Dans un communiqué de presse diffusé le 12 mars 2015 sur le site de son Ministère des Affaires étrangères, l’Islande annonce le retrait de sa demande d'adhésion à l'UE. La décision a été formellement annoncée jeudi via une lettre remise à la Lettonie, pays qui assure la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, qui l'a transmise à la Commission européenne.
Pour mémoire, l'Islande avait déposé une demande d'adhésion à l'Union européenne en juillet 2009. La Commission avait émis un avis favorable en février 2010 et le Conseil avait décidé d'ouvrir les négociations d'adhésion en juin 2010. Le Luxembourg avait apporté son soutien à ce processus. Mais en mai 2013, le nouveau gouvernement de centre-droit islandais (le Parti du progrès du Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson et le Parti de l’indépendance) avait pris la décision de suspendre les négociations d'adhésion pour toute la durée de la législature en cours, conformément à son programme de coalition. Cette suspension du processus d'adhésion devait permettre une évaluation de l'état des négociations et des développements au sein de l'UE. Le programme de coalition indiquait par ailleurs que "les négociations d'adhésion ne seront poursuivies sans un référendum préalable".
L’Islande indique dans sa lettre à la présidence lettonne que cette nouvelle politique remplace les engagements pris dans le cadre de négociations d'adhésion par l'ancien gouvernement. Pour rappel, l’ancien gouvernement composé des conservateurs du Parti de l'indépendance et des socialistes de l’Alliance sociale-démocrate avait déposé la candidature du pays en 2009, donc après qu’une grave crise financière avait frappé l’Islande.
"Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne", a écrit le ministre des Affaires étrangères Gunnar Bragi Sveinsson sur son site internet.
"Cette nouvelle politique remplace les engagements pris par le gouvernement précédent dans le cadre des négociations d'adhésion", lit-on dans le communiqué de presse.
Reykjavik souligne néanmoins l'importance de poursuivre les relations solides et la coopération entre l'Islande et l'UE, y compris sur base de l'accord sur l’Espace économique européen (EEE). "Le gouvernement s’engagé pour des relations étroites indépendamment de toute considération d'adhésion", signale l’Islande dans sa lettre remise à la présidence du Conseil.
A noter qu’avant 2009, l'Islande est déjà fortement intégrée dans l'UE en tant que membre de l'Espace économique européen (EEE), de l'espace Schengen, de l'Association européenne de libre-échange (AELE) et de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). L'Islande est également signataire du règlement de Dublin relatif à la politique européenne en matière d'asile et partenaire de l'UE dans le cadre de la politique relative à la dimension septentrionale, qui vise à promouvoir la coopération dans le Nord de l'Europe.
Enfin, le gouvernement islandais souligne "l'importance qu'il attache à l'unité et à la coopération dans les moments difficiles de l'histoire européenne lorsque des éléments fondamentaux de sécurité et de prospérité économique sont mis à l’épreuve".