notamment dans la zone euro, a déclaré le ministre britannique, selon ses propos rapportés par le Tageblatt. Il a plaidé pour le principe d’une intégration différenciée et affirmé que le Premier ministre David Cameron serait contre le "concept d’une Union plus étroite". Pourtant, le Conseil européen de juin 2014 avait déjà pris en compte ces soucis, en accordant "aux différents pays d’emprunter différentes voies d’intégration" et en "respectant la volonté de ceux qui ne souhaitent pas poursuivre l’approfondissement". 

Selon le Tageblatt, David Lidington a appelé à renforcer le rôle des parlements nationaux en leur accordant un droit de véto contre des lois européennes. Actuellement, le traité de Lisbonne accorde à un parlement national de contester dans un délai de huit semaines une proposition de la Commission, s’il considère qu’elle ne respecte pas le principe de subsidiarité.

Le ministre a également appelé à simplifier les régulations européennes pour les entreprises, notamment les PME. "Il nous faut des régulations plus intelligentes. Bien souvent, les grandes entreprises comme ArcelorMittal peuvent se payer des lobbyistes qui ont de l'influence à Bruxelles. Evidemment, pour les PME, c'est impossible, elles doivent composer avec des régulations européennes qui doivent être simplifiées", est-il cité par le Quotidien. Selon le Tageblatt, David Lidington s’est montré satisfait du rôle de Frans Timmermans, vice-président de la Commission chargé de l’agenda "Mieux légiférer" et qui devrait ainsi retirer ou modifier 80 propositions législatives, comme s’est inscrit dans le programme de travail de la Commission.

Le TTIP ne met pas en cause les normes nationales mais permettrait d’imposer des normes communes, estime le ministre

Le ministre britannique, qui avait également tenu un discours devant des représentants de l’économie luxembourgeoise sur le partenariat transatlantique d'investissement et de commerce avec les Etats-Unis (TTIP), a souligné devant les journalistes les avantages, non seulement économiques mais politiques, de ce traité. Le TTIP permettrait ainsi d’imposer des normes communes. Sans le TTIP, il y aurait le risque que des normes plus basses s’imposeraient, comme celles de l’Asie.  "Les normes ne seront pas réduites, mais des normes doubles seraient abolies", ce qui permettrait d’épargner du temps et de l’argent, a-t-il estimé, selon ses propos rapportés par le Journal, alors que les détracteurs du TTIP craignent un abaissement des normes européennes.

Pour David Lidington, le TTIP ne met pas en question les normes nationales pas, mais rendrait la concurrence "plus loyale". David Lidington estime par ailleurs que le TTIP rendra l’UE plus prospère et plus compétitive. Selon le ministre, il ne faut pas avoir peur du TTIP, mais mettre en avant les avantages pour les citoyens de cet accord qui réduirait les coûts pour l’économie et rendrait ainsi les produits moins chers.